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Les hommes en noirs (et rouges pour cette édition spéciale !) vous souhaitent une agréable lecture.
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L'on pouvait lire encore récemment, la remarque d'un anodin Foot-Landais qui s'exclamait : "Mais ça ne sert à rien de parler politique sur un forum de foot où la moyenne d'âge est de 15 ans" . Sans doute qu'on peut lui donner raison, sans pourtant lui donner raison. Internet est encore un lieu qui n'est pas encore contaminé, comme peut l'être intégralement les médias comme la télévision ou la radio. Ceci reste notre dernière espace de liberté d'expression véritable, menacé cela va s'en dire. (Voir ACTA...) La question véritable à se poser est de se demander pourquoi est-ce que ce sont toujours les mêmes qui s'emmerdent à faire des pavés que personne ne lira sans doute ? C'est vrai, ils sont lourd, ils pourraient parler TF1, Christiano Ronaldo ou marques de cornichons ! Et bien non, il existe encore ces groupes d'irréductibles.
Soyons clair : Nous ne faisons pas ça pour notre orgueil, ni pour faire les professeurs et encore moins pour chercher une forme de notoriété débile qui ne nous servirait à rien, car nous n'avons rien à prouver, surtout ici. Nous nous sommes donner comme but de traiter de faits historiques et/ou politique, et d'en informer ceux que cela peut intéresser. "Celui qui ne connait pas l'histoire, est condamné à la revivre" ou encore "Celui qui contrôle le passé, contrôle le futur". Nous donnons volontairement des armes de combat, de pensée idéologique pour s'émanciper un peu de ce que l'on peut lire dans les livres d'histoires et nous ne nous en cachons pas forcément. Les vainqueurs écrivent l'histoire à leur manière et la font passer pour la seule et unique.
Nous ne vous demandons pas pardon, nous ne sommes pas là pour chercher de la pitié, ni du réconfort, ni forcément quelque forme que ce soit de respect, ni même d'admiration. On peut ne pas nous lire, nous trouver "'chiants et redondants", mais on ne peut pas dire que nous ne voulons pas respecter la liberté de parole, de s'exprimer, de débattre et d'avoir des idées. Nous prenons sur notre temps libre pour diffuser un savoir et des connaissances, on pourrait très bien ne pas le faire... Et ce serait sans doute pas plus mal. Allez, soyez pas des faux-culs, certains le pensent trop fort et on vous en remercie volontiers.
Là dessus, on doit quand même vous souhaitez une bonne lecture, un bon entartrage de pavé dans vos faces et tout ce qui va avec.
Black (& Red) suits comin' !
Hors ligne
Note de la rédaction : Ce débat à été organisé sur MSN les 15/16 Mai, avec la collaboration de Marshall, dans celui qui a posé les quelques questions. (Et qui a surtout vider le pop-corn) Nous remercions encore une fois Antonin.- pour sa participation.
Présentation des idées
Antonin » Je suis un partisan de l'extrême droite et donc de Marine Le Pen. Je ne partage pas toutes ses idées, je tiens à le préciser dès le début. Mais c'est elle qui a l'idéologie la plus proche de la mienne. Tout d'abord, point de vue immigration. Ensuite, niveau protectionnisme. Je ne le prône pas à outrance, mais il est nécessaire pour certains domaines comme l'agriculture principalement.
Je suis aussi quelqu'un qui pense beaucoup à la nature et donc j'aimerais que l'on protège beaucoup plus notre planète.
Maid » Donc pour ma part, je suis connu pour être de façon générique "révolutionnaire", c'est à dire communiste et libertaire. Je suis pour un socialisme intégral, avec une période de dictature du prolétariat violente pour nous débarrasser de tout réflexes ou idées issues de notre société bourgeoise et réactionnaire. Il n'y a aucun parti révolutionnaire qui me convient en France, c'est pour ça que je suis dans une association extra-parlementaire, en espérant voir naître une véritable organisation révolutionnaire.
L'arrivée du PS au pouvoir, une bonne chose ?
Maid » Je ne sais pas si il faut se réjouir d'une prise en fonction du PS, tout simplement parce que par rapport à l'UMP, on ne va pas voir de divergence : S'enfoncer dans la crise sociale, de l'Euro', suivre aveuglément l'Allemagne, sauver les marchés financiers. Le véritable gagnant de ces élections, c'est la Finance et personne d'autre. Bien évidemment que le fait que Sarko' se soit barré soit une bonne nouvelle, mais le remplacer par quelqu'un qui va mettre en place une "austérité de gauche", n'est pas plus rassurant. J'ai été sans pitié avec la droite pendant 5 ans, je serais sans pitié avec la gauche pendant 5 ans. Notre devoir en tant que révolutionnaire, est de construire une opposition clairement anti-capitaliste pour sortir de la crise et promouvoir la révolution sociale.
Antonin » Je suis plutôt d'accord avec Maiden. La gauche ne sauvera pas la France, loin de là. Je pense même qu'Hollande l'enfoncera encore plus. En voulant, sauver les plus pauvres, ils les étranglera à long terme. Engager des fonctionnaires, c'est bien beau. Mais en attendant, tu t'endettes et c'est plus tard que tu payeras tout ça. Donc Hollande ne voit que sur le court terme selon moi. Les seules vrais solutions viennent des extrêmes je pense. Il faudrait que l'extrême gauche ou l'extrême droite (de préférence) soit au pouvoir pour que les choses changent réellement.
Maid » L'extrême droite de préférence ? T'as peur que si l'EG arrive au pouvoir, tu finisse dans un camp de rééducation ? Ah, et le PS ne va pas sauver les pauvres, c'est des conneries. Le programme du PS, c'est de l'enfumage, rien de plus. Hollande ne veut pas s'en prendre aux riches, il ne veut pas prendre l'argent où il se trouve : Il va donc creuser davantage le déficit et finalement, pour pas grand chose. Si il menait une véritable politique socialiste, les bourgeois se seraient déjà barrer et on serait entrain de chasser ceux qui restent avec l'ogre bolchevique de Bulldozer en musique de fond.
