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Kevin-BSE a écrit:
Paul, un petit match?
Je m'occupe plus de mon équipe. ^^
100b si je te bats évidemment.
Quand tu veux, envoies la propo.
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Je bicrave les bonus, si ça intéresse quelqu'un ...
Encore 2500 !
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PARISIENAFOND a écrit:
fab_06_09_13 a écrit:
la gueule de ton avatar.
Le mec qui a gagné 6 RG, 2 Wimbledon, 1 OA, 1 USO et 18 Masters 1000 ?
J'aimerais bien être moche comme lui et avoir son palmarès.
Federer est meilleur.
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RSCA_les_meilleurs a écrit:
PARISIENAFOND a écrit:
fab_06_09_13 a écrit:
la gueule de ton avatar.
Le mec qui a gagné 6 RG, 2 Wimbledon, 1 OA, 1 USO et 18 Masters 1000 ?
J'aimerais bien être moche comme lui et avoir son palmarès.Federer est meilleur.
Bien sûr mais ça, ça fait quelques longues années qu'on le sait.
Merci de la précision.
Ils ne sont pas comparables (du moins pas pour le moment).
Généralement, les gens qui comparent Rafa et Roger sont des tennix.
Après je dis ça, je dis rien ...
Et je ne supporte pas un joueur parce que c'est le meilleur ou non. J'aime son jeu, le personnage, son sexe. Donc après, les comparaisons je m'en tamponne.
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PARISIENAFOND a écrit:
RSCA_les_meilleurs a écrit:
PARISIENAFOND a écrit:
Le mec qui a gagné 6 RG, 2 Wimbledon, 1 OA, 1 USO et 18 Masters 1000 ?
J'aimerais bien être moche comme lui et avoir son palmarès.Federer est meilleur.
Bien sûr mais ça, ça fait quelques longues années qu'on le sait.
Merci de la précision.
Ils ne sont pas comparables (du moins pas pour le moment).
Généralement, les gens qui comparent Rafa et Roger sont des tennix.
Après je dis ça, je dis rien ...
Et je ne supporte pas un joueur parce que c'est le meilleur ou non. J'aime son jeu, le personnage, son sexe. Donc après, les comparaisons je m'en tamponne.
Ceux qui comparent Rafa et Rogers sont des tennix ? Lol. Alors, tous les supporters du football sont des footix car ils arrêtent pas de comparer, aussi.
Et je n'ai pas comparé hein. J'ai juste dit que Federer est meilleur, comme les supporters du Barça diront qu'ils sont meilleurs que le Réal (ce qui est vrai ), comme les supporters du Standard qui diront qu'ils sont meilleurs supporters que ceux d'Anderlecht (ce qui est malheureusement vrai, faut l'avouer ), comme les supporters du PSG diront qu'ils vont être champions la prochaine année car ils auront un meilleur effectif que les autres grâce aux repreneurs quataris (comme City ) ...
Je préfère Federer à Nadal parce que le jeu de Federer est, pour moi, plus beau à voir et plus varié que celui de Nadal qui est plus basé sur le physique.
Ma "comparaison" n'était pas méchante et n'a rien de tennix. J'ai juste dit qu'il est meilleur, je n'ai pas visé la personne. D'ailleurs, Nadal est un super mec super sympa.
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RSCA_les_meilleurs a écrit:
PARISIENAFOND a écrit:
RSCA_les_meilleurs a écrit:
Federer est meilleur.Bien sûr mais ça, ça fait quelques longues années qu'on le sait.
Merci de la précision.
Ils ne sont pas comparables (du moins pas pour le moment).
Généralement, les gens qui comparent Rafa et Roger sont des tennix.
Après je dis ça, je dis rien ...
Et je ne supporte pas un joueur parce que c'est le meilleur ou non. J'aime son jeu, le personnage, son sexe. Donc après, les comparaisons je m'en tamponne.Ceux qui comparent Rafa et Rogers sont des tennix ? Lol. Alors, tous les supporters du football sont des footix car ils arrêtent pas de comparer, aussi.
Et je n'ai pas comparé hein. J'ai juste dit que Federer est meilleur, comme les supporters du Barça diront qu'ils sont meilleurs que le Réal (ce qui est vrai ), comme les supporters du Standard qui diront qu'ils sont meilleurs supporters que ceux d'Anderlecht (ce qui est malheureusement vrai, faut l'avouer ), comme les supporters du PSG diront qu'ils vont être champions la prochaine année car ils auront un meilleur effectif que les autres grâce aux repreneurs quataris (comme City ) ...
Je préfère Federer à Nadal parce que le jeu de Federer est, pour moi, plus beau à voir et plus varié que celui de Nadal qui est plus basé sur le physique.
Ma "comparaison" n'était pas méchante et n'a rien de tennix. J'ai juste dit qu'il est meilleur, je n'ai pas visé la personne. D'ailleurs, Nadal est un super mec super sympa.
Quand tu dis "meilleur" ça implique que quelqu'un ou quelque chose est "meilleur" qu'autre chose ou que quelque chose. C'est donc bien une comparaison.
Roger est le meilleur joueur de tous les temps, ça sert à rien de polémiquer là-dessus, il y a juste à regarder le palmarès et l'aisance qu'il a sur le court (encore aujourd'hui même si certains s'amusent à dire qu'il est fini).
Autre chose, le jeu de Rafa n'est pas basé sur le physique. Il est basé sur son lift de coup droit, c'est tout. C'est son atout majeur et il a réussi à le faire ressortir, il est vrai, grâce à un physique hors norme. Mais ce physique n'est pas la base de son jeu, s'il n'a plus les jambes pour faire un décalage coup droit, il peut très bien envoyer une praline en revers.
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C'est quoi le palmarès de Nadal, svp ?
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PARISIENAFOND a écrit:
fab_06_09_13 a écrit:
la gueule de ton avatar.
6 RG, 2 Wimbledon, 1 OA, 1 USO et 18 Masters 1000.
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PARISIENAFOND a écrit:
RSCA_les_meilleurs a écrit:
PARISIENAFOND a écrit:
Bien sûr mais ça, ça fait quelques longues années qu'on le sait.
Merci de la précision.
Ils ne sont pas comparables (du moins pas pour le moment).
Généralement, les gens qui comparent Rafa et Roger sont des tennix.
Après je dis ça, je dis rien ...
Et je ne supporte pas un joueur parce que c'est le meilleur ou non. J'aime son jeu, le personnage, son sexe. Donc après, les comparaisons je m'en tamponne.Ceux qui comparent Rafa et Rogers sont des tennix ? Lol. Alors, tous les supporters du football sont des footix car ils arrêtent pas de comparer, aussi.
Et je n'ai pas comparé hein. J'ai juste dit que Federer est meilleur, comme les supporters du Barça diront qu'ils sont meilleurs que le Réal (ce qui est vrai ), comme les supporters du Standard qui diront qu'ils sont meilleurs supporters que ceux d'Anderlecht (ce qui est malheureusement vrai, faut l'avouer ), comme les supporters du PSG diront qu'ils vont être champions la prochaine année car ils auront un meilleur effectif que les autres grâce aux repreneurs quataris (comme City ) ...
Je préfère Federer à Nadal parce que le jeu de Federer est, pour moi, plus beau à voir et plus varié que celui de Nadal qui est plus basé sur le physique.
Ma "comparaison" n'était pas méchante et n'a rien de tennix. J'ai juste dit qu'il est meilleur, je n'ai pas visé la personne. D'ailleurs, Nadal est un super mec super sympa.Quand tu dis "meilleur" ça implique que quelqu'un ou quelque chose est "meilleur" qu'autre chose ou que quelque chose. C'est donc bien une comparaison.
Roger est le meilleur joueur de tous les temps, ça sert à rien de polémiquer là-dessus, il y a juste à regarder le palmarès et l'aisance qu'il a sur le court (encore aujourd'hui même si certains s'amusent à dire qu'il est fini).
Autre chose, le jeu de Rafa n'est pas basé sur le physique. Il est basé sur son lift de coup droit, c'est tout. C'est son atout majeur et il a réussi à le faire ressortir, il est vrai, grâce à un physique hors norme. Mais ce physique n'est pas la base de son jeu, s'il n'a plus les jambes pour faire un décalage coup droit, il peut très bien envoyer une praline en revers.
Bon, okay, c'est une comparaison. Mais est-ce méchant ? Cela fait-il de moi un tennix ? Tu dis que Federer est le meilleur de tous les temps (EDIT : comparaison, non ? ), tu l'admets, mais tu n'acceptes pas que je dise qu'il est meilleur que Nadal. Pourquoi ? 'Pige pas trop ...
Je suis d'accord que les lifts de Nadal prennent une part importante dans son jeu mais le physique est quand même important pour lui ... Car pour rester au fond du court et courrir comme un taré tout le match, faut avoir un physique de malade. Et s'il n'avait pas ce physique-là, il devrait changer un peu son style de jeu.
