Forum officiel du meilleur jeu de foot français
Vous n'êtes pas identifié.
A de la bonne lecture je me lance !!
* Sa te prend combien de temps a écrire , et trouvé ces idées ? *
Hors ligne
Les idées, c'est selon l'inspiration et l'envie. En général, quand vient l'envie vient l'inspiration, quand vient l'inspiration viennent les idées.
Pendant trois jours je n'avais pas d'envie.
Là, j'ai eu de l'envie et je peux carrément faire le 11ème chapitre maintenant.
En gros, pendant trois jours je peux être en panne, puis carburer un max en une seule journée. ^^
Pour chaque chapitre, le temps de poser le décor, de réfléchir à ce qu'on va mettre, ça prend un petit quart d'heure, puis trois quarts d'heure pour écrire tout ça, puis corriger...
N'oublions pas non plus que c'est sur FM que ça se joue, hein. ^^
Hors ligne
Bien kiffant à lire. Vivement la suite. ♥
Hors ligne
Enormissime !
Hors ligne
Chapitre XI → Le vrai beau jeu
Samedi 14 juin 2014 ; 22h30
Je me réveillai brusquement. Le téléphone sonnait. Les yeux encore ensommeillés, je décrochai en grommelant. Trop tard.
Je regardai autour de moi. Je m'étais encore endormi sur mon bureau. Depuis quelques années, je m'endormais fréquemment et n'importe où. Je dormais aussi très mal la nuit.
Je regardai mon téléphone. Alain avait essayé de m'appeler. Je décidai de le rappeler.
- Allô ?
- Allô ? C'est toi, Luigi ?
Je me décrochai la mâchoire en bâillant.
- Oui, c'est moi...
- Pourquoi tu réponds pas ?
- Je me suis encore endormi sur mon bureau.
- Bon sang, Luigi... t'es sûr que tu devrais pas aller voir un docteur ?
- Je ne m'inquiète pas. Je suis pas narcoleptique. Je suis juste crevé.
- Crevé de quoi ? T'es dorloté dans un hôtel 5 étoiles au Brésil !
- J'en sais rien...
- Je t'ai envoyé un mail. Tu l'as ouvert ?
- Non. C'était un mail sur quoi ?
- Un rapport sur la Norvège. Je te conseille de le lire.
- Très bien. A demain.
- Salut.
J'allumai mon Mac. En effet, en ouvrant ma boîte mail, je pus voir deux nouveaux messages : l'un concernait une pub pour du viagra, l'autre le fameux mail d'Alain. J'insérai la pub dans la corbeille et j'ouvris le mail d'Alain.
Après ça, je décidai de consulter le site sports365.fr. La Belgique avait fait match nul 1-1 face au Mexique. Un score nul et vierge conclut également le match Uruguay-Nigéria. L'Italie avait également vaincu l'Allemagne 1-0. Rien d'autre à signaler.
Dimanche 15 juin ; 18h00
Complètement crevé, j'avais préparé le match face à la Norvège sans grande conviction. Les joueurs, eux, étaient plus que confiants. Ce matin, Koscielny était extrêmement sûr de lui, et en profitait pour montrer toute sa technique à Benzema lors du match équipe A - équipe B, terminé par un 1-0 pour les A, sur une erreur de... Koscielny.
La moitié des joueurs étaient devant l'ordinateur, l'autre moitié devant la télévision. Les Iraniens nous regardaient tous d'un mauvais oeil. Je me demandais toujours comment ils avaient réussi à se payer cet hôtel.
Les joueurs devant la télévision se passionnaient pour un match extrêmement chiant : la Grèce contre les USA. Aucune des deux équipes n'avait marqué à l'heure de jeu.
Je décidai de revenir dans ma chambre d'hôtel. Je reconsultai mes messages.
- Encore cette pub pour le viagra ?!? m'écriais-je.
Ceci eut pour effet d'attirer Bakary Sagna dans ma chambre.
- Vous aussi, vous la recevez ?
- Ouais. Seulement deux jours que je la reçois, et j'en ai déjà marre.
- Ne vous plaignez pas. Moi, je ne les lis même pas. Depuis trois mois, je suis spammé de ce genre de messages. Je n'ai que trente-et-un ans, enfin ! Pour le moment, ça ne me sert pas à grand-chose...
- Tu connais le résultat de Argentine-Sénégal ?