Antonin » Non, si l'extrême gauche venait au pouvoir, je crois que je pourrais vivre. Mais vu que gauche = immigration et bien je fuirais. Sinon, c'est bien ce que je disais, le PS ne voit qu'à court terme. Mais ne ramène pas ton socialisme, parce que si il n'y en a plus dans le monde ce n'est pas pour rien. Si ton URSS n'a pas survécu, ce n'est pas pour rien non plus. C'est parce que c'est de la merde.
Maid » Je ne suis pas pour l'immigration à outrance, surtout quand on sait dans quelle condition celle-ci est mené : Inégalité Nord/Sud, concurrence de tous les travailleurs, mondialisation, libre marché et toutes les conneries. Je suis pour le socialisme, pour que chaque pays puisse vivre dignement sans forcer les gens à se barrer de chez eux pour aller se faire exploiter et servir de prétexte pour le MEDEF, Antonin ou l'Extrême Droite de vouloir diviser les travailleurs. Quand au socialisme... Je regarde les manifs, les mouvements et ce qui se passe : Il y a de plus en plus de drapeaux rouges, de volonté d'anti-capitalisme, on ressort les portrait de Marx, Engels, ou de Lénine voir de Mao.
Si l'URSS n'a pas survécu, c'est des causes profondes, qui sont à étudié dès sa formation : Agression de 17 pays impérialistes, guerre civile, terreur blanche, baisse de la production drastique, renouvellement de la bureaucratie tsariste sous Lénine, etc etc. Faut comprendre pourquoi Staline arrive au pouvoir, et pas " c'est de la merde, on oublie". Qui a envoyé le premier homme dans l'espace ? Qui a instauré l'égalité entre les hommes et les femmes ? Qui a rendu possible l'anesthésie pour l'accouchement ? L'URSS, aussi imparfaite fusse t-elle.
Antonin » Oui, mais l'extrême droite monte aussi ! Et plus rapidement que la gauche. Cf résultats de Mélenchon et de Marine. Les 2 extrêmes montent en puissance, mais là n'est pas le débat. Tu peux regarder le parti nazi qui prône des croix gammés en Hongrie aussi hein. Moi je prône un retour à l'ancienne avec plus de protectionnisme.
Et ta guerre civile en URSS, elle a été causée par quoi ? Un ras-le bol de la population. Dans le socialisme, tu auras toujours des profiteurs, comme partout. Donc tu auras toujours des plus riches que les autres.
Maid » En temps de crise, les extrêmes montent, c'est parfaitement normal.
Antonin » Oui, nous sommes d'accord.
Maid » Et la guerre civile en URSS, elle a été provoqué par l'intervention et le financement des armées blanches par l'impérialisme Occidental. Pas par un ras le bol de la population, qui s'est tourné volontairement vers Lénine et les bolcheviks. Qui a commencé à massacré les civils ? Les blancs. Lénine n'a fait que y répondre, c'est dégueulasse certainement, mais faut voir la réalité. Dans le socialisme, il n'y aura plus de profiteurs et les richesses seront partagés. Pour y arriver, faudra se battre, avoir une ligne politique clair et user de violence si il le faut.
On sait qu'à l'heure actuelle certaines barrières empêchent vos idéaux de se concrétiser. On pense aux alliances contre l'extrême droite lorsqu'ils prennent trop d'importance ou la peur des vilains révolutionnaires de l'extrême gauche. Que doit-on changer pour parvenir à sauter ces barrières ?
Maid » Il n'y a rien d'irréalisable à ce qui est proposer, c'est même parfaitement normal et raisonnable de l'exiger. La seule différence, c'est qu'il va falloir attendre l’événement qui va bouleverser les choses : Il a fallut que Mohammed Bouazizi s'immole en Tunisie et c'était le feu dans la plaine. Chez nous, la situation est différente mais le fond de l'air reste rouge et il y a certainement possibilité de basculer rapidement dans une situation qui pourrait être explosive. Il manque juste selon moi, une réelle organisation capable de donner l'impulsion nécessaire pour que cela fonctionne convenablement. Dépasser les bureaucraties syndicales et les Partis "de gauche", qui veulent freiner le mouvement social. Soyons réalistes, exigeons l'impossible.
Antonin » Je ne suis pas sûr que les gens se mobiliseront contre l'extrême droite. Si elle passe au second tour, c'est qu'elle aura déjà beaucoup d'importance et c'est déjà bien.
Maid » Sauf que le problème, c'est que beaucoup de gens votent pour l'ED par simple rejet, ou pour montrer une colère. Je lisais encore ce matin un grec qui disait qu'il avait voter pour SYRIZA (gauche radicale) et qu'il continuerait à le faire, parce que c'est la seule manière de sortir de la situation. Pour contrer l'extrême droite et son populisme, il faut renouer avec les luttes sociales : Vous n'aimez le peuple que quand il est démoralisé, pas quand il est combatif.
Antonin » C'est totalement faux. L'extrême droite n'est pas pour un peuple démoralisé, tu te bases sur quoi ?
Maid » Sur l'Histoire camarade, sur l'histoire. Tu m'as envoyé l'URSS dans la gueule avant, à mon tour d'extrapoler : Pourquoi Hitler prends le pouvoir en 1933 ? Parce que le prolétariat allemand s'est fait laminé la gueule et le PC a refusé d'aller jusqu'à la révolution. Pareil en Italie... en 1973, Pinochet prends le pouvoir parce que Allende refuse d'armer les milices ouvrières et parque ensuite dans les stades les opposants de gauche pendant des semaines, pour les torturer et les exécuter. Pire, un exemple plus concret : Lors du mouvement des retraites et du blocage des raffineries, le FN a dit clairement que ceux qui luttaient étaient des "terroristes". Si tu es pour le peuple, je suis pour le CAC 40.