Dernière modification par RSCA_les_meilleurs (26-06-2011 21:50:54)
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RSCA_les_meilleurs a écrit:
PARISIENAFOND a écrit:
RSCA_les_meilleurs a écrit:
Ceux qui comparent Rafa et Rogers sont des tennix ? Lol. Alors, tous les supporters du football sont des footix car ils arrêtent pas de comparer, aussi.
Et je n'ai pas comparé hein. J'ai juste dit que Federer est meilleur, comme les supporters du Barça diront qu'ils sont meilleurs que le Réal (ce qui est vrai ), comme les supporters du Standard qui diront qu'ils sont meilleurs supporters que ceux d'Anderlecht (ce qui est malheureusement vrai, faut l'avouer ), comme les supporters du PSG diront qu'ils vont être champions la prochaine année car ils auront un meilleur effectif que les autres grâce aux repreneurs quataris (comme City ) ...
Je préfère Federer à Nadal parce que le jeu de Federer est, pour moi, plus beau à voir et plus varié que celui de Nadal qui est plus basé sur le physique.
Ma "comparaison" n'était pas méchante et n'a rien de tennix. J'ai juste dit qu'il est meilleur, je n'ai pas visé la personne. D'ailleurs, Nadal est un super mec super sympa.Quand tu dis "meilleur" ça implique que quelqu'un ou quelque chose est "meilleur" qu'autre chose ou que quelque chose. C'est donc bien une comparaison.
Roger est le meilleur joueur de tous les temps, ça sert à rien de polémiquer là-dessus, il y a juste à regarder le palmarès et l'aisance qu'il a sur le court (encore aujourd'hui même si certains s'amusent à dire qu'il est fini).
Autre chose, le jeu de Rafa n'est pas basé sur le physique. Il est basé sur son lift de coup droit, c'est tout. C'est son atout majeur et il a réussi à le faire ressortir, il est vrai, grâce à un physique hors norme. Mais ce physique n'est pas la base de son jeu, s'il n'a plus les jambes pour faire un décalage coup droit, il peut très bien envoyer une praline en revers.Bon, okay, c'est une comparaison. Mais est-ce méchant ? Cela fait-il de moi un tennix ? Tu dis que Federer est le meilleur de tous les temps, tu l'admets, mais tu n'acceptes pas que je dise qu'il est meilleur que Nadal. Pourquoi ? 'Pige pas trop ...
Je suis d'accord que les lifts de Nadal prennent une part importante dans son jeu mais le physique est quand même important pour lui ... Car pour rester au fond du court et courrir comme un taré tout le match, faut avoir un physique de malade. Et s'il n'avait pas ce physique-là, il devrait changer un peu son style de jeu.
Première partie : en disant que Roger est le meilleur de tous les temps, on ne le compare pas directement à Rafa. Ils sont totalement différents, à l'opposé l'un de l'autre. Roger est dans la finesse, le beau geste alors que Rafa utilise plus les effets et son physique hors norme. Conclusion, les deux ne sont pas comparables directement !
Deuxième partie : totalement d'accord rien à dire !
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le belj c traw 1 tennix xdxdxd
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PARISIENAFOND a écrit:
RSCA_les_meilleurs a écrit:
PARISIENAFOND a écrit:
Quand tu dis "meilleur" ça implique que quelqu'un ou quelque chose est "meilleur" qu'autre chose ou que quelque chose. C'est donc bien une comparaison.
Roger est le meilleur joueur de tous les temps, ça sert à rien de polémiquer là-dessus, il y a juste à regarder le palmarès et l'aisance qu'il a sur le court (encore aujourd'hui même si certains s'amusent à dire qu'il est fini).
Autre chose, le jeu de Rafa n'est pas basé sur le physique. Il est basé sur son lift de coup droit, c'est tout. C'est son atout majeur et il a réussi à le faire ressortir, il est vrai, grâce à un physique hors norme. Mais ce physique n'est pas la base de son jeu, s'il n'a plus les jambes pour faire un décalage coup droit, il peut très bien envoyer une praline en revers.Bon, okay, c'est une comparaison. Mais est-ce méchant ? Cela fait-il de moi un tennix ? Tu dis que Federer est le meilleur de tous les temps, tu l'admets, mais tu n'acceptes pas que je dise qu'il est meilleur que Nadal. Pourquoi ? 'Pige pas trop ...
Je suis d'accord que les lifts de Nadal prennent une part importante dans son jeu mais le physique est quand même important pour lui ... Car pour rester au fond du court et courrir comme un taré tout le match, faut avoir un physique de malade. Et s'il n'avait pas ce physique-là, il devrait changer un peu son style de jeu.Première partie : en disant que Roger est le meilleur de tous les temps, on ne le compare pas directement à Rafa. Ils sont totalement différents, à l'opposé l'un de l'autre. Roger est dans la finesse, le beau geste alors que Rafa utilise plus les effets et son physique hors norme. Conclusion, les deux ne sont pas comparables directement !
Deuxième partie : totalement d'accord rien à dire !
Ce qui signifie donc que je n'ai pas fait une comparaison.
Ou qu'alors, on en a fait une tous les deux.
paul > xdxdxd
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lecoachpaul a écrit:
le belj c traw 1 tennix xdxdxd
Signalé, je peux pas laisser passer ça.
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• RSCA_les_meilleurs :
[...]
- Né le 24/06
[...]
bande d'Je t'aimes
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L'anarchisme s'oppose à l'ordre existant, il s'efforce de détruire cet ordre ou de lui échapper. Les anarchistes politiques s'opposent aux institutions politiques, les anarchistes religieux peuvent s'opposer à la nature tout entière, ils peuvent la considérer comme un domaine inférieur de l'être, et ils peuvent vouloir éliminer son influence sur leurs vies. Ces deux types d'anarchistes ont des opinions dogmatiques sur ce qui est vrai, ce qui est bon, et ce qui a de la valeur pour l'homme. Par exemple, l'anarchisme politique postérieur aux Lumières croit en la science et à la raison naturelle de l'homme. Enlevons toutes les barrières, et la raison naturelle trouvera la juste voie. Eliminons les méthodes d'éducation, et l'homme s'éduquera lui-même. Eliminons les institutions politiques, et il formera des associations qui exprimeront ses tendances naturelles et pourront alors devenir part d'une vie harmonieuse (non-aliénée).
La foi en la science est partiellement justifiée par le rôle révolutionnaire que la science a joué aux XVIIe et XVIIIe siècles. Alors que les anarchistes prêchaient la destruction, les scientifiques démolissaient le cosmos harmonieux des époques antérieures, ils éliminaient le "savoir" stérile, transformaient les rapports sociaux et assemblaient peu à peu les éléments d'un nouveau type de savoir, à la fois vrai et bénéfique aux hommes. Aujourd'hui, cette acception naïve et enfantine de la science (que l'on trouve même chez des progressistes de gauche comme Althusser) est menacée par deux développements, à savoir par la transformation de la science, d'une recherche philosophique en une entreprise commerciale, et par certaines découvertes concernant le statut des faits scientifiques et des théories.
La science du XXe siècle a renoncé à toutes ses ambitions philosophiques pour devenir une grosse affaire commerciale. Elle ne menace plus la société, elle en est l'un des plus puissants soutiens. Les considérations humanistes y sont mises en veilleuse, de même que toute forme de progrès qui irait au-delà d'améliorations purement locales. Un bon salaire, de bonnes relations avec le patron et les collègues au sein de leur unité de recherche sont les principaux objectifs de ces fourmis humaines passées maîtres dans l'art de résoudre de petits problèmes, mais qui ne peuvent trouver de sens à rien qui transcende leur champ de compétence. Qu'un chercheur fasse une grande découverte - et la profession ne manquera pas de la transformer en instrument d'oppression.
Nous avons également découvert que les résultats de la science n'ont aucune solidité, que ses théories tout comme ses énoncés factuels sont des hypothèses, qui, souvent, sont non seulement localement incorrectes mais entièrement fausses, et concernent des choses qui n'ont jamais existé. Selon la perspective qui fut introduite par John Stuart Mill (Essai sur la liberté) et dont les propagandistes contemporains les plus bruyants sont Karl Popper et Helmut Spinner, la science est un ensemble d'alternatives concurrentes. La conception "généralement acceptée" est celle qui possède un avantage provisoire, en raison soit de quelque astuce, soit de certains mérites réels. Il y a des révolutions qui ne laissent rien debout, aucun principe inchangé, aucun fait intact.