- Ouais. Victoire 1-0 de l'Argentine. Dommage.
- Pourquoi dommage ?
- Je n'oublie pas mes origines. Je suis quand même né de parents sénégalais.
- C'est vrai que j'étais plutôt heureux quand l'Italie s'était imposée. Qui plus est, face à l'Allemagne.
- Pas faux. On descend ?
- Bien sûr. Jamaïque-Chili, ça va être génial... dis-je ironiquement.
En effet, ce match était assez nul. Les Jamaïcains étaient totalement dominés. Ils commettaient des petites fautes afin de ralentir le jeu. Au bout d'un peu plus d'une demi-heure et de deux cartons jaunes pour la Jamaïque, Carlos Carmona ouvra la marque pour le Chili.
En seconde période, les Chiliens faisaient toujours pression. Ils marquèrent un second but peu après la pause, grâce à Humberto Suazo. Rien de spécial. Honnêtement, mon équipe seule m'intéressait. Le vrai beau jeu...
Hors ligne
Toujours aussi bien écrite ! bravo
Hors ligne
Magnifique j'ai tout lu , c'est super !
Hors ligne
Superbe Louis
Hors ligne
Hors ligne
Ribéry, il est out. ^^
Sérieusement, il a perdu de son niveau, plus très intéressant.
Hors ligne
Je pars en vacances trois semaines.
Hors ligne
Le-Malabarbak a écrit:
Je pars en vacances trois semaines.
En tout cas, ta story gère Louis, continues comme ça.
Hors ligne
De retour. ^^
Hors ligne
Yeah , je vais devoir tout relire , je me souviens plus de tout ^^ .
Hors ligne
T'es trop un ouf, Louis
Hors ligne
Pourquoi ? ^^
Hors ligne
Sa me donne envie de continuer ma story.
Hors ligne
Chapitre XII → Des têtes tomberont
Lundi 16 juin 2014 ; 15h00
- Les gars, je veux vous voir tous concentrés. Fini la rigolade. On entre dans le vif du sujet. Le premier qui flanche, il sort et regardera les trois prochains matchs dans l'hôtel. Compris ? Je vous demande de le faire pour les supporters.
Les joueurs acquiescèrent. De toute évidence, mon briefing avait été convaincant.
- C'est sans doute le match le plus difficile du groupe. Je veux du beau jeu, comme d'habitude. Faites-les souffrir. Il faut faire en sorte que nos concurrents comprennent vite nos objectifs. Contrairement au match face au Mexique, veillez à terminer le travail. Niveau composition, un petit changement. Aux cages, c'est toujours Hugo. Baky à droite, Gaël à gauche, Mamadou et Mapou feront le boulot en charnière centrale. Même milieu que la dernière fois : Yann en 6, Moussa et Yoann un cran plus haut. Samir ailier droit, Antoine ailier gauche, et Karim buteur. Le reste, sur le banc.
Les joueurs firent donc leur entrée dans un Estadio Nacional da Brasilia comble. C'est un arbitre kirghiz, Bahadyr Kochkarov, qui donna le coup d'envoi. J'avais entendu parler de lui. Un arbitre novice au niveau mondial, mais déjà connu en Asie.
Alain me tendit une feuille.
Une équipe vieillissante sur sa fin. La Norvège n'avait pas vraiment de relève. C'était largement faisable, mais il fallait attendre les premières minutes pour vraiment se prononcer. De plus, Sakho et M'Vila étaient très motivés. C'était leur 30ème match sous les couleurs françaises.
Je décidai de parler à Alain.
- Alors ? Quelque chose à signaler ?
- Quelques joueurs ont toujours beaucoup de mal à s'intégrer.
- Normal. Il est toujours difficile de s'intégrer à un groupe soudé.
- Ah, et aussi autre chose. Je te conseille de leur demander de faire jouer Abdellaoue et Huseklepp sur leur mauvais pied.
- Très bien.
Le coup d'envoi fut donné par Kochkarov, et dès la première minute, la France prouva sa supériorité. Clichy passa en profondeur pour Benzema. Celui-ci prit Foren de vitesse avant de pénétrer dans la surface. Frappe croisée qui passa à côté des buts de Rune Almenning Jarstein.