Antonin » Tout à fait d'accord pour tes exemples. Mais je pense que les extrêmes (gauche ou droite) sont pour les démoralisés. C'est pas pour rien qu'ils montent en puissance durant les périodes de crise. Donc les DEUX extrêmes sont les mêmes.
Maid » Non. Ne m'assimiles pas à toi, désolé. Nos buts sont différents : Je veux la paix, la justice et l'égalité entre les hommes.
Antonin » Tu veux la paix ? C'est pour ça que tu me sors des : "dictature du prolétariat violente pour nous débarrasser ..." ou encore des "T'as peur que si l'EG arrive au pouvoir, tu finisse dans un camp de rééducation ?" Elle est belle ta paix. On peut parler de la paix à la sauce URSS. Les goulags, c'est cool. C'est guère mieux qu'Adolf hein. Moi aussi je veux la paix. Mais pour que la paix soit présente, il faut d'abord faire un petit nettoyage si tu me permets l'expression. Vous interpréterez le "petit nettoyage" comme vous voulez.
Maid » "Pour abolir la guerre, il faut la guerre. Pour abolir le fusil, il faut prendre le fusil" Mao Zedong
Je suis pour me débarrasser de toute idiot utile du capital, de gré ou de force. Je n'ai aucun remords à avoir pour ceux qui servent les tyrans, les exploiteurs depuis des lustres. Oui, nous devons bâtir la paix, mais vous écraser la gueule d'abord, même si ça doit prendre des années. La révolution n'est pas un dîner de gala, ni une connerie d'opéra ou de comédie musicale.
Antonin » Ouais, donc au fond t'es comme moi. Tu veux faire un nettoyage.
Maid » Non, je ne suis pas comme toi. Je ne veux pas nettoyer ceux qui appartiennent à ma classe sociale, ni ceux qui sont exploités. Je veux laminer ceux qui nous exploitent : Banquiers, patrons, financiers, traders, flics et curés. Qui exploite dans les usines ? L'immigré ou le patron ? Qui vole par la dette ? L'immigré ou le patron ? Qui affame les peuples ? Les spéculateurs ou les immigrés ? Soit donc un peu sérieux quelques secondes...
Antonin » Mais le capitalisme fonctionne très bien, pourquoi vouloir le supprimer ? Ils fonctionnent parfaitement quand le capitalisme économique n'est pas bouffé par le capitalisme financier. C'est ce qui s'est passé en 2008. La bulle a explosé. Le capitalisme financier a étouffé le capitalisme économique. Moi je veux un monde semblable à celui des années 70 et des 30 glorieuses. Période où tout le monde était content. Les roches, la classe moyenne et la classe de pauvres n'existait pas.
Et pourquoi t'es contre les flics ? Tu veux que ça soit le bordel dehors ? Ton voisin aime pas ton socialisme. Il te fou une balle. Alors ta mère bute ton voisin. La mère du voisin bute ta mère. Le frère de ta mère bute la mère à ton voisin. Ça va ou tu veux que je continue ?
Maid » Le capitalisme est un système qui se base sur l'exploitation d'une partie de la population sur une autre. Comment dire qu'il fonctionne très bien ? Il provoque famine, des guerres, de l'exploitation, de l'appauvrissement pour la majorité de la population. Si ce système marchait aussi bien, avec notre capacité de production pour nourrir 12 M de personnes, pourquoi 1.5 voir 2 milliards de personnes crèvent continuellement de faim dans le monde ? Si ce système fonctionne tellement bien, pourquoi est-il toujours en crise ? Le capitalisme économique a bouffé la planète, tuer des millions de personnes, c'est ni plus ni moins qu'un affreux génocide ce truc ... !
Antonin » Mais parce qu'on s'en branle des Africains. Il faut que chacun s'occupe de SES problèmes. Stop vouloir se mêler de tout et partout. Chacun sa merde. Et pendant les 30 glorieuses, personne ne crevait de faim en Belgique ou en France. Moi je veux une collaboration entre pays forts tout en gardant un certain protectionnisme.
Maid » Tu sembles oublier que les 30 glorieuses sont une situation particulière au sein du capitalisme, qui ne se reproduira plus : On sortait de la guerre, on avait un compromis puissant entre la droite et l'extrême gauche qui ne voulait pas de la révolution (Merci Staline), donc des avancées sociales pour toutes et tous. Ce qui a changé, c'est que ce modèle s'est cassé la gueule à partir du moment où la crise de surproduction des années 70 s'est fait ressentir et que tout a commencé à voler en éclat, bien fortement. On ne reviendra pas à ce type de capitalisme, cr il y a énormément de super riches et de super pauvre, avec une classe moyenne qui est morte ou sur le point de disparaître complètement.
Ensuite, sur les flics, je savais bien que tu allais réagir comme ça. Je pars du principe que dans une société égalitaire, basé sur l'autogestion, le partage et la démocratie directe, il n'y aura plus besoin de force de répression tel qu'on les connaît, puisque le cadre social, politique et économique aura changé. On pourra toujours imaginer qu'il y a des milices d'auto-défense, mais ce serait extrêmement rare et pas recommandable... Cette société crée la misère, elle récolte la colère. Les flics ne défendent que les intérêts des privilégiés.
Et je te répète que pendant les 30 Glorieuses, la situation était différente dans un contexte social et géopolitique tendu et différent du notre. Chaque moment historique est différent, retiens le bien. Et dans mon décompte, je ne parle pas QUE des africains, mais de tous ceux dans nos pays dvpés, qui crèvent de faim : Tu sais qu'on a noté des cas de malnutritions, de mères obligé de vendre leurs gosses en Grèce ? C'est ça ton système idéal ? C'est ça ta "coopération entre nations fortes" ? Quand on aura répartit les richesses convenablement et équitablement, on aura plus à se soucier des Africains et des crèves le faim.