Déplaisante par son image, suspecte dans ses résultats, la science a cessé d'être une alliée de l'anarchiste. Elle est devenue un problème. L'anarchisme épistémologique résout ce problème en éliminant les éléments dogmatiques des formes antérieures de l'anarchisme. L'anarchisme épistémologique diffère à la fois du scepticisme et de l'anarchisme politique (religieux). Tandis que le sceptique considère chaque conception comme également bonne, ou également mauvaise, ou se défend tout simplement d'émettre de tels jugements, l'anarchiste épistémologique n'a aucun scrupule à défendre les énoncés les plus triviaux, ou les plus provocants. Tandis que l'anarchiste politique veut éliminer une certaine forme de vie, l'anarchiste épistémologique peut vouloir la défendre, car il n'a aucune loyauté durable, pas plus qu'il n'a d'aversion durable envers quelque institution ou quelque idéologie que ce soit. Tout comme le dadaïste (auquel il ressemble par de nombreux traits), -"non seulement, il n'a pas de programme, mais il est contre tous les programmes" (Hans Richter, Dada": Art and Anti Art - un excellent manuel pour la science dadaïstique), quoiqu'il soit parfois le défenseur le plus acharné du status quo, ou de ses adversaires": -"Pour être un vrai dadaïste, on doit également être un anti-dadaïste." Ses buts restent stables, ou bien changent, grâce à un argument, ou par ennui, ou au détour d'une expérience de conversion, ou parce qu'il veut épater quelqu'un, et ainsi de suite. Un but une fois choisi, il peut tenter de l'atteindre avec l'aide de groupes organisés, ou bien en solitaire. Il peut faire appel à la raison, ou bien à l'émotion. Il peut décider d'agir violemment, ou bien de façon pacifique. Son passe-temps préféré est de confondre les rationalistes en inventant des raisons contraignantes à l'appui de doctrines déraisonnables. Il n'existe pas de conception, quelle qu'en soit l'absurdité ou l'immoralité, dont il refuse de la prendre en compte ou d'agir sur elle, pas plus qu'il n'existe de méthodes qu'il considère comme obligatoires. Il ne s'oppose catégoriquement et absolument qu'aux normes universelles, aux lois universelles, aux idées universelles, telles que "Vérité", "Justice", "Honnêteté", "Raison" et aux comportements qu'elles engendrent - bien qu'il admette souvent comme étant de bonne politique d'agir comme si de telles lois (de telles normes, de telles idées) existaient, et comme s'il y croyait. Il peut se rapprocher de l'anarchiste religieux dans son combat contre la science, contre le sens commun et le monde matériel, que l'une et l'autre examinent"; il peut en remontrer à n'importe quel prix Nobel dans sa vigoureuse défense de la pureté scientifique. Toute cette provocation repose sur sa conviction que l'homme cessera d'être un esclave et conquerra sa dignité (une dignité qui ne se réduise pas à un exercice de conformisme prudent) le jour seulement où il sera capable de mettre à distance ses convictions les plus fondamentales, y compris celles qui sont supposées faire de lui un être humain. -"La prise de conscience que raison et anti-raison, sens et non-sens, détermination et hasard, conscience et inconscience [et, ajouterais-je, humanisme et anti-humanisme] font corps et constituent une partie nécessaire du tout - c'était là le message principal de Dada", écrit Hans Richter. L'anarchiste épistémologique peut en être d'accord - mais ne s'exprimerait certainement pas d'une manière aussi constipée.
Ayant énoncé cette doctrine, l'anarchiste épistémologique peut tenter de la vendre (ou tout aussi bien, il peut la garder pour lui-même, considérant que même les plus belles idées s'usent et se dégradent dès qu'elles commencent à circuler). Ses méthodes de vente dépendent du public. Devant un public de scientifiques et de philosophes des sciences, il produira des séries d'énoncés susceptibles de les convaincre que ce qu'il apprécient le plus dans la science y a surgi d'une manière anarchiste. Utilisant les coups de propagande qui sont les plus propres à réussir avec ce type de public, c'est-à-dire recourant à l'argumentation, il démontrera à partir de l'histoire que pas une seule règle méthodologique n'existe qui n'ait, à l'occasion, inhibé la science, et que pas un seul geste "irrationnel" n'existe qui ne puisse la faire avancer, dans des circonstances appropriées. Les gens et la nature sont des entités fort capricieuses, qui ne peuvent pas être conquises et comprises si l'on décide par avance de se limiter soi-même. Il s'appuiera largement sur les propositions anarchistes qu'ont énoncées des scientifiques respectés, comme celle d'Einstein": -"Les conditions extérieures que constituent pour [le scientifique] les faits d'expérience ne lui permettent pas de se laisser par trop restreindre, dans la construction de son monde conceptuel, par l'adhésion à un système épistémologique. Il doit en conséquence apparaître aux yeux de l'épistémologue systématique comme une sorte d'opportuniste sans scrupule..." Utilisant toute cette panoplie de propagande au mieux de ses effets, il tentera de convaincre son public que la seule règle universelle qui peut sans crainte être déclarée s'accorder avec les tactiques que met en oeuvre un scientifique pour faire avancer son sujet, c'est que tout est bon.
Imre Lakatos n'est pas d'accord. Il admet que les méthodologies existantes ne s'accordent pas avec la pratique scientifique, mais il croit qu'il existe des normes suffisamment libérales pour que la science puisse continuer à se faire, et néanmoins suffisamment substantielles pour permettre à la raison de survivre. Pour lui, ces normes s'appliquent aux programmes de recherche, et non aux théories individuelles"; elles jugent de l'évolution d'un programme sur une certaine période de temps, et non de sa forme à une époque particulière ; et elles jugent de cette évolution en comparaison avec l'évolution de programmes concurrents, et non de manière isolée. Un programme de recherche est appelé "progressif" quand il fait des prédictions confirmées par des recherches ultérieures, et conduit alors à la découverte de faits nouveaux. Il est appelé "dégénérescent" quand il ne fait pas de telles prédictions, mais se limite à absorber les données découvertes grâce à un programme concurrent. Les normes jugent des programmes de recherche, elles ne fournissent aucun conseil au scientifique sur ce qu'il doit faire. Par exemple, aucune règle n'impose au scientifique d'écarter un programme dégénérescent - et c'est à juste titre, car un programme dégénérescent peut guérir et se retrouver en pointe. (De tels développements sont advenus dans les cas de l'atomisme, de la finitude temporelle du monde, du mouvement de la Terre. Tous ces programmes de recherche ont progressé et dégénéré à de multiples reprises, et tous font maintenant solidement partie de la science.) Il est "rationnel" de poursuivre un programme de recherche sur l'une de ses branches en dégénérescence, même après qu'il s'est trouvé dépassé par un programme de recherche concurrent. Il n'y a par conséquent aucune différence "rationnelle" entre la méthodologie de Lakatos et le -"tout est bon" de l'anarchiste. Mais il y a une différence considérable dans leurs rhétoriques respectives.
Par exemple, Imre Lakatos critique fréquemment des programmes de recherche qui sont dans leur phase dégénérescente, et il exige que tout soutien leur soit retiré. Ses normes permettent la critique, et elles permettent l'action. Cependant, elles ne l'encouragent pas, car elles permettent également le contraire : elles nous permettent de faire l'éloge de tels programmes et de les soutenir avec tout argument à notre disposition. Lakatos qualifie souvent d'"irrationnelle" une telle attitude élogieuse . Ce faisant, il utilise des normes différentes des siennes propres ; par exemple, il recourt aux normes du sens commun. En combinant le sens commun (qui est indépendant de ses normes) avec la méthodologie des programmes de recherche, il utilise la plausibilité intuitive du premier pour soutenir la seconde et pour introduire subrepticement l'anarchisme dans le cerveau du rationaliste le plus convaincu. Il est ainsi beaucoup plus efficace que moi, car les rationalistes sont constitutionnellement incapables d'accepter l'anarchisme quand celui-ci leur est présenté sans aucun déguisement. Un jour, bien entendu, ils découvriront qu'ils se sont fait avoir. Cela arrivera quand ils seront prêts pour l'anarchisme, pur et simple.
Lakatos n'a pas mieux réussi à démontrer l'existence de "changements rationnels" là où Kuhn, selon lui, a recours à la "psychologie des masses". Les révolutions conduisent à des querelles entre écoles opposées. Telle école veut abandonner le programme orthodoxe, telle autre veut le retenir. Les normes recommandées par la méthodologie des programmes de recherche autorisent l'une et l'autre de ces attitudes, comme nous l'avons vu. La lutte entre des écoles opposées est donc purement et simplement une lutte de pouvoir. Kuhn, tel qu'il est décrit par Lakatos, a finalement raison.
Enfin, Lakatos n'a pas prouvé que la science aristotélicienne, la magie, la sorcellerie sont inférieures à la science moderne. Pour critiquer la science aristotélicienne (et d'autres pseudo-sujets), Lakatos se sert de ses normes. Comment est-il arrivé à ces normes ? Il y est arrivé à travers une reconstruction rationnelle de la science moderne "de ces deux derniers siècles". Mesurer la science aristotélicienne avec ses normes signifie alors comparer la science aristotélicienne avec la science moderne "de ces deux derniers siècles". Pour que la comparaison entraîne une condamnation, il faut prouver que la science moderne est meilleure que la science aristotélicienne, c'est-à-dire, a) que ses objectifs sont meilleurs, et b) qu'elle atteint ses objectifs de manière plus efficace que sa concurrente. Nulle part, Lakatos n'a montré que les objectifs de la science moderne (le progrès grâce aux "anticipations de l'esprit") sont meilleurs que les objectifs de la science aristotélicienne (absorption des faits dans un corps théorique fondamental qui reste stable"; "sauvetage" des phénomènes), ni que ces objectifs sont atteints plus efficacement. Donc, même en prenant Lakatos pour guide, le cas du conflit entre science et sorcellerie (par exemple) est encore entièrement ouvert.