Peu après, alors que les Norvégiens tentaient de faire tourner le ballon pour leur première attaque, la défense récupèra le ballon. Ceci permit à M'Vila de passer à Griezmann. Très rapide, il évita le tacle de Høgli avant de se précipiter vers la surface. Il passe à ras de terre pour Karim Benzema qui s'enfonça et frappa... dans le petit filet.
Quelques secondes à peine plus tard, Tom Høgli fut sanctionné d'un carton jaune pour un tacle à retardement sur Griezmann. Høgli était donc l'homme à énerver, celui qui pouvait très vite se faire exclure.
Suite à cela, Gourcuff put tirer un coup franc lointain, très à gauche. Il put cependant envoyer un ballon puissant avec de l'effet, qui arriva au point de penalty. C'est Brede Hangeland qui remporta le duel aérien face à Benzema.
Un norvégien balança le ballon devant. C'est Yanga Mbiwa qui le récupèra. Au bout de quelques secondes à peine, c'est Benzema qui avait le ballon, entre le milieu et la défense adverse, à trente-cinq mètres des buts. Il remarqua Nasri sur le flanc droit, esseulé. John Arne Riise tenta de revenir sur lui, mais il parvint à passer à Sagna. Sagna lui redonna la balle, et il put adresser un beau centre. Griezmann, à dix mètres des buts, pouvait facilement placer sa tête. Je pensais le but inévitable. Almenning Jarstein parvint cependant à dévier la balle... sans parvenir à la mettre hors des buts. Une tête trop puissante pour le gardien norvégien. 1-0 dès la cinquième minute. Parfait.
Le jeu se calma un peu. M'Vila écopa d'un carton jaune à la douzième minute après un coup de crampon sur Huseklepp.
Deux minutes plus tard, la Norvège put réellement faire peur. Les deux avant-centres adverses se retrouvèrent face aux deux défenseurs centraux français. Huseklepp semblait esseulé, Mohamed Abdellaoue n'avait qu'à passer Sakho avant de rentrer dans la surface, et de passer à Huseklepp. Seulement, Abdellaoue se la joua perso. Un ballon perdu, loin dans les tribunes.
A la vingt-et-unième minute, Gourcuff put tirer un corner rentrant. Grindheim fut plus malin que les autres et put dégager de la tête. Huseklepp se retrouva face à Sagna. Une fois passé Sagna, il ne lui restait plus qu'à courir 70 mètres pour se retrouver seul face au gardien. Sagna tacla donc Huseklepp par derrière... Je poussai un grand ouf de soulagement lorsque Sagna n'écopa que d'un simple carton jaune.
Peu après, une belle frappe de Gourcuff vint perturber Almenning Jarstein, qui repoussa la balle. Griezmann tenta de centrer mais Yttegard Jenssen dégagea en corner. Gourcuff tira un corner rentrant qu'Almenning Jarstein réceptionna.
A la trente-cinquième minute de jeu, une belle action collective fut rompue par Samir Nasri, qui décida d'aller pénétrer la défense norvégienne par lui-même. Une fois que ce fut fait, il passa à Benzema, qui frappa juste à côté des buts.
- Comment as-tu pu manquer ça ?! m'écriais-je.
La mi-temps arrivée, j'allai voir mes joueurs. Les joueurs faisaient tous du bon travail : seul Karim semblait en-dessous de ses prestations habituelles.
- Les gars, c'est pas mal, mais j'attends mieux, notamment au niveau de la finition, n'est-ce pas Karim ?
- Pfeuh... je suis pas seul responsable...
- Je te regarde, et je vois bien que tu n'es pas en réussite aujourd'hui... j'attends beaucoup plus de toi, c'est compris ? Tu as un quart d'heure pour me prouver que j'ai tort. Passé ce délai, Nolan prendra ta place.
Il baissa la tête.
- Vous avez les moyens de leur en mettre plein la vue, ne vous gênez pas ! Allez-y ! Je compte sur vous...
Bjørn Helge Riise et Erik Huseklepp laissèrent leur place à Vadim Demidov et à Jo Inge Berget.
Pourtant, c'eut l'effet inverse. Dans les cinq premières minutes, les Norvègiens commençaient à semer le trouble. Sur un coup franc à 45 mètres des buts, Demidov put passer à Gamst Pedersen. Pedersen passa la balle dans la surface. Sakho fit l'erreur de vouloir aller la chercher, ce qui laissa Jo Inge Berget seul. Lloris tenta de sortir pour attraper la balle mais Berget frappa de toutes ses forces pendant que la balle était en course. Lloris était battu. Berget égalisa donc à la cinquante-deuxième minute. J'étais trempé de sueur. 32°C là-bas, en plein hiver, les pauvres...
