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Au moins 35 personnes ont été tuées et 46 blessées par l'explosion d'une bombe dans la zone d'arrivée des vols internationaux de l'aéroport moscovite de Domodedovo.


Un attentat suicide à la bombe a fait au moins 35 morts et 46 blessés lundi en fin d'après-midi à l'aéroport international de Moscou-Domodedovo, selon le dernier bilan fourni par la porte-parole de l'aéroport. Un précédent bilan faisait état de 130 blessés. Parmi eux, vingt seraient dans un état grave.

«Le kamikaze s'est fait exploser alors qu'il se trouvait parmi la foule qui attendait les voyageurs», a indiqué une source policière citée par l'agence russe RIA. La bombe était d'une puissance équivalant à 5 kg de TNT et remplie de fragments de métal, selon la même source. L'explosion a eu lieu à 16h30, heure locale (14h30 à Paris), «dans la zone de livraison des bagages du terminal des arrivées des vols internationaux», a précisé le responsable du comité d'enquête.

Les enquêteurs ne sont pas encore en mesure de déterminer si l'attentat était l'oeuvre d'un ou de plusieurs terroristes. Un témoin sur place, interrogé par une radio russe, a affirmé avoir entendu deux explosions successives. Trois personnes soupçonnées d'être impliquées dans l'attentat sont actuellement recherchées, a par ailleurs indiqué une source policière à Interfax.

Moins d'un an après le double attentat du métro de Moscou


Le bilan, déjà lourd, pourrait encore s'aggraver. «Il y a beaucoup de blessés. Les lieux sont envahis par la fumée», a déclaré un témoin sur place. La police de Moscou a été immédiatement mise en état d'alerte, avec une surveillance accrue dans la capitale, le métro et les autres aéroports moscovites de Cheremetievo et Vnukovo, selon les agences russes. Le président russe Dmitri Medvedev, qui a ajourné son départ pour le Forum économique mondial de Davos, a en outre ordonné d'instaurer «un régime de sécurité spécial» dans les gares et les aéroports du pays.

Les condamnations internationales ont afflué dès l'annonce de la nouvelle lundi. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, s'est dit «choqué» et a condamné «fermement cet acte horrible». «Nous sommes ensemble dans ce combat. C'est pourquoi nous devons renforcer notre coopération dans notre lutte contre le terrorisme au sein du Conseil Otan-Russie», l'instance qui réunit la Russie et les 28 Etats de l'alliance occidentale, a-t-il estimé. Pour la France, Nicolas Sarkozy a condamné un attentat «odieux», «barbare et lâche». Berlin a également dénoncé un «acte barbare que rien ne peut justifier».

L'aéroport de Domodedovo est considéré comme le plus moderne de Moscou, mais ses procédures de sécurité ont été critiquées. En 2004, deux kamikazes avaient réussi à embarquer depuis cet aéroport en achetant des billets illégalement au personnel de l'aéroport. Ils s'étaient fait exploser en vol, tuant les 90 passagers des deux avions. L'attaque de lundi intervient moins d'un an après le double attentat suicide dans le métro de Moscou, qui avait fait 40 morts et plus de 100 blessés. Perpétré par deux femmes kamikazes, il avait été attribué à des rebelles du Caucase, où sévit une violente rébellion aux accents islamistes.