Conclusion : ni la science, ni la méthodologie des programmes de recherche ne fournissent d'arguments contre l'anarchisme. Ni Lakatos ni personne d'autre n'a prouvé que la science est meilleure que la sorcellerie et que la science opère de façon rationnelle. C'est le goût, et non l'argumentation, qui guide nos choix en science"; c'est le goût, et non l'argumentation, qui nous fait agir dans les sciences (ce qui ne veut pas dire que les décisions prises sur la base du goût ne sont pas entourées, voire complètement recouvertes, d'arguments, tout comme une pièce de viande savoureuse peut être entourée, voire complètement recouverte, de mouches). Un tel résultat ne doit pas nous déprimer. La science, après tout, est notre créature, et non pas notre maîtresse"; ergo, elle devrait être l'esclave de nos caprices, et non le tyran de nos désirs.
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T'as pas Facebook c'est moins facile !
Joyeux anniversaire un chouïa en retard !
NEWCASTLE INSISTE POUR ERDING : Leur première offre de 5,5 millions d'euros avait été refusée par le Paris Saint-Germain. Mais les Magpies souhaitent vraiment recruter Mevlut Erding. Selon le Daily Star, le club anglais serait même revenu à la charge en mettant 7,5 millions d'euros sur la table. Le PSG réclame 11 millions pour céder l'attaquant international turc.
Si on arrive à revendre une telle chèvre 11 millions, y'a plus besoin des qataris, on revend toute notre équipe à 150 millions et on s'en fait une autre !
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fab_06_09_13 a écrit:
L'anarchisme s'oppose à l'ordre existant, il s'efforce de détruire cet ordre ou de lui échapper. Les anarchistes politiques s'opposent aux institutions politiques, les anarchistes religieux peuvent s'opposer à la nature tout entière, ils peuvent la considérer comme un domaine inférieur de l'être, et ils peuvent vouloir éliminer son influence sur leurs vies. Ces deux types d'anarchistes ont des opinions dogmatiques sur ce qui est vrai, ce qui est bon, et ce qui a de la valeur pour l'homme. Par exemple, l'anarchisme politique postérieur aux Lumières croit en la science et à la raison naturelle de l'homme. Enlevons toutes les barrières, et la raison naturelle trouvera la juste voie. Eliminons les méthodes d'éducation, et l'homme s'éduquera lui-même. Eliminons les institutions politiques, et il formera des associations qui exprimeront ses tendances naturelles et pourront alors devenir part d'une vie harmonieuse (non-aliénée).
La foi en la science est partiellement justifiée par le rôle révolutionnaire que la science a joué aux XVIIe et XVIIIe siècles. Alors que les anarchistes prêchaient la destruction, les scientifiques démolissaient le cosmos harmonieux des époques antérieures, ils éliminaient le "savoir" stérile, transformaient les rapports sociaux et assemblaient peu à peu les éléments d'un nouveau type de savoir, à la fois vrai et bénéfique aux hommes. Aujourd'hui, cette acception naïve et enfantine de la science (que l'on trouve même chez des progressistes de gauche comme Althusser) est menacée par deux développements, à savoir par la transformation de la science, d'une recherche philosophique en une entreprise commerciale, et par certaines découvertes concernant le statut des faits scientifiques et des théories.
La science du XXe siècle a renoncé à toutes ses ambitions philosophiques pour devenir une grosse affaire commerciale. Elle ne menace plus la société, elle en est l'un des plus puissants soutiens. Les considérations humanistes y sont mises en veilleuse, de même que toute forme de progrès qui irait au-delà d'améliorations purement locales. Un bon salaire, de bonnes relations avec le patron et les collègues au sein de leur unité de recherche sont les principaux objectifs de ces fourmis humaines passées maîtres dans l'art de résoudre de petits problèmes, mais qui ne peuvent trouver de sens à rien qui transcende leur champ de compétence. Qu'un chercheur fasse une grande découverte - et la profession ne manquera pas de la transformer en instrument d'oppression.
Nous avons également découvert que les résultats de la science n'ont aucune solidité, que ses théories tout comme ses énoncés factuels sont des hypothèses, qui, souvent, sont non seulement localement incorrectes mais entièrement fausses, et concernent des choses qui n'ont jamais existé. Selon la perspective qui fut introduite par John Stuart Mill (Essai sur la liberté) et dont les propagandistes contemporains les plus bruyants sont Karl Popper et Helmut Spinner, la science est un ensemble d'alternatives concurrentes. La conception "généralement acceptée" est celle qui possède un avantage provisoire, en raison soit de quelque astuce, soit de certains mérites réels. Il y a des révolutions qui ne laissent rien debout, aucun principe inchangé, aucun fait intact.
Déplaisante par son image, suspecte dans ses résultats, la science a cessé d'être une alliée de l'anarchiste. Elle est devenue un problème. L'anarchisme épistémologique résout ce problème en éliminant les éléments dogmatiques des formes antérieures de l'anarchisme. L'anarchisme épistémologique diffère à la fois du scepticisme et de l'anarchisme politique (religieux). Tandis que le sceptique considère chaque conception comme également bonne, ou également mauvaise, ou se défend tout simplement d'émettre de tels jugements, l'anarchiste épistémologique n'a aucun scrupule à défendre les énoncés les plus triviaux, ou les plus provocants. Tandis que l'anarchiste politique veut éliminer une certaine forme de vie, l'anarchiste épistémologique peut vouloir la défendre, car il n'a aucune loyauté durable, pas plus qu'il n'a d'aversion durable envers quelque institution ou quelque idéologie que ce soit. Tout comme le dadaïste (auquel il ressemble par de nombreux traits), -"non seulement, il n'a pas de programme, mais il est contre tous les programmes" (Hans Richter, Dada": Art and Anti Art - un excellent manuel pour la science dadaïstique), quoiqu'il soit parfois le défenseur le plus acharné du status quo, ou de ses adversaires": -"Pour être un vrai dadaïste, on doit également être un anti-dadaïste." Ses buts restent stables, ou bien changent, grâce à un argument, ou par ennui, ou au détour d'une expérience de conversion, ou parce qu'il veut épater quelqu'un, et ainsi de suite. Un but une fois choisi, il peut tenter de l'atteindre avec l'aide de groupes organisés, ou bien en solitaire. Il peut faire appel à la raison, ou bien à l'émotion. Il peut décider d'agir violemment, ou bien de façon pacifique. Son passe-temps préféré est de confondre les rationalistes en inventant des raisons contraignantes à l'appui de doctrines déraisonnables. Il n'existe pas de conception, quelle qu'en soit l'absurdité ou l'immoralité, dont il refuse de la prendre en compte ou d'agir sur elle, pas plus qu'il n'existe de méthodes qu'il considère comme obligatoires. Il ne s'oppose catégoriquement et absolument qu'aux normes universelles, aux lois universelles, aux idées universelles, telles que "Vérité", "Justice", "Honnêteté", "Raison" et aux comportements qu'elles engendrent - bien qu'il admette souvent comme étant de bonne politique d'agir comme si de telles lois (de telles normes, de telles idées) existaient, et comme s'il y croyait. Il peut se rapprocher de l'anarchiste religieux dans son combat contre la science, contre le sens commun et le monde matériel, que l'une et l'autre examinent"; il peut en remontrer à n'importe quel prix Nobel dans sa vigoureuse défense de la pureté scientifique. Toute cette provocation repose sur sa conviction que l'homme cessera d'être un esclave et conquerra sa dignité (une dignité qui ne se réduise pas à un exercice de conformisme prudent) le jour seulement où il sera capable de mettre à distance ses convictions les plus fondamentales, y compris celles qui sont supposées faire de lui un être humain. -"La prise de conscience que raison et anti-raison, sens et non-sens, détermination et hasard, conscience et inconscience [et, ajouterais-je, humanisme et anti-humanisme] font corps et constituent une partie nécessaire du tout - c'était là le message principal de Dada", écrit Hans Richter. L'anarchiste épistémologique peut en être d'accord - mais ne s'exprimerait certainement pas d'une manière aussi constipée.