Juste après, Espen Ruud rentra à la place de Mohamed Abdellaoue.
Pour être honnête, je n'avais pas fini de m'inquiéter. A la cinquante-cinquième minute, Espen Ruud pouvait tirer un corner rentrant très intéressant, et les entrants du côté de la Norvège avait la désagréable habitude d'être décisifs dès leur première action. Gamst Pedersen s'éleva haut mais la balle aussi... la balle passa donc loin du but.
Quelques instants plus tard, Karim Benzema prit un coup. Cela ne me ravit pas du tout. Je choisis donc de le remplacer par Nolan Roux.
- L'occasion de nous prouver que tu es un champion, lui glissais-je à l'oreille.
Morten Gamst Pedersen fut sanctionné d'un carton jaune pour son geste.
Le match commençait vraiment à s'enliser. Physiquement, les joueurs tenaient le choc, mais ils ne parvenaient pas à jouer correctement. A la soixante-septième minute, Sagna effectua une touche pour Nolan Roux. Il put passer à Moussa Sissoko, qui tenta sa chance de vingt-cinq mètres. La balle passa juste à côté.
Une vingtaine de minutes avant la fin, je fis sortir Sagna et Sissoko, qui commençaient à fatiguer. Corchia et Capoue prirent leur place.
Le match ne se dénouait toujours pas. J'enrageai sur mon banc de touche. Finalement, dix minutes avant la fin, je choisis de jouer le tout pour le tout. Je me mettais à crier si fort que le speaker brésilien en haut aurait pu m'entendre.
- TACLE-LE ! GROUILLE ! BALANCEZ LA BALLE DEVANT ! JE VEUX TOUT LE MONDE EN ATTAQUE !
Les résultats ne se firent pas attendre. A peine avais-je dit ça que Nasri, après avoir reçu un ballon de Corchia, passa à la vitesse supérieure. Des passes dans les espaces, cherchant la moindre faille. Nasri donna à Roux, qui lui rendit la balle. Roux se repositionna afin d'être dans une position idéale et reçut à nouveau le ballon. Roux pénétra dans la surface et frappa, mais Rune Almenning Jarstein repoussa courageusement le ballon, avant d'être sauvé par un dégagement de Demidov.
Cependant, les Norvégiens comprirent que nous étions prêts à tout. Les dix minutes qui suivirent virent des Norvégiens tentant de casser le rythme. Je continuais à hurler sur mon banc. L'arbitre assistant indiqua quatre minutes de temps additionnel.
Après une faute sur Corchia, Gamst Pedersen récolta un second carton jaune. Je regardai le chrono. 91:18. Un peu tard, mais on peut plus facilement créer le surnombre.
92:40. Clichy effectue une touche pour Roux, à gauche de la surface, bien enfoncé. Centre tendu vers le premier poteau... raté. John Arne Riise dégage la balle.
93:00. Clichy ré-effectue une touche, cette fois-ci dans la surface. Espen Ruud dégage de la tête. Berget dégage un peu plus loin. Le ballon sort en touche, la France a perdu 40 mètres.
93:25. Clichy effectue une longue touche en direction de Roux, toujours sur la gauche. Roux évite le tacle de Demidov, court, met toutes ses forces, centre en course, mais personne n'est là, Vergad Forren dégage. Høgli dégage plus loin. Clichy intercepte, donne à M'Vila, tout n'est pas fini, M'Vila redonne à Clichy, il voit Griezmann seul, lui donne, il est à l'angle gauche de la surface, Griezmann adresse un centre en cloche flottant dans les six mètres, John Arne Riise dégage mais c'est contré par Nasri, Nasri peut reprendre de volée, la balle est expédiée à 100 km/h, Almenning Jarstein repousse du bout des doigts, Forren dégage, Berget laisse Sakho sur place, les cartes changent soudainement de main, Berget court, Yanga Mbiwa permet à Sakho de revenir, il arrive à tacler Berget, Corchia parvient à dégager sur le flanc droit, la balle rebondit et sort de l'aire de jeu, le chrono affiche 94:17, tout est fini.
- BORDEL DE MERDE, CA VA GUEULER !!!