S'il y avait une "mesure" plus importante qu'une autre à faire passer par le biais de vos idées, laquelle serait-ce ?
Antonin » Dégager les étrangers qui n'apportent rien à la France. Tous les mecs de banlieues foutent la merde en France. Il y en a marre. C'est eux que je veux dégager. La voilà, ma mesure la plus importante. Celle que je voudrais qui se réalise, et je suis prêt à beaucoup de choses pour qu'elle se réalise. L’Europe est une terre de blancs.
Maid » Foutre Antonin et tous ces potes sur une île et les regarder s’entre-tuer comme dans Battle Royale. Et au bout de 3 jours, on achève ceux qui restent à coup de lance-flamme. Je pense que c'est une mesure de salubrité publique.
Antonin » Faudra plus qu'une île, prête nous l'Afrique. On saura en faire quelque chose, NOUS.
Maid » Faut savoir, je croyais que c'était simplement qui étaient en Europe qui te dérangeaient ? Faut savoir quand même au bout d'un moment ? Qui a rendu l'Afrique aussi pauvre ? Qui a imposé "la paix, la démocratie, Auchan et le capitalisme" ? L’Afrique aura sa place dans un monde socialiste, tout simplement parce que c'est le continent qui a le plus de richesse minière par exemple. Sinon, pour une mesure concrète et importante, ce serait d'instaurer le contrôle ouvrier et du peuple sur les entreprises, les banques et tout le reste. Faut de la transparence et savoir qui nous entube et pourquoi.
Antonin » Oui, c'est tous ceux de l'Europe. Mais il dit une mesure donc j'en prends une. D'abord ceux de France et de Belgique, ensuite les autres. L’Afrique est le continent le plus riche niveau matières premières mais c'est le plus pauvre niveau argent. C'est pas pour rien.
Maid » C'est pas comme si on avait détruit ce pays pendant 3/4 siècles mon gars. C'pas comme si on pratiquait un paternalisme et qu'on se comportait comme des néo-colonialistes avec ses pays. Ce continent est pauvre, parce qu'on le presse et qu'on se le partage. Quand des dirigeants sortent du lot et décident de mener une révolution, ils finissent mort : Lumumba au Congo, mangé par les crocos et les reste brûlé à l'acide, Sankara tué froidement... L’Africain, le mec du Maghreb, l'Européen et l'Chinois sont mes frères, même patron, même exploitation, même combat.
Antonin » Non mais ça résout pas le problème. Ils viennent en Europe nous emmerder, qu'ils restent chez eux. Qu'ils se révoltent si ils veulent, qu'ils fassent ce qu'ils veulent mais qu'ils nous foutent la paix et qu'ils restent où ils sont. Si ils restaient tous chez eux et qu'ils essayaient de construire un truc ensemble, ils pourraient devenir puissants. Mais au lieu de ça, ils viennent en Europe ou aux USA et ils râlent sur tout. Mais bordel, allez chez vous, mobilisez vous pour relever vos pays.
Maid » Sauf qu'on les oblige à partir de ceux eux, à cause de la mondialisation et de l'inégalité flagrante entre les pays. AU nord c'est le chômage, au sud c'est l'esclavage. Plein de mecs me racontaient toutes les conneries qu'on racontait au bled sur la France et qu'il ne faut pas se faire d'illusion : Les pays du Nord ne sont pas des paradis magnifique. Ensuite, toi qui te prends pour Charles Martel, tu devrais aller en banlieue et dire aux pères de familles, aux intérimaires de Peugeot, que c'est des connards et qu'ils peuvent dégager. Tu parles comme les gars de la police Française qui voulait rafler les juifs, mais plus de la moitié craquaient et cachaient eux même les gosses pris de panique et de remords... Tu parles tu parles tu parles, toute cette haine... ça cache une frustration. C'est bien le problème des mecs de l'ED, c'pas parce que vous avez une vie de merde qu'il faut se prendre pour des super guerriers de la race blanche.
Antonin » J'étais plutôt d'accord avec toi avant la fin. J'adore ma vie, je vie bien, je suis heureux. J'habite à la campagne, donc les étrangers, j'en vois quasi jamais. C'est quand je vais en ville (surtout dans les grandes) que ça m'énerve. Donc, tu vois, il ne m'empêche pas de vivre vu que j'en vois rarement.
Oui, j'ai de la haine en moi. Oui, j'ai de la haine de voir mes potes se faire agresser à la bouteille quand ils sortent en boite, tout ça sans raison. Juste parce que Mohammed le marflouf est complètement taré et parce que Monsieur le Musulman a envie de se battre.
Et oui, peut être que si je voyais un petit arabe en train de se noyer dans un lac, je n'hésiterais pas à allez le sauver car j'ai un cœur. Il reste un homme. Si toi tu voyais le banquier se noyer, tu le laisserais crever.
Maid » Cette dernière remarque est d'un stupide... Si je vois un banquier se noyer, je vais l'aider, rien à foutre, je l'ai déjà dit : J'aime l'humanité, même le dernier des connards. J'aime pas les flics c'pareil, pourtant j'ai des potes flics que j'ai déjà aidé plusieurs fois, l'un n'empêche pas l'autre. Cela dit, un banquier méritera sa rééducation politique, il pourra pas y échapper. J'suis pas pour distribuer des balles moi, je trouve ça inutile. L'auto-critique, la lutte idéologique, rectifier ses erreurs et les reconnaître, c'est bien mieux.