Ayant énoncé cette doctrine, l'anarchiste épistémologique peut tenter de la vendre (ou tout aussi bien, il peut la garder pour lui-même, considérant que même les plus belles idées s'usent et se dégradent dès qu'elles commencent à circuler). Ses méthodes de vente dépendent du public. Devant un public de scientifiques et de philosophes des sciences, il produira des séries d'énoncés susceptibles de les convaincre que ce qu'il apprécient le plus dans la science y a surgi d'une manière anarchiste. Utilisant les coups de propagande qui sont les plus propres à réussir avec ce type de public, c'est-à-dire recourant à l'argumentation, il démontrera à partir de l'histoire que pas une seule règle méthodologique n'existe qui n'ait, à l'occasion, inhibé la science, et que pas un seul geste "irrationnel" n'existe qui ne puisse la faire avancer, dans des circonstances appropriées. Les gens et la nature sont des entités fort capricieuses, qui ne peuvent pas être conquises et comprises si l'on décide par avance de se limiter soi-même. Il s'appuiera largement sur les propositions anarchistes qu'ont énoncées des scientifiques respectés, comme celle d'Einstein": -"Les conditions extérieures que constituent pour [le scientifique] les faits d'expérience ne lui permettent pas de se laisser par trop restreindre, dans la construction de son monde conceptuel, par l'adhésion à un système épistémologique. Il doit en conséquence apparaître aux yeux de l'épistémologue systématique comme une sorte d'opportuniste sans scrupule..." Utilisant toute cette panoplie de propagande au mieux de ses effets, il tentera de convaincre son public que la seule règle universelle qui peut sans crainte être déclarée s'accorder avec les tactiques que met en oeuvre un scientifique pour faire avancer son sujet, c'est que tout est bon.
Imre Lakatos n'est pas d'accord. Il admet que les méthodologies existantes ne s'accordent pas avec la pratique scientifique, mais il croit qu'il existe des normes suffisamment libérales pour que la science puisse continuer à se faire, et néanmoins suffisamment substantielles pour permettre à la raison de survivre. Pour lui, ces normes s'appliquent aux programmes de recherche, et non aux théories individuelles"; elles jugent de l'évolution d'un programme sur une certaine période de temps, et non de sa forme à une époque particulière ; et elles jugent de cette évolution en comparaison avec l'évolution de programmes concurrents, et non de manière isolée. Un programme de recherche est appelé "progressif" quand il fait des prédictions confirmées par des recherches ultérieures, et conduit alors à la découverte de faits nouveaux. Il est appelé "dégénérescent" quand il ne fait pas de telles prédictions, mais se limite à absorber les données découvertes grâce à un programme concurrent. Les normes jugent des programmes de recherche, elles ne fournissent aucun conseil au scientifique sur ce qu'il doit faire. Par exemple, aucune règle n'impose au scientifique d'écarter un programme dégénérescent - et c'est à juste titre, car un programme dégénérescent peut guérir et se retrouver en pointe. (De tels développements sont advenus dans les cas de l'atomisme, de la finitude temporelle du monde, du mouvement de la Terre. Tous ces programmes de recherche ont progressé et dégénéré à de multiples reprises, et tous font maintenant solidement partie de la science.) Il est "rationnel" de poursuivre un programme de recherche sur l'une de ses branches en dégénérescence, même après qu'il s'est trouvé dépassé par un programme de recherche concurrent. Il n'y a par conséquent aucune différence "rationnelle" entre la méthodologie de Lakatos et le -"tout est bon" de l'anarchiste. Mais il y a une différence considérable dans leurs rhétoriques respectives.
Par exemple, Imre Lakatos critique fréquemment des programmes de recherche qui sont dans leur phase dégénérescente, et il exige que tout soutien leur soit retiré. Ses normes permettent la critique, et elles permettent l'action. Cependant, elles ne l'encouragent pas, car elles permettent également le contraire : elles nous permettent de faire l'éloge de tels programmes et de les soutenir avec tout argument à notre disposition. Lakatos qualifie souvent d'"irrationnelle" une telle attitude élogieuse . Ce faisant, il utilise des normes différentes des siennes propres ; par exemple, il recourt aux normes du sens commun. En combinant le sens commun (qui est indépendant de ses normes) avec la méthodologie des programmes de recherche, il utilise la plausibilité intuitive du premier pour soutenir la seconde et pour introduire subrepticement l'anarchisme dans le cerveau du rationaliste le plus convaincu. Il est ainsi beaucoup plus efficace que moi, car les rationalistes sont constitutionnellement incapables d'accepter l'anarchisme quand celui-ci leur est présenté sans aucun déguisement. Un jour, bien entendu, ils découvriront qu'ils se sont fait avoir. Cela arrivera quand ils seront prêts pour l'anarchisme, pur et simple.
Lakatos n'a pas mieux réussi à démontrer l'existence de "changements rationnels" là où Kuhn, selon lui, a recours à la "psychologie des masses". Les révolutions conduisent à des querelles entre écoles opposées. Telle école veut abandonner le programme orthodoxe, telle autre veut le retenir. Les normes recommandées par la méthodologie des programmes de recherche autorisent l'une et l'autre de ces attitudes, comme nous l'avons vu. La lutte entre des écoles opposées est donc purement et simplement une lutte de pouvoir. Kuhn, tel qu'il est décrit par Lakatos, a finalement raison.
Enfin, Lakatos n'a pas prouvé que la science aristotélicienne, la magie, la sorcellerie sont inférieures à la science moderne. Pour critiquer la science aristotélicienne (et d'autres pseudo-sujets), Lakatos se sert de ses normes. Comment est-il arrivé à ces normes ? Il y est arrivé à travers une reconstruction rationnelle de la science moderne "de ces deux derniers siècles". Mesurer la science aristotélicienne avec ses normes signifie alors comparer la science aristotélicienne avec la science moderne "de ces deux derniers siècles". Pour que la comparaison entraîne une condamnation, il faut prouver que la science moderne est meilleure que la science aristotélicienne, c'est-à-dire, a) que ses objectifs sont meilleurs, et b) qu'elle atteint ses objectifs de manière plus efficace que sa concurrente. Nulle part, Lakatos n'a montré que les objectifs de la science moderne (le progrès grâce aux "anticipations de l'esprit") sont meilleurs que les objectifs de la science aristotélicienne (absorption des faits dans un corps théorique fondamental qui reste stable"; "sauvetage" des phénomènes), ni que ces objectifs sont atteints plus efficacement. Donc, même en prenant Lakatos pour guide, le cas du conflit entre science et sorcellerie (par exemple) est encore entièrement ouvert.
Conclusion : ni la science, ni la méthodologie des programmes de recherche ne fournissent d'arguments contre l'anarchisme. Ni Lakatos ni personne d'autre n'a prouvé que la science est meilleure que la sorcellerie et que la science opère de façon rationnelle. C'est le goût, et non l'argumentation, qui guide nos choix en science"; c'est le goût, et non l'argumentation, qui nous fait agir dans les sciences (ce qui ne veut pas dire que les décisions prises sur la base du goût ne sont pas entourées, voire complètement recouvertes, d'arguments, tout comme une pièce de viande savoureuse peut être entourée, voire complètement recouverte, de mouches). Un tel résultat ne doit pas nous déprimer. La science, après tout, est notre créature, et non pas notre maîtresse"; ergo, elle devrait être l'esclave de nos caprices, et non le tyran de nos désirs.
ok
Hugo > Merci.
Ce serait pas mal pour vous mais c'est peut-être faux. Comme le PSG qui serait intéressé par Legear, alors que son agent dit qu'ils ne sont pas intéressés par son joueur. x)
Dernière modification par RSCA_les_meilleurs (26-06-2011 22:04:56)
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Oui d'ailleurs je t'avais demandé précédemment ce qu'il valait, ce Jonathan Legear ?
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RSCA_les_meilleurs a écrit:
PARISIENAFOND a écrit:
Coco > Il vaut quoi Jonathan Legear sur qui est le PSG ?
Il est bon. Il court très vite et adore déborder et faire un centre, ensuite. (Quand il est au top de sa forme, il fait très mal, comme lors du match Belgique - Autriche : 4-4.)
Mais il a un gros point faible : il n'arrête pas de se blesser.
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fab_06_09_13 a écrit:
L'anarchisme s'oppose à l'ordre existant, il s'efforce de détruire cet ordre ou de lui échapper. Les anarchistes politiques s'opposent aux institutions politiques, les anarchistes religieux peuvent s'opposer à la nature tout entière, ils peuvent la considérer comme un domaine inférieur de l'être, et ils peuvent vouloir éliminer son influence sur leurs vies. Ces deux types d'anarchistes ont des opinions dogmatiques sur ce qui est vrai, ce qui est bon, et ce qui a de la valeur pour l'homme. Par exemple, l'anarchisme politique postérieur aux Lumières croit en la science et à la raison naturelle de l'homme. Enlevons toutes les barrières, et la raison naturelle trouvera la juste voie. Eliminons les méthodes d'éducation, et l'homme s'éduquera lui-même. Eliminons les institutions politiques, et il formera des associations qui exprimeront ses tendances naturelles et pourront alors devenir part d'une vie harmonieuse (non-aliénée).
La foi en la science est partiellement justifiée par le rôle révolutionnaire que la science a joué aux XVIIe et XVIIIe siècles. Alors que les anarchistes prêchaient la destruction, les scientifiques démolissaient le cosmos harmonieux des époques antérieures, ils éliminaient le "savoir" stérile, transformaient les rapports sociaux et assemblaient peu à peu les éléments d'un nouveau type de savoir, à la fois vrai et bénéfique aux hommes. Aujourd'hui, cette acception naïve et enfantine de la science (que l'on trouve même chez des progressistes de gauche comme Althusser) est menacée par deux développements, à savoir par la transformation de la science, d'une recherche philosophique en une entreprise commerciale, et par certaines découvertes concernant le statut des faits scientifiques et des théories.