Sans dire un mot, et d'une démarche résolue, je m'avançai vers les vestiaires. Lorsque tous les joueurs y furent entrés, je fermai la porte à double tour.
- Bravo. Chapeau les gars. Je vous félicite. On est premier au classement FIFA, on a le groupe le plus facile qu'on puisse imaginer, et on se fait tenir en échec face à la Norvège. Non, félicitations. Vous comptez aller jusqu'où, déjà ?
Silence religieux dans le vestiaire.
- Alors ? Personne ?
- Euuh... en finale... bredouilla timidement Sakho.
- Ah... mais bravo les gars ! On va aller loin, là ! Après le Brésil tenu en échec par la Guinée, la France tenue en échec par la Norvège...
- C'est pas le même niveau...
- Tu n'as pas tort, Mamadou. Seulement, là, c'est pas au niveau. On a gâché trop de petites occasions, trop de petits duels. Tout ça, ça vous apprendra. La prochaine fois, face à l'Egypte et à l'Australie, vous ferez attention à tout. C'était le seul et unique faux pas que je vous autorise. Un autre, et des têtes tomberont, avant d'ajouter, pour moi-même, des têtes tomberont dont la mienne...
Hors ligne
Bien continue.
Hors ligne
Chapitre XIII → Rappelle-toi
Lundi 16 juin 2014 ; 20h45
Dépités, la tête basse, les joueurs rentraient à l'hôtel. Dès l'arrivée, un journaliste brésilien tenta de m'aborder. Je repoussai son interview d'un geste de la main.
Une fois dans l'hôtel, les joueurs retournèrent dans leur chambre. Aucun devant la télé. Ils n'avaient sans doute pas envie d'entendre les envoyés spéciaux parler de leur revers.
Alain me prit à parti dès que je descendis pour manger.
- Eh bah voilà ! Prépare d'avance ta lettre de démission.
- Tu as déjà perdu toute bonne humeur... lui dis-je en roulant des yeux.
- Exactement. On vient de buter face à la Norvège.
- Je préfère qu'ils fassent un faux-pas maintenant que plus tard.
- Et s'ils en font trois ?
- Ils n'en feront pas. C'est une équipe capable d'aller jusqu'en finale.
- Rappelle-toi Domenech. Il arrive en finale de la Coupe du Monde 2006. Pourtant, l'Euro 2008 est un échec...
- Ce n'est pas la même chose. Je n'ai pas perdu tous mes cadres.
- Méfie-toi quand même. Une victoire face à l'Australie est impérative.
- C'est sûr. Rien que pour notre honneur...
- Surtout pour arracher la qualification.
- Alain, c'est moi ou l'équipe que tu incrimines ? Je n'ai pourtant pas fait de mauvais choix tactique.
- La preuve que si, Luigi. Toute ta tactique repose sur Karim. Quand il n'y arrive pas, l'équipe échoue.
- C'est totalement faux, Alain. Tout le monde joue un rôle. Prouve-moi le contraire et je pose ma lettre de démission.
- Heu... bah... tu n'as qu'à ré-aligner Benzema face à l'Australie.
- Serais-tu vraiment prêt à sacrifier les chances de l'équipe pour ton bonheur personnel ?
Alain resta sans voix. Il se contenta de descendre les marches de l'escalier. Je décidai de satisfaire un besoin personnel avant de descendre à mon tour. Tout le monde était déjà là. L'ambiance était plus maussade que d'habitude. Compréhensible. Les joueurs ne discutaient pas de leur match. Ils discutaient des autres matchs ayant eu lieu.
J'entendis Yoann Gourcuff :
- L'Egypte a battu l'Australie 1-0... pas bon, ça.
- Tiens, ça me fait penser à quelque chose que j'ai vu chez les Egyptiens... apparement, niveau originalité des prénoms, ils sont forts : il y a neuf Ahmed dans leur groupe... dit Hugo.
- Marrant ça... Un coup de bol pareil... dit Karim.
- Y'a quand même eu mieux comme match. La Croatie a battu 4-2 l'Angleterre aujourd'hui ! remarqua Hugo.
- Dites coach, quand est-ce qu'on joue les Australiens ? me demanda Sébastien Corchia.
- On les joue samedi prochain. Victoire impérative, sinon...
- Oui, sinon des têtes tomberont... ne vous mettez pas à répéter les mêmes choses, coach, dit Sébastien en roulant des yeux.