Maintenant, le vote de l'ED reflète parfaitement ce que j'ai toujours dit : Des petits-bourgeois ou des gens qui vivent à la campagne loin de la ville et qui regardent TF1 et se sentent agresser alors qu'il ne vivent pas en ville. J'ai vécu la violence de la banlieue, j'ai vécu en banlieue pendant plus de 15 ans, je sais très bien de quoi il en retourne. Moi j'ai la haine de voir des mecs travailler toute leur vie et de se faire vider par un crédit de merde. Voir des mecs se bousiller la santé pour payer des connards qui s'enrichissent sur leur dos.
Antonin » Je ne suis pas pour les balles non plus. Mais pourtant hier (à remplacer dans le texte), tu ne disais pas ça. Tu disais que pour la paix, il faut prendre les armes. Tu as ressortis une vieille citation. Tu veux les balles. Tu as dis que tu voulais buter du bourgeois jusqu'à ce qu'il n'en reste plus aucun. Y a un moment, faut savoir ce que tu veux mec.
Maid » Oui, parce que je sais parfaitement que si on veut changer cette société, va falloir malheureusement prendre les armes et se défendre, donc il va falloir faire preuve de violence. Je ne veux pas le fusil, j'aimerais bien le foutre en l'air. Seulement en face, ils se gêneront pas. La violence révolutionnaire ne se manifeste que lorsqu'elle est nécessaire et qu'il y a une menace. Faudra se défendre, comme les zapatistes, comme les naxalites, comme les espagnols en 1936... Le pouvoir en place lui est armé et use de violence. Pour y résister, faut être aussi salopard que ceux d'en face. Et ça ne me fait pas particulièrement plaisir.
Antonin » Je regarde pas TF1. C'est quand je me rends moi-même à la ville que ça me dégoûte. Moi, je n'ai pas de réels problèmes avec les arabes. Je n'ai jamais subi de violences de leur part. D'ailleurs, pour la petite anecdote : Vendredi passé je suis sortis en ville. J'ai été dans une rue où il y a beaucoup de cafés et d'arabes. J'ai sympathisé avec un groupe d'arabes. J'étais seul avec une quinzaine d'arabes autour de moi. On parlait tranquille, il m'a raconté son business de drogues et tout. Quand je suis partis, je leur ait serré la main et tout. Tu vois, comme des mecs normaux. Moi j'ai aucun problème avec eux. Mais quand je vois qu'ils agressent des amis à moi ou quoi, ça me gave.
Maid » La question reste la même camarade, tu n'y réponds jamais : Qui est l'exploiteur ? Qui provoque cette société ? Qui sème la misère ? Est-ce le connard d'immigré, ou le gentil banquier tout mignon qui fait son boulot ? Je n'idéalise pas le mec de banlieue, j'ai faillit me foutre sur la gueule avec un pas plus tard que samedi matin, parce qu'il avait sa musique trop forte dans le tram. Moi je fais pas de cadeau, les branleurs et les "gangsta" qui se croient à Chicago, ça me fait pas peur. Comme tes potes qui agressent à 4 armés de couteaux et qui viennent me parler "d'honneur". Des untermensch, de la merde.
Antonin » Tu peux bien causer que "mes potes agressent à 4 armés de couteaux", les arabes attaquent en bande de 15. Jamais en 1 vs 1.
Maid » Relis bien ce que j'ai marqué au-dessus. J'ai dis que le mec qui se prends pour un gangasta ou pour un combattant de la race blanche, c'est la même merde.
Antonin » Donc tu prends la majorité des arabes pour de la merde. Car ils se proclament quasi tous contre la race blanche.
Maid » C'est un fantasme ça. Je ne suis jamais tombé sur un musulman qui m'a dit qu'il voulait exterminer la race blanche ou imposer l'islam pour toute la France... Par contre, des mecs comme toi qui parlent d'épuration tout le temps et qui pensent exister politiquement, ils ont le don de me briser les couilles.
Et oui sinon, je n'ai aucun respect pour les mecs de banlieue qui se "la joue". Non seulement c'est stupide, mais ça n'améliore pas l'image des musulmans et des immigrés du Maghreb. Heureusement pour ma part, je connais énormément plus de mecs franc, sincère, qui milite avec moi que de branleurs qui se disent "djihadiste" et qu'on retrouve avec des pistolet à eau chez eux (coucou Cortex)
Antonin » Et ben alors, nous ne sommes pas si différent. Mais, faut pas se voiler la face, il y en a beaucoup dans les banlieues des mecs qui veulent imposer l'islam. Il suffit de regarder toutes les vidéos de youtube hein ...
Maid » Pour moi ces mecs ne représentent aucunement la communauté musulmane. Et on est totalement différent, arrête de vouloir me foutre sur la même longueur d'onde que toi : Tu veux épurer des mecs et tous les renvoyer chez eux, je préconise de changer de société pour que disparaisse ce genre de comportement. Je suis pour la révolution, toi non. La barricade n'a que deux côtés et on est pas du même.
Et par pitié, arrêtes de croire qu'on est semblable.
Antonin » Semblable sur le point de vue des arabes de banlieue. Moi je veux épurer ces mecs là, pas les arabes honnêtes.
Maid » Non, on est aucunement semblable. C'est des mecs comme toi que je veux épurer, pas les arabes de banlieue. La grosse nuance est là.
Antonin » Et tu veux m'épurer sous quel prétexte mec ?
Maid » Tu seras de que côté de la barricade ?
Antonin » Si ton système était réalisable, je serais de ton côté. Tes idées ne sont pas mauvaises si elles se passaient toutes comme tu le penses. Mais rien ne se passerait comme tu veux. Et la société que tu veux mettre en place est totalement inimaginable. Tu vis dans la fiction. Mais sérieusement, si tout se passerait comme tu le dis, je serais de ton côté.
Maid » En attendant, entre vouloir rendre au peuple ce qui lui appartient et vouloir épurer l'Europe de "la racaille Maghrébine", je me demande qui est dans la réalité, le fantasme et la fiction. C'est facile pour toi, tu ne proposes aucune alternative concrète, moi je me casse le cul pour présenter l'ébauche d'une nouvelle société. Gueuler "c'est inimaginable", ne résout rien du tout. Tu penses que en 1917, ils croyaient que c'était possible ? Non, beaucoup ne le voyaient pas, il a fallut que Lénine botte des culs et c'était la révolution.