La science du XXe siècle a renoncé à toutes ses ambitions philosophiques pour devenir une grosse affaire commerciale. Elle ne menace plus la société, elle en est l'un des plus puissants soutiens. Les considérations humanistes y sont mises en veilleuse, de même que toute forme de progrès qui irait au-delà d'améliorations purement locales. Un bon salaire, de bonnes relations avec le patron et les collègues au sein de leur unité de recherche sont les principaux objectifs de ces fourmis humaines passées maîtres dans l'art de résoudre de petits problèmes, mais qui ne peuvent trouver de sens à rien qui transcende leur champ de compétence. Qu'un chercheur fasse une grande découverte - et la profession ne manquera pas de la transformer en instrument d'oppression.
Nous avons également découvert que les résultats de la science n'ont aucune solidité, que ses théories tout comme ses énoncés factuels sont des hypothèses, qui, souvent, sont non seulement localement incorrectes mais entièrement fausses, et concernent des choses qui n'ont jamais existé. Selon la perspective qui fut introduite par John Stuart Mill (Essai sur la liberté) et dont les propagandistes contemporains les plus bruyants sont Karl Popper et Helmut Spinner, la science est un ensemble d'alternatives concurrentes. La conception "généralement acceptée" est celle qui possède un avantage provisoire, en raison soit de quelque astuce, soit de certains mérites réels. Il y a des révolutions qui ne laissent rien debout, aucun principe inchangé, aucun fait intact.
Déplaisante par son image, suspecte dans ses résultats, la science a cessé d'être une alliée de l'anarchiste. Elle est devenue un problème. L'anarchisme épistémologique résout ce problème en éliminant les éléments dogmatiques des formes antérieures de l'anarchisme. L'anarchisme épistémologique diffère à la fois du scepticisme et de l'anarchisme politique (religieux). Tandis que le sceptique considère chaque conception comme également bonne, ou également mauvaise, ou se défend tout simplement d'émettre de tels jugements, l'anarchiste épistémologique n'a aucun scrupule à défendre les énoncés les plus triviaux, ou les plus provocants. Tandis que l'anarchiste politique veut éliminer une certaine forme de vie, l'anarchiste épistémologique peut vouloir la défendre, car il n'a aucune loyauté durable, pas plus qu'il n'a d'aversion durable envers quelque institution ou quelque idéologie que ce soit. Tout comme le dadaïste (auquel il ressemble par de nombreux traits), -"non seulement, il n'a pas de programme, mais il est contre tous les programmes" (Hans Richter, Dada": Art and Anti Art - un excellent manuel pour la science dadaïstique), quoiqu'il soit parfois le défenseur le plus acharné du status quo, ou de ses adversaires": -"Pour être un vrai dadaïste, on doit également être un anti-dadaïste." Ses buts restent stables, ou bien changent, grâce à un argument, ou par ennui, ou au détour d'une expérience de conversion, ou parce qu'il veut épater quelqu'un, et ainsi de suite. Un but une fois choisi, il peut tenter de l'atteindre avec l'aide de groupes organisés, ou bien en solitaire. Il peut faire appel à la raison, ou bien à l'émotion. Il peut décider d'agir violemment, ou bien de façon pacifique. Son passe-temps préféré est de confondre les rationalistes en inventant des raisons contraignantes à l'appui de doctrines déraisonnables. Il n'existe pas de conception, quelle qu'en soit l'absurdité ou l'immoralité, dont il refuse de la prendre en compte ou d'agir sur elle, pas plus qu'il n'existe de méthodes qu'il considère comme obligatoires. Il ne s'oppose catégoriquement et absolument qu'aux normes universelles, aux lois universelles, aux idées universelles, telles que "Vérité", "Justice", "Honnêteté", "Raison" et aux comportements qu'elles engendrent - bien qu'il admette souvent comme étant de bonne politique d'agir comme si de telles lois (de telles normes, de telles idées) existaient, et comme s'il y croyait. Il peut se rapprocher de l'anarchiste religieux dans son combat contre la science, contre le sens commun et le monde matériel, que l'une et l'autre examinent"; il peut en remontrer à n'importe quel prix Nobel dans sa vigoureuse défense de la pureté scientifique. Toute cette provocation repose sur sa conviction que l'homme cessera d'être un esclave et conquerra sa dignité (une dignité qui ne se réduise pas à un exercice de conformisme prudent) le jour seulement où il sera capable de mettre à distance ses convictions les plus fondamentales, y compris celles qui sont supposées faire de lui un être humain. -"La prise de conscience que raison et anti-raison, sens et non-sens, détermination et hasard, conscience et inconscience [et, ajouterais-je, humanisme et anti-humanisme] font corps et constituent une partie nécessaire du tout - c'était là le message principal de Dada", écrit Hans Richter. L'anarchiste épistémologique peut en être d'accord - mais ne s'exprimerait certainement pas d'une manière aussi constipée.
Ayant énoncé cette doctrine, l'anarchiste épistémologique peut tenter de la vendre (ou tout aussi bien, il peut la garder pour lui-même, considérant que même les plus belles idées s'usent et se dégradent dès qu'elles commencent à circuler). Ses méthodes de vente dépendent du public. Devant un public de scientifiques et de philosophes des sciences, il produira des séries d'énoncés susceptibles de les convaincre que ce qu'il apprécient le plus dans la science y a surgi d'une manière anarchiste. Utilisant les coups de propagande qui sont les plus propres à réussir avec ce type de public, c'est-à-dire recourant à l'argumentation, il démontrera à partir de l'histoire que pas une seule règle méthodologique n'existe qui n'ait, à l'occasion, inhibé la science, et que pas un seul geste "irrationnel" n'existe qui ne puisse la faire avancer, dans des circonstances appropriées. Les gens et la nature sont des entités fort capricieuses, qui ne peuvent pas être conquises et comprises si l'on décide par avance de se limiter soi-même. Il s'appuiera largement sur les propositions anarchistes qu'ont énoncées des scientifiques respectés, comme celle d'Einstein": -"Les conditions extérieures que constituent pour [le scientifique] les faits d'expérience ne lui permettent pas de se laisser par trop restreindre, dans la construction de son monde conceptuel, par l'adhésion à un système épistémologique. Il doit en conséquence apparaître aux yeux de l'épistémologue systématique comme une sorte d'opportuniste sans scrupule..." Utilisant toute cette panoplie de propagande au mieux de ses effets, il tentera de convaincre son public que la seule règle universelle qui peut sans crainte être déclarée s'accorder avec les tactiques que met en oeuvre un scientifique pour faire avancer son sujet, c'est que tout est bon.
Imre Lakatos n'est pas d'accord. Il admet que les méthodologies existantes ne s'accordent pas avec la pratique scientifique, mais il croit qu'il existe des normes suffisamment libérales pour que la science puisse continuer à se faire, et néanmoins suffisamment substantielles pour permettre à la raison de survivre. Pour lui, ces normes s'appliquent aux programmes de recherche, et non aux théories individuelles"; elles jugent de l'évolution d'un programme sur une certaine période de temps, et non de sa forme à une époque particulière ; et elles jugent de cette évolution en comparaison avec l'évolution de programmes concurrents, et non de manière isolée. Un programme de recherche est appelé "progressif" quand il fait des prédictions confirmées par des recherches ultérieures, et conduit alors à la découverte de faits nouveaux. Il est appelé "dégénérescent" quand il ne fait pas de telles prédictions, mais se limite à absorber les données découvertes grâce à un programme concurrent. Les normes jugent des programmes de recherche, elles ne fournissent aucun conseil au scientifique sur ce qu'il doit faire. Par exemple, aucune règle n'impose au scientifique d'écarter un programme dégénérescent - et c'est à juste titre, car un programme dégénérescent peut guérir et se retrouver en pointe. (De tels développements sont advenus dans les cas de l'atomisme, de la finitude temporelle du monde, du mouvement de la Terre. Tous ces programmes de recherche ont progressé et dégénéré à de multiples reprises, et tous font maintenant solidement partie de la science.) Il est "rationnel" de poursuivre un programme de recherche sur l'une de ses branches en dégénérescence, même après qu'il s'est trouvé dépassé par un programme de recherche concurrent. Il n'y a par conséquent aucune différence "rationnelle" entre la méthodologie de Lakatos et le -"tout est bon" de l'anarchiste. Mais il y a une différence considérable dans leurs rhétoriques respectives.
Par exemple, Imre Lakatos critique fréquemment des programmes de recherche qui sont dans leur phase dégénérescente, et il exige que tout soutien leur soit retiré. Ses normes permettent la critique, et elles permettent l'action. Cependant, elles ne l'encouragent pas, car elles permettent également le contraire : elles nous permettent de faire l'éloge de tels programmes et de les soutenir avec tout argument à notre disposition. Lakatos qualifie souvent d'"irrationnelle" une telle attitude élogieuse . Ce faisant, il utilise des normes différentes des siennes propres ; par exemple, il recourt aux normes du sens commun. En combinant le sens commun (qui est indépendant de ses normes) avec la méthodologie des programmes de recherche, il utilise la plausibilité intuitive du premier pour soutenir la seconde et pour introduire subrepticement l'anarchisme dans le cerveau du rationaliste le plus convaincu. Il est ainsi beaucoup plus efficace que moi, car les rationalistes sont constitutionnellement incapables d'accepter l'anarchisme quand celui-ci leur est présenté sans aucun déguisement. Un jour, bien entendu, ils découvriront qu'ils se sont fait avoir. Cela arrivera quand ils seront prêts pour l'anarchisme, pur et simple.
Lakatos n'a pas mieux réussi à démontrer l'existence de "changements rationnels" là où Kuhn, selon lui, a recours à la "psychologie des masses". Les révolutions conduisent à des querelles entre écoles opposées. Telle école veut abandonner le programme orthodoxe, telle autre veut le retenir. Les normes recommandées par la méthodologie des programmes de recherche autorisent l'une et l'autre de ces attitudes, comme nous l'avons vu. La lutte entre des écoles opposées est donc purement et simplement une lutte de pouvoir. Kuhn, tel qu'il est décrit par Lakatos, a finalement raison.
Enfin, Lakatos n'a pas prouvé que la science aristotélicienne, la magie, la sorcellerie sont inférieures à la science moderne. Pour critiquer la science aristotélicienne (et d'autres pseudo-sujets), Lakatos se sert de ses normes. Comment est-il arrivé à ces normes ? Il y est arrivé à travers une reconstruction rationnelle de la science moderne "de ces deux derniers siècles". Mesurer la science aristotélicienne avec ses normes signifie alors comparer la science aristotélicienne avec la science moderne "de ces deux derniers siècles". Pour que la comparaison entraîne une condamnation, il faut prouver que la science moderne est meilleure que la science aristotélicienne, c'est-à-dire, a) que ses objectifs sont meilleurs, et b) qu'elle atteint ses objectifs de manière plus efficace que sa concurrente. Nulle part, Lakatos n'a montré que les objectifs de la science moderne (le progrès grâce aux "anticipations de l'esprit") sont meilleurs que les objectifs de la science aristotélicienne (absorption des faits dans un corps théorique fondamental qui reste stable"; "sauvetage" des phénomènes), ni que ces objectifs sont atteints plus efficacement. Donc, même en prenant Lakatos pour guide, le cas du conflit entre science et sorcellerie (par exemple) est encore entièrement ouvert.
Conclusion : ni la science, ni la méthodologie des programmes de recherche ne fournissent d'arguments contre l'anarchisme. Ni Lakatos ni personne d'autre n'a prouvé que la science est meilleure que la sorcellerie et que la science opère de façon rationnelle. C'est le goût, et non l'argumentation, qui guide nos choix en science"; c'est le goût, et non l'argumentation, qui nous fait agir dans les sciences (ce qui ne veut pas dire que les décisions prises sur la base du goût ne sont pas entourées, voire complètement recouvertes, d'arguments, tout comme une pièce de viande savoureuse peut être entourée, voire complètement recouverte, de mouches). Un tel résultat ne doit pas nous déprimer. La science, après tout, est notre créature, et non pas notre maîtresse"; ergo, elle devrait être l'esclave de nos caprices, et non le tyran de nos désirs.
Qu'est ce vous en pensez ?
Hors ligne
RSCA_les_meilleurs a écrit:
RSCA_les_meilleurs a écrit:
PARISIENAFOND a écrit:
Coco > Il vaut quoi Jonathan Legear sur qui est le PSG ?
Il est bon. Il court très vite et adore déborder et faire un centre, ensuite. (Quand il est au top de sa forme, il fait très mal, comme lors du match Belgique - Autriche : 4-4.)
Mais il a un gros point faible : il n'arrête pas de se blesser.
D'accord c'est noté. Merci bien.
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fab_06_09_13 a écrit:
fab_06_09_13 a écrit:
L'anarchisme s'oppose à l'ordre existant, il s'efforce de détruire cet ordre ou de lui échapper. Les anarchistes politiques s'opposent aux institutions politiques, les anarchistes religieux peuvent s'opposer à la nature tout entière, ils peuvent la considérer comme un domaine inférieur de l'être, et ils peuvent vouloir éliminer son influence sur leurs vies. Ces deux types d'anarchistes ont des opinions dogmatiques sur ce qui est vrai, ce qui est bon, et ce qui a de la valeur pour l'homme. Par exemple, l'anarchisme politique postérieur aux Lumières croit en la science et à la raison naturelle de l'homme. Enlevons toutes les barrières, et la raison naturelle trouvera la juste voie. Eliminons les méthodes d'éducation, et l'homme s'éduquera lui-même. Eliminons les institutions politiques, et il formera des associations qui exprimeront ses tendances naturelles et pourront alors devenir part d'une vie harmonieuse (non-aliénée).
La foi en la science est partiellement justifiée par le rôle révolutionnaire que la science a joué aux XVIIe et XVIIIe siècles. Alors que les anarchistes prêchaient la destruction, les scientifiques démolissaient le cosmos harmonieux des époques antérieures, ils éliminaient le "savoir" stérile, transformaient les rapports sociaux et assemblaient peu à peu les éléments d'un nouveau type de savoir, à la fois vrai et bénéfique aux hommes. Aujourd'hui, cette acception naïve et enfantine de la science (que l'on trouve même chez des progressistes de gauche comme Althusser) est menacée par deux développements, à savoir par la transformation de la science, d'une recherche philosophique en une entreprise commerciale, et par certaines découvertes concernant le statut des faits scientifiques et des théories.
La science du XXe siècle a renoncé à toutes ses ambitions philosophiques pour devenir une grosse affaire commerciale. Elle ne menace plus la société, elle en est l'un des plus puissants soutiens. Les considérations humanistes y sont mises en veilleuse, de même que toute forme de progrès qui irait au-delà d'améliorations purement locales. Un bon salaire, de bonnes relations avec le patron et les collègues au sein de leur unité de recherche sont les principaux objectifs de ces fourmis humaines passées maîtres dans l'art de résoudre de petits problèmes, mais qui ne peuvent trouver de sens à rien qui transcende leur champ de compétence. Qu'un chercheur fasse une grande découverte - et la profession ne manquera pas de la transformer en instrument d'oppression.
Nous avons également découvert que les résultats de la science n'ont aucune solidité, que ses théories tout comme ses énoncés factuels sont des hypothèses, qui, souvent, sont non seulement localement incorrectes mais entièrement fausses, et concernent des choses qui n'ont jamais existé. Selon la perspective qui fut introduite par John Stuart Mill (Essai sur la liberté) et dont les propagandistes contemporains les plus bruyants sont Karl Popper et Helmut Spinner, la science est un ensemble d'alternatives concurrentes. La conception "généralement acceptée" est celle qui possède un avantage provisoire, en raison soit de quelque astuce, soit de certains mérites réels. Il y a des révolutions qui ne laissent rien debout, aucun principe inchangé, aucun fait intact.
Déplaisante par son image, suspecte dans ses résultats, la science a cessé d'être une alliée de l'anarchiste. Elle est devenue un problème. L'anarchisme épistémologique résout ce problème en éliminant les éléments dogmatiques des formes antérieures de l'anarchisme. L'anarchisme épistémologique diffère à la fois du scepticisme et de l'anarchisme politique (religieux). Tandis que le sceptique considère chaque conception comme également bonne, ou également mauvaise, ou se défend tout simplement d'émettre de tels jugements, l'anarchiste épistémologique n'a aucun scrupule à défendre les énoncés les plus triviaux, ou les plus provocants. Tandis que l'anarchiste politique veut éliminer une certaine forme de vie, l'anarchiste épistémologique peut vouloir la défendre, car il n'a aucune loyauté durable, pas plus qu'il n'a d'aversion durable envers quelque institution ou quelque idéologie que ce soit. Tout comme le dadaïste (auquel il ressemble par de nombreux traits), -"non seulement, il n'a pas de programme, mais il est contre tous les programmes" (Hans Richter, Dada": Art and Anti Art - un excellent manuel pour la science dadaïstique), quoiqu'il soit parfois le défenseur le plus acharné du status quo, ou de ses adversaires": -"Pour être un vrai dadaïste, on doit également être un anti-dadaïste." Ses buts restent stables, ou bien changent, grâce à un argument, ou par ennui, ou au détour d'une expérience de conversion, ou parce qu'il veut épater quelqu'un, et ainsi de suite. Un but une fois choisi, il peut tenter de l'atteindre avec l'aide de groupes organisés, ou bien en solitaire. Il peut faire appel à la raison, ou bien à l'émotion. Il peut décider d'agir violemment, ou bien de façon pacifique. Son passe-temps préféré est de confondre les rationalistes en inventant des raisons contraignantes à l'appui de doctrines déraisonnables. Il n'existe pas de conception, quelle qu'en soit l'absurdité ou l'immoralité, dont il refuse de la prendre en compte ou d'agir sur elle, pas plus qu'il n'existe de méthodes qu'il considère comme obligatoires. Il ne s'oppose catégoriquement et absolument qu'aux normes universelles, aux lois universelles, aux idées universelles, telles que "Vérité", "Justice", "Honnêteté", "Raison" et aux comportements qu'elles engendrent - bien qu'il admette souvent comme étant de bonne politique d'agir comme si de telles lois (de telles normes, de telles idées) existaient, et comme s'il y croyait. Il peut se rapprocher de l'anarchiste religieux dans son combat contre la science, contre le sens commun et le monde matériel, que l'une et l'autre examinent"; il peut en remontrer à n'importe quel prix Nobel dans sa vigoureuse défense de la pureté scientifique. Toute cette provocation repose sur sa conviction que l'homme cessera d'être un esclave et conquerra sa dignité (une dignité qui ne se réduise pas à un exercice de conformisme prudent) le jour seulement où il sera capable de mettre à distance ses convictions les plus fondamentales, y compris celles qui sont supposées faire de lui un être humain. -"La prise de conscience que raison et anti-raison, sens et non-sens, détermination et hasard, conscience et inconscience [et, ajouterais-je, humanisme et anti-humanisme] font corps et constituent une partie nécessaire du tout - c'était là le message principal de Dada", écrit Hans Richter. L'anarchiste épistémologique peut en être d'accord - mais ne s'exprimerait certainement pas d'une manière aussi constipée.
Ayant énoncé cette doctrine, l'anarchiste épistémologique peut tenter de la vendre (ou tout aussi bien, il peut la garder pour lui-même, considérant que même les plus belles idées s'usent et se dégradent dès qu'elles commencent à circuler). Ses méthodes de vente dépendent du public. Devant un public de scientifiques et de philosophes des sciences, il produira des séries d'énoncés susceptibles de les convaincre que ce qu'il apprécient le plus dans la science y a surgi d'une manière anarchiste. Utilisant les coups de propagande qui sont les plus propres à réussir avec ce type de public, c'est-à-dire recourant à l'argumentation, il démontrera à partir de l'histoire que pas une seule règle méthodologique n'existe qui n'ait, à l'occasion, inhibé la science, et que pas un seul geste "irrationnel" n'existe qui ne puisse la faire avancer, dans des circonstances appropriées. Les gens et la nature sont des entités fort capricieuses, qui ne peuvent pas être conquises et comprises si l'on décide par avance de se limiter soi-même. Il s'appuiera largement sur les propositions anarchistes qu'ont énoncées des scientifiques respectés, comme celle d'Einstein": -"Les conditions extérieures que constituent pour [le scientifique] les faits d'expérience ne lui permettent pas de se laisser par trop restreindre, dans la construction de son monde conceptuel, par l'adhésion à un système épistémologique. Il doit en conséquence apparaître aux yeux de l'épistémologue systématique comme une sorte d'opportuniste sans scrupule..." Utilisant toute cette panoplie de propagande au mieux de ses effets, il tentera de convaincre son public que la seule règle universelle qui peut sans crainte être déclarée s'accorder avec les tactiques que met en oeuvre un scientifique pour faire avancer son sujet, c'est que tout est bon.
Imre Lakatos n'est pas d'accord. Il admet que les méthodologies existantes ne s'accordent pas avec la pratique scientifique, mais il croit qu'il existe des normes suffisamment libérales pour que la science puisse continuer à se faire, et néanmoins suffisamment substantielles pour permettre à la raison de survivre. Pour lui, ces normes s'appliquent aux programmes de recherche, et non aux théories individuelles"; elles jugent de l'évolution d'un programme sur une certaine période de temps, et non de sa forme à une époque particulière ; et elles jugent de cette évolution en comparaison avec l'évolution de programmes concurrents, et non de manière isolée. Un programme de recherche est appelé "progressif" quand il fait des prédictions confirmées par des recherches ultérieures, et conduit alors à la découverte de faits nouveaux. Il est appelé "dégénérescent" quand il ne fait pas de telles prédictions, mais se limite à absorber les données découvertes grâce à un programme concurrent. Les normes jugent des programmes de recherche, elles ne fournissent aucun conseil au scientifique sur ce qu'il doit faire. Par exemple, aucune règle n'impose au scientifique d'écarter un programme dégénérescent - et c'est à juste titre, car un programme dégénérescent peut guérir et se retrouver en pointe. (De tels développements sont advenus dans les cas de l'atomisme, de la finitude temporelle du monde, du mouvement de la Terre. Tous ces programmes de recherche ont progressé et dégénéré à de multiples reprises, et tous font maintenant solidement partie de la science.) Il est "rationnel" de poursuivre un programme de recherche sur l'une de ses branches en dégénérescence, même après qu'il s'est trouvé dépassé par un programme de recherche concurrent. Il n'y a par conséquent aucune différence "rationnelle" entre la méthodologie de Lakatos et le -"tout est bon" de l'anarchiste. Mais il y a une différence considérable dans leurs rhétoriques respectives.
Par exemple, Imre Lakatos critique fréquemment des programmes de recherche qui sont dans leur phase dégénérescente, et il exige que tout soutien leur soit retiré. Ses normes permettent la critique, et elles permettent l'action. Cependant, elles ne l'encouragent pas, car elles permettent également le contraire : elles nous permettent de faire l'éloge de tels programmes et de les soutenir avec tout argument à notre disposition. Lakatos qualifie souvent d'"irrationnelle" une telle attitude élogieuse . Ce faisant, il utilise des normes différentes des siennes propres ; par exemple, il recourt aux normes du sens commun. En combinant le sens commun (qui est indépendant de ses normes) avec la méthodologie des programmes de recherche, il utilise la plausibilité intuitive du premier pour soutenir la seconde et pour introduire subrepticement l'anarchisme dans le cerveau du rationaliste le plus convaincu. Il est ainsi beaucoup plus efficace que moi, car les rationalistes sont constitutionnellement incapables d'accepter l'anarchisme quand celui-ci leur est présenté sans aucun déguisement. Un jour, bien entendu, ils découvriront qu'ils se sont fait avoir. Cela arrivera quand ils seront prêts pour l'anarchisme, pur et simple.
Lakatos n'a pas mieux réussi à démontrer l'existence de "changements rationnels" là où Kuhn, selon lui, a recours à la "psychologie des masses". Les révolutions conduisent à des querelles entre écoles opposées. Telle école veut abandonner le programme orthodoxe, telle autre veut le retenir. Les normes recommandées par la méthodologie des programmes de recherche autorisent l'une et l'autre de ces attitudes, comme nous l'avons vu. La lutte entre des écoles opposées est donc purement et simplement une lutte de pouvoir. Kuhn, tel qu'il est décrit par Lakatos, a finalement raison.
Enfin, Lakatos n'a pas prouvé que la science aristotélicienne, la magie, la sorcellerie sont inférieures à la science moderne. Pour critiquer la science aristotélicienne (et d'autres pseudo-sujets), Lakatos se sert de ses normes. Comment est-il arrivé à ces normes ? Il y est arrivé à travers une reconstruction rationnelle de la science moderne "de ces deux derniers siècles". Mesurer la science aristotélicienne avec ses normes signifie alors comparer la science aristotélicienne avec la science moderne "de ces deux derniers siècles". Pour que la comparaison entraîne une condamnation, il faut prouver que la science moderne est meilleure que la science aristotélicienne, c'est-à-dire, a) que ses objectifs sont meilleurs, et b) qu'elle atteint ses objectifs de manière plus efficace que sa concurrente. Nulle part, Lakatos n'a montré que les objectifs de la science moderne (le progrès grâce aux "anticipations de l'esprit") sont meilleurs que les objectifs de la science aristotélicienne (absorption des faits dans un corps théorique fondamental qui reste stable"; "sauvetage" des phénomènes), ni que ces objectifs sont atteints plus efficacement. Donc, même en prenant Lakatos pour guide, le cas du conflit entre science et sorcellerie (par exemple) est encore entièrement ouvert.
Conclusion : ni la science, ni la méthodologie des programmes de recherche ne fournissent d'arguments contre l'anarchisme. Ni Lakatos ni personne d'autre n'a prouvé que la science est meilleure que la sorcellerie et que la science opère de façon rationnelle. C'est le goût, et non l'argumentation, qui guide nos choix en science"; c'est le goût, et non l'argumentation, qui nous fait agir dans les sciences (ce qui ne veut pas dire que les décisions prises sur la base du goût ne sont pas entourées, voire complètement recouvertes, d'arguments, tout comme une pièce de viande savoureuse peut être entourée, voire complètement recouverte, de mouches). Un tel résultat ne doit pas nous déprimer. La science, après tout, est notre créature, et non pas notre maîtresse"; ergo, elle devrait être l'esclave de nos caprices, et non le tyran de nos désirs.
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Compte pas sur moi pour te citer un autre truc aussi débile.
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Bref, sinon j'ai un peu rigolé du recrutement de l'om.
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