Alors que nous nous apprêtions à passer au dessert, je pris ma cuillière et donna quelques coups dans mon verre, histoire d'attirer l'attention de mes joueurs.
- Ahem... bon, après ce revers, je voulais tout de même féliciter Antoine. Il a incontestablement été l'homme du match. Je voulais le féliciter. Bravo Antoine. Quatrième sélection et tu es déjà l'homme en forme de l'équipe
- Merci coach, répliqua-t'il en rougissant.
- J'ai également été fier de Bakary, Mapou, Yoann et Samir. Joli match de votre part, les gars.
Les joueurs cités sourirent sans rien dire.
- En revanche, j'ai été déçu de la prestation de Karim. J'espère qu'il fera mieux la prochaine fois, pour lui comme pour son équipe.
Karim boudait un peu. Il était assez fatigué et le coup qu'il avait pris n'arrangeait rien. Heureusement, il allait déjà mieux et pouvait s'entraîner.
- Heu... j'aimerais prendre la parole... dit Mexès.
- Bien sûr ! répondis-je, avant de lancer aux joueurs, Ecoutez votre capitaine !
- Bah, voilà, j'suis déçu de la défaite et je voulais vous demander quelque chose...
- On t'écoute, Philippe, lui dis-je.
- Bah voilà, est-ce que vous aimez votre entraîneur ?
Les joueurs étaient tous unanimes.
- Vous aimeriez le garder ? Eh bien, il va falloir gagner. Parce qu'au cas où on passe pas les groupes, on se tape un entraîneur venu du fin fond du gouffre footballistique qui nous alignera en 8-2-0.
Les joueurs étaient bouche bée, hébétés. Ils me regardèrent tous avec des yeux ronds. J'étais un peu gêné.
- Oui enfin bref... euh... reconcentrez-vous. On a jusqu'à samedi pour préparer la rencontre face à l'Australie, on y arrivera. Finalement, peu importe le résultat, j'aimerais juste vous voir jouer. C'est quand vous jouez que vous êtes les meilleurs. J'ai confiance en vous.
J'espérais juste que, dans deux ou trois mois, l'aventure française ne soit pas un souvenir heureux se terminant tragiquement.
Je voulais continuer. Je voulais remporter ce titre. Cela faisait tellement longtemps que j'en rêvais... quelque chose de pareil ne pouvait que bien finir. Sauf, peut-être, sauf pour Luigi Batardo...
Hors ligne
Chapitre XIV → Dans les nuages
Jeudi 19 juin 2014 ; 7h30
Peu à peu, la routine des entraînements s'installait. Les joueurs avaient gardé de légères séquelles du nul, mais aucun n'était vraiment tombé mal. Sakho et Roux n'avaient plus l'envie de gagner d'avant, mais qu'importe : ils faisaient leur travail correctement et sérieusement.
Les journées ressemblaient peu à peu aux autres, et j'attendais avec impatience samedi pour le match.
Je dormais mal en ce moment, comme à peu près depuis toujours. Des mauvais souvenirs hantaient toujours mes rêves, et il était fréquent que je me réveille trois ou quatre fois par nuit, pour me rendormir sur la table de bureau.
Seulement, ce matin-là, une conversation attira mon attention. Steve Mandanda, Samir Nasri et Karim Benzema se taquinaient mutuellement après leur petit déjeuner.
Steve lança :
- Alors, les gars, pas trop mal au cul ?
- Ecrase ! Les Congolais sont même pas capables d'aller l'affronter, l'Espagne ! répondit Karim.
- Au moins, l'Algérie a les couilles d'aller les rencontrer ! ajouta Samir.
- Bah, après ce 5-0, il vous ont émasculé ! Vous êtes pas près de revenir ! rétorqua Steve.
- En même temps, Beloufa c'est grave un bouffon... choix tactiques de merde... dit Karim.
- Tu veux quand même pas faire revenir Benchika ?! s'exclama Samir.
- Non, mais voilà quoi... le mec a jamais joué au foot de sa vie... je savais même pas qui c'était Mohamed Beloufa... maintenant je sais que c'est le plus gros cassos de la planète !
- Du calme, répondit Steve, du calme. La R.D. Congo a aussi un entraîneur qui a pas touché un ballon de sa vie... William Mayasi... et y'en a de plus en plus, parce que les petits pays se font voler tous leurs joueurs et entraîneurs par les pays plus grands...