L'un prône l'internationalisme, l'autre une France fermée : Qu'est-ce qui vous pousse fondamentalement à vouloir de ça ?
Antonin » Ben ça me semble évident. Étant contre l'immigration, je suis pour une France fermée. Mais je la veux fermée sur certains points pas pour tous. Niveau immigration, je la veux fermée mais il faut que les marchandises puissent circuler. Mais pas toutes les marchandises. Certaines marchandises venant de l'étranger mettent en péril les activités françaises comme la pêche par exemple.
Je veux que l'agriculture soit nationale. Je veux qu'on mange des pommes de terre française, je veux qu'on mange de la viande française. C'est bien meilleur pour ta santé en plus. Les fruits venant de l'étranger sont bourrés de pesticides dangereux pour la santé. Je veux qu'on mange du français !
Maid » Pour commencer, je tiens à préciser que actuellement, je me désolidarise complètement des mots d'ordre que peut avoir l'EG ou même les anarchistes en gueulant "A bas les frontières gna gna gn. Je pense que dans la tête du mec moyen, ça ne veut strictement rien dire. Bien évidemment que dans un système socialiste "parfait", les frontières seront sans doute superflu et il n'y aura plus de problèmes de vagues d'immigrations économique ou autre. Mais actuellement, je ne prônerais pas un internationalisme fanatique et encore moins un protectionnisme forcené. La mondialisation du capitalisme est entrain de détruire les cultures, les identités et tout l'reste. Je ne suis pas pour un métissage ultra et qu'on perde finalement ce qui fait notre particularité. Je tiens à préciser par exemple, que j'aime beaucoup l'histoire et la culture de mon pays et que ça me fait vraiment chier de le voir se faire macdonaldiser et toutes les conneries qui vont avec et c'est pareil pour le monde ! Le prolétariat doit s'unir, dépasser les frontières et s'unir collectivement contre le système capitaliste.
Et il est évident qu'il faut soutenir les AMAP ou les autres potagers ou fermes collectives qui cherchent à reproduire localement, pour avoir de la bouffe saine. Cela dit, un petit plat étranger de temps à autre, pourquoi pas. Mais le problème va se jouer autre part, je ne blâmerais plus un mec qui sort avec un drapeau "nationaliste" et de son propre pays, en le traitant de sale con. Il faut articuler lutte nationale et internationalisme. Un communiste se doit d'être "patriote" et internationaliste, si on en croit Mao. A creuser.
Antonin » Être patriote et être internationaliste est impossible selon moi. Le communiste est internationaliste, pas patriote.
Maid » Pourtant, quand tu regardes l'histoire, les luttes de libération nationales ont été nationaliste : Chine, Cuba, Bolivie, Vietnam... Tu peux défendre ton pays tout en voulant exporter la fraternité entre les travailleurs hors de chez toi.
Antonin » Oui, tu voudrais que ça se passe de la même manière dans un autre pays mais ton intérêt se situe chez toi.
Maid » On ne peut pas exporter un modèle de révolution, c'est ce qui a foiré avec toutes les révolutions qui voulaient copier l'URSS par exemple. Il faut exporter l’idée de la révolution et mon intérêt, il se trouve dans le cœur, l'esprit et la combativité du prolétariat partout dans le monde. Voilà ce qui nous divise.
En guise de conclusion ?
Maid » Ce fut un débat très mouvementé, mais je pense qu'il était nécessaire pour mettre à plat certaines idées qui nous tenaient à coeur et qu'on s'envoyaient à la face depuis quelques temps sur FL. Je pense que ce débat à apporté beaucoup et permis d'éclairer plusieurs points de vues et analyses qui sont divergentes. On s'excuse par avance si ça paraît un peu rude, mais comme on est taquin tous les deux, on aime bien s'envoyer des crottes de nez dans la figure. Je remercie Antonin d'avoir répondu à mon invitation et ce sera un plaisir si il resouhaite participer à un autre débat. En attendant, si d'autres personnes sont intéressés, adressez vous à Chris ou à moi. Et encore merci Antonin.
Antonin » Comme le dit Maiden, ce fut très agité. Nous avons des idéologies très différentes qui, finalement, se rassemblent sur certains points. Mais les moyens pour remédier à ces problèmes sont différents donc on s'emballe. Je me suis beaucoup amusé, j'ai pris plaisir à exprimer mes idées et à essayer de comprendre les tiennes. Le débat fut intéressant. En espérant que les gens auront eu plaisir à lire et qu'ils donneront leur avis. Ce fut donc un plaisir d'avoir répondu à ta demande. A bientôt pour un nouveau débat !
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La Révolution Française : Radicalité populaire, formation du futur prolétariat et contre-révolution. (By Captain_Maid')
La Révolution Française est souvent représenté comme le triomphe des idées des Lumières contre l’obscurantisme hérité du Moyen-âge et de la royauté. C’est le triomphe de la démocratie contre l’autocratie, contre le despotisme et enfin un appel à la liberté. Ces idées progressistes et nouvelles furent rapportées des Etats-Unis par les combattants Français qui y revenaient porteurs d’idées et de pratiques nouvelles, qu’ils parlèrent avec enthousiasme à leurs proches. Alors que l’historiographie officielle cherche par tous les moyens à présenter le Tiers-Etat comme un bloc monolithe qui chercherait à chasser l’Ancien Régime en trouvant dans la bourgeoisie montante ses leaders, une frange radicale des sans-culottes –futurs noyaux du prolétariat- va donner une véritable signification sociale, politique et économique à ce mouvement qui se crée, de manière spontanée et assez désordonné. Plusieurs réalisations vont se faire, créant des bases critiques et des expériences de démocraties directes, un véritable contre-pouvoir populaire et prolétarien, visant à renverser une fois pour toute la domination de l’homme par l’homme.
1. Situation politique et géopolitique
La France est l'exemple parfait d'un régime basé sur un pouvoir royal assez fort, même si ces derniers depuis Louis XIV, sont des rois faibles et incapable de gouverner. Il ne faut pas oublier que ce dernier était enfant quand il a dû fuir la capitale lors de la période de la Fronde[1] et que devant la peur d'une noblesse et surtout d'une bourgeoisie trop remuante, il préféra les enfermer dans la prison doré de Versailles et les avoir sous son contrôle, que de les laisser libre de tout mouvement. C'est l'exact contraire de deux rivaux commerciaux, maritimes et militaires de la France, qu'est l'Angleterre et les Provinces-Unis (Actuel Pays-Bas), qui ont subi durant le XVIIème Siècle, deux importantes révolution qui vont s'avérer crucial pour la prise de pouvoir de la bourgeoisie.[2] L'Angleterre réalisera une première révolution industrielle, tandis que les Provinces-Unis deviendra un modèle de tolérance religieuse et philosophique, première république pouvant servir de modèle aux contemporains. La bourgeoisie Française est donc face à un gros problème qu'elle doit régler rapidement :
1/ Le Colbertisme ou le mercantilisme[3] à la Française, est entièrement contrôlé par l'aristocratie foncière et ne permet pas de bond qualitatif dans la production et freine les forces productives[4] qui entrent en contradiction avec la propriété foncière hérité de la féodalité. Il n'y a pas d'assez grande liberté de commerce pour la bourgeoisie.
2/ Le décollage rapide de l'Angleterre et des Provinces Unis est entrain de lui barrer définitivement le route d'une potentielle ouverte pour de nouvelles colonies. (La France a perdu la guerre de sept ans, se référer au précédent texte de Ruan)
3/ Elle fait face à un mécontentement de la population, lors des famines de 1788 ou des crises de surproduction ressentit tout au long des années 1780. Cependant, la population ne demande pas le départ du Roi, mais simplement une plus grande écoute et liberté politique. Attention, la bourgeoisie était elle aussi divisé, entre les partisans d'une monarchie constitutionnelle à l'Anglo-Saxonne, et d'autres qui étaient pour l'établissement d'une république.
2. Les forces sociales en présence
a) Il est bon de rappeler que cette société est encore divisé en ordre (Clergé, Noble, Tiers-Etat) et que donc techniquement, la bourgeoisie faisait partie intégrante du Tiers-Etat dans la société. La bourgeoisie était cependant une classe en pleine essor, ses propriétés d'échanges surpassaient les propriétés foncières féodales. Les rapports de production[5] empêchaient les forces productives de décollé. Il fallait donc, faire sauter le verrou de la société féodale enfin de permettre l'expansion économique, sociale et politique de la bourgeoisie. Ils furent obligé de s'ériger en classe dominante et conduire la Révolution vers le libre développement du mode de production capitaliste, donc accroître la propriété industrielle. Nous verrons que porté au pouvoir par la révolution populaire puis dépassé par celle-ci, ils seront obligé de rapidement écraser le mouvement pour empêcher que la propriété privée ne soit mise en danger. (Comme Cromwell face à la New Model Army, lord du débat de Putney[6])
b) Les Sans-culottes ne forment pas une classe homogène, puisqu’elle regroupe autant des artisans, des boutiquiers que des manœuvres, tapissiers, que des personnes non salariés. D’abord un terme d’injure pour les rabaisser dans leurs bêtises et leurs ignorances, ils s’approprient ce surnom pour montrer une forme de radicalité et de fierté plébéienne. Ils sont reconnaissable par leurs chants qu’est la Carmagnole, méprisent la vie de luxe, veulent une égalité simple et fraternelle, se tutoient, utilisent le mot “Citoyen !“ et portent un bonnet phrygien. Leur idéal dans une grande majorité est une vie communautaire agricole, simple et autosuffisante. Ils sont à la base du radicalisme politique, à mi chemin entre progressisme et société ancienne. (Ils influenceront énormément Proudhon.)
3. Quelle idéologie et mode d'organisation pour les Sans-Culottes ?
a) Poussé par un égalitarisme farouche, un anti-féodalisme et un mépris de la religion catholique dépassé, la base radicalisé s'étaient mise d'accord sur la revendication principale de "la loi du maximum" (la fixation d'un prix maximum sur le grain, contre les "accapareurs"). Les sections exigent aussi la fermeture de la Bourse de Paris, la suppression des sociétés par actions, des impôts sur les "riches égoïstes" afin de nourrir les pauvres et frapper les ennemis de la Révolution. Elles organisent des secours pour les pauvres et les femmes enceintes isolées et revendiquent le droit à l’instruction publique. Sans parler des fortes campagnes de déchristianisation qui montrent une réelle volonté de se libérer des aliénations spirituelles...
Dans la Garde Nationale, ils sont contre les grades, distinctions ou différence d'uniforme ou de solde. Ils sont pour la réglementation, la taxations ou les réquisitions, ce qui pousse la bourgeoisie libérale (Les Girondins) a se méfier d'eux et à se faire dégager par l'aile "plus à gauche" de la bourgeoisie, que furent les Montagnards. A noter qu'ils ne sont pas forcément contre la propriété privée, mais veulent simplement limiter sa concentration, aussi bien dans l'agriculture que dans l'industrie. Ils sont cependant en rupture radicalement avec l'ancienne société, puisqu'ils utilisent volontiers le tutoiement, d'où l'image typique de la familiarité révolutionnaire. Ils condamnent le célibat, le vice, sont pour la fermeture des maisons closes et de jeu, pour sortir de leur condition les prostituées etc etc.
b) Grâce à une volonté d’organisation et de contre-pouvoir, les Sans-culottes vont s’organiser en sections révolutionnaires, en comités et vont créer la structure qui sera le centre de ce contre-pouvoir : La Commune de Paris. Cette radicalisation va réunir des milliers de personnes tous les soirs, après leurs temps de travail, qui va pousser de plus en plus de gens à participer, à discuter, à proposer et à pousser le gouvernement bourgeois de la Convention à prendre ses responsabilités. La Commune de Paris est la première trace vivante d’une démocratie directe venant de la base, avec nominations de délégués, vote à main levé, n’hésitant pas à faire irruption armé chez les bourgeois réunis dans leur assemblée pour leur demander des comptes sur leurs souhaits. Un double pouvoir va donc se créer, la bourgeoisie essayent toujours d'éviter que les sans-culottes ne se radicalisent trop, leurs offres quelques réformes et éliminent les éléments les plus gêneurs, sous couvert d'être "contre-révolutionnaire."
c) N’ayant pas de leaders naturels, il y a cependant deux grandes franges qui vont se dessiner :
- Les Hébertistes menés par Jacques-René Hébert et son journal le Père Duchesne, ancien soldat qui raconte sa vie et ses déboires, fait des critiques et parle de façon vulgaire et grivoise, ce qui le fait devenir une sorte de symbole pour les petites gens. Ils réclamaient la loi du maximum et que l'on pourchasse les ennemis de la révolution, surnommé les "accapareurs". C'est leur athéisme forcené qui fit peur à Robespierre, qui pensait que cela ne ferait que démobiliser le peuple. Se sentant menacé sur leur gauche, Robespierre et Saint-Juste décideront de se débarrasser de cette première frange radicale. Ils furent surnommé les "Exagérés" comme le prouve ceci : Le 4 septembre 1793, 2000 manoueuvres et ouvriers du bâtiment vont à la Commune réclamer du pain. La séance est mouvementé, un dénommé Chomette monte sur une table et s'écrit que "C'est la guerre ouverte des riches contre les pauvres, ils veulent nous écraser, eh bien ! Il faut les prévenir, il faut les écraser nous-mêmes, nous avons la force en main !"
- La frange la plus forte et violente, est sans conteste celle mené par Jacques Roux et les Enragés : Ils revendiquent l'égalité civique et politique mais aussi sociale, préconisant la taxation des denrées, la réquisition des grains et des taxes sur les riches. La référence au caractère populaire de la souveraineté, son exercice direct par le peuple est permanent. Cette aspiration à une démocratie populaire, corollaire dans la réflexion enragée d’une critique de la représentation nationale s’appuie sur une méfiance viscérale envers les représentants du peuple. Celle-ci s’accompagne naturellement de la volonté de contrôler fortement ces mandataires du peuple. Mais surtout, Roux exige l’expropriation des biens des riches bourgeois qui ont profités de la révolution pour faire fortune. « A quoi vous servira-t-il d’avoir coupé la tête au tyran et renversé la tyrannie, si vous êtes tous les jours dévorés lentement par les agioteurs, par les monopoleurs ? Ils accumulent dans leurs vastes magasins les denrées et les matières premières qu’ils revendent ensuite à des prix usuraires au peuple qui a faim, aux artisans qui ont besoin pour leur industrie, de laine, de cuir, de savon, de fer. Contre eux aussi il faut se soulever. » La bourgeoisie toute entière tremblait devant les paroles et les actes de ces révolutionnaires qui ont osé présenter le "Manifeste des Enragés"[7] devant la Convention, le 25 juin 1793. Ce Manifeste constate que "les riches seuls, depuis quatre ans, ont profité des avantages de la Révolution" et que les législateurs n’ont pas "prononcé la peine de mort contre les agioteurs et les accapareurs". Pour Jacques Roux, inspirateur de Babeuf et du communisme moderne, la classe laborieuse devait agir contre les profiteurs. Il savait que « La liberté n’est qu’un vain fantôme quand une classe d’hommes peut affamer l’autre impunément. L’égalité n’est qu’un vain fantôme quand le riche, par le monopole, exerce le droit de vie ou de mort sur son semblable. La république n’est qu’un vain fantôme quand la contre-révolution s’opère, de jour en jour, par le prix des denrées, auquel les trois quarts des citoyens ne peuvent atteindre sans verser des larmes. »
Bien entendu, cette frange trop radicale sera éliminé par la bourgeoisie et par Robespierre lui-même, qui bien que enclin à soutenir les Sans-culottes, se trouvaient dans une position insurmontable si il voulait garder le pouvoir.
4. La Commune de Paris et... la place des femmes
a) La Commune de Paris a officié de 1789 à 1795. De 1792 à 1795, elle jouera un rôle majeur en instaurant un contre-pouvoir face à la Convention. Elle sera démobilisé par les Jacobins[8] avant d'être écrasé par Thermidor.[9] Son comité général est élu par 48 sections de la capitale. Les sections étaient ouvertes, les délégués révocables. Tous les soirs, entre 1400 et 1500 militants pouvaient s'y réunir. Cependant, dès 1793, la Convention a limité la réunion des sections à deux par semaine. Première attaque grave contre la démocratie directe, de plus que Hébert et Roux sont éliminés sans que les sans-culottes ne puissent à faire quoi que ce soit. Le décret des suspects du 17 septembre de la même année, visait les royalistes et les spéculateurs, se retourne contre les sans-culottes sans qu'ils ne s'en rendent immédiatement compte... Suite à des actes anti-cléricaux, Robespierre en profite pour la museler et la réprimer fin 1793. Suite à la chute de Robespierre en 1795, la Commune essayera un soulèvement mais finira écraser dans le sang.
b) Le 22 Septembre 1789, l'abbé Sieyès distingua les citoyens actifs et passifs : les femmes durent destituées de toute droit politiques. De nombreuