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Grippe: La menace s'étend

>> Il semblerait que le virus de la grippe porcine a débordé du cadre nord-américain, où il a causé la mort de plus de 80 personnes. Des cas suspects ont été recensés dimanche en Nouvelle-Zélande, à Israël, en Espagne et en France, où un cas reste en suspens. Les Etats-Unis ont, eux, déclaré l'état d'urgence sanitaire après la confirmation de 20 cas dans le pays.

Face à la grippe porcine, la vigilance dans les aéroports est maximale. Face à la grippe porcine, la vigilance dans les aéroports est maximale.
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Après que les doutes sur deux cas suspects en France ont été levés dimanche matin, la préfecture du Nord a levé les inquiétudes sur l'état sanitaire de trois personnes, hospitalisées dans la journée à Tourcoing, et qui présentaient les signes de grippe porcine. Les trois personnes avaient fait un voyage en Amérique du Nord, là où les premiers cas - dont plus de 80 sur 1 300 se sont révélés mortels - ont été détectés. Si les analyses affirment qu'ils ne sont pas porteurs du virus H1N1, les patients sont toujours isolés, le temps de déterminer de quoi ils souffrent. Reste un cas en suspens, en région parisienne. Un jeune homme d'une vingtaine d'années resté en France, aurait pu être contaminé par ses parents, qui eux, venaient d'effecteur un séjour en Californie. Des analyses sont actuellement en cours afin de déterminer les causes exactes de leur maladie. Toutes présentaient les symptômes classiques de la grippe (fièvre, courbatures, etc.).

La France pourra faire face

Dans le même temps, Roselyne Bachelot s'est, comme prévu, adressée à la presse. La ministre de la Santé n'a pas annoncé de mesures précises, mais a appelé les Français à "ne pas s'alarmer" tout en leur demandant de faire preuve de "vigilance" face à une situation qui, selon l'OMS, pourrait présenter un risque "pandémique". "On surveille avec un très grand soin la situation. On est en contact étroit régulier avec l'OMS et nos partenaires européens", a ajouté la ministre. "La France est particulièrement préparée à faire face à une pandémie grippale", a-t-elle encore déclaré. Les stocks de vaccins et de médicaments seraient notamment suffisants. Depuis vendredi soir, un comité interministériel (Santé et Affaires étrangères) s'est emparé du problème. Un numéro vert a été mis à la disposition de la population (01 45 50 34 60) et des informations sont également disponibles sur internet (notamment sur le site du ministère de la Santé). Une réunion doit être organisée en début de semaine avec la communauté hospitalière afin que celle-ci s'organise au mieux.

Etat d'urgence sanitaire aux Etats-Unis

En Amérique du Nord, où a débuté l'épidémie, la situation est toujours plus sérieuse. Quelque 80 personnes sont mortes du virus au Mexique. Ce dimanche, le président du pays, Felipe Calderon, a décrété l'état d'urgence pour raison sanitaire. Des rassemblements (messes, matches de football, etc.) ont été annulés et les écoles ont été fermées pour une période indéterminée. Au Canada, quatre cas de grippe porcine ont été confirmés dans la province de Nouvelle-Ecosse. La maladie "a été contractée au Mexique, ramenée au pays et répandue", expliquent les autorités sanitaires. Aux Etats-Unis, ce sont vingt nouveaux cas de grippe qui ont été confirmés dimanche, poussant Washington a décréter l'état d'urgence sanitaire. Pour autant, aucune personne infectée - si ce n'est au Mexique - n'a succombé au virus.

Si aucun cas n'est finalement à recenser en Grande-Bretagne, six cas suspects ont toutefois été détectés en Espagne. Les personnes, qui revenaient du Mexique, ont été placées en observation à l'hôpital, en attendant le retour des analyses. En Nouvelle-Zélande, les autorités estiment que dix lycéens qui revenaient d'un séjour de trois semaines au Mexique, sont "probablement" atteint par le virus H1N1. Ils ont été placés en quarantaine. Les pays asiatiques ont de leur côté déclenché l'alerte dimanche face aux risques de grippe porcine et appelé les touristes à la plus grande vigilance.

De son côté, l'OMS a programmé une nouvelle réunion sur le sujet mardi. "Il nous faut davantage de preuves épidémiologiques en provenance du Mexique avant que les experts soient en mesure de recommander un changement de phase", a déclaré dimanche un porte-parole de l'organisation. Car c'est effectivement à Mexico et dans ses environs que la situation inspire le plus de craintes (lire: Le monde s'active). L'OMS n'a pour l'heure activé "que" le niveau 3 d'alerte sur une échelle qui en comporte six, mais admet que, face à cette inédite menace, l'âge des victimes - entre 25 et 45 ans pour la plupart - constitue une sérieuse source d'inquiétude.