- Et ça t'alarme pas ?
- Mais moi, je m'en fous, je suis français...
Hier, l'Eire s'était d'ores et déjà qualifiée pour les 8èmes de finale, mais personne n'en parlait. Ils préféraient parler de leur autre pays, ce là-bas, ce chez eux. C'était quand même inquiétant. Quand on dit que les français ne se sentent plus chez eux, c'est les français bi-nationaux...
Je voyais bien que sans les bi-nationaux, l'équipe de France ne serait rien. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, huit bi-nationaux rien que dans l'équipe-type.
Quant à l'équipe Espoirs, il me semblait qu'il y en avait cinq ou six.
Je fus interrompu dans mes pensées par Alain. Il me signala que le bus pour le terrain d'entraînement était arrivé. Le temps d'avaler mon café et quelques biscuits, je me précipitai dans le véhicule.
Une fois arrivé, comme d'habitude depuis quatre ans. Tours de terrain, échauffement, petits exercices avec le ballon, match d'entraînement, etc... quand on y pense, tous les métiers sont extrêmements répétitifs. Même chômeur, ça doit être chiant. Voilà le sens de la vie...
Le seul métier qui me paraîssait valable, c'était le métier d'écrivain. Ecrire. Raconter une histoire. Faire passer un message.
Je me disais qu'un jour, je laisserais tomber l'équipe que j'aurai, j'irai dire merde à son président, merde à son directeur sportif, merde à son sponsor, je rentrerai dans mon chez- moi solitiare, je me mettrai devant mon ordinateur, et j'écrirai.
Peu importe la gloire, peu importe l'argent, j'écrirai des histoires honnêtes et sincères. J'écrirai sous un pseudonyme, pour que les gens n'achètent pas mes livres parce que c'est moi. Et quand je mourrai, je lèguerai tous mes biens à une association humanitaire, les gens sauront que j'ai écrit toutes ces histoires et ils diront : "Enzo Cec... euh, Luigi Batardo, c'était un type bien." Une phrase que j'aurai vraiment voulu entendre plus souvent, parce que, le jour où...
- Euh, coach, ça fait cinq minutes qu'on vous attend, là. Les autres sont sortis du bus, me fit remarquer Etienne Capoue.
Comme quoi, pour mieux vivre dans le monde dans lequel on vit, vaut mieux s'en inventer un... je commençais à comprendre les drogués.
La société ne comprennait toujours pas que ces gens-là, c'est elle qui les avait fabriqués. Si le monde était tel que les humains seraient heureux, ils ne se réfugieraient pas dans la drogue, les jeux ou la délinquance.
Les gens se faisaient toujours manipuler par les médias et les politiciens. En réalité, qu'on le veuille ou non, on vivait dans une dictature médiatique. Qu'est-ce que j'aurais aimé répondre à tous ces politiciens... démonter leurs arguments un par un, lors d'un grand débat télévisé...
Moi, au lieu de parler pour ne rien dire, je parlerai un peu, mais mieux que tout, j'écouterai. Parce que les politiciens parlent, parlent, mais n'écoutent pas.
Je m'imaginais déjà, en haut de l'estrade. Les médias auraient tout fait pour que je perde une élection présidentielle, mais j'aurais quand même gagné à une écrasante majorité. Et je commencerai. Je ne parlerais pas de ce que moi, je ferais pour la France et pour mon peuple, mais je leur dirais que je n'étais pas le chef, mais que le chef, c'était eux.
Je virerai tous ces députés, ces sénateurs, et j'ouvrirai les bureaux de vote tout le temps, pour que les gens puissent réellement choisir comment ils vivront. Moi, Enzo Cec... enfin, Luigi Batardo, je leur laisserai les commandes, et redeviendrai un simple cit...
- Eh, Luigi, on a fini le match d'entraînement depuis dix minutes. Là, on fait quoi ? me demanda Philippe.
- Aheu... baheu... combien y'a eu ?
- 0-0.
- Ben... les exercices de récupération ! Etirements...
- OK, je vois le topo.
Ensuite, je distinguai les voix de Philippe et de Marc converser.
- Le coach a toujours l'air d'être dans les nuages...
- Ouais. Depuis quatre ans que je le connais bien, il était toujours les pieds sur terre, là, curieusement...
Hors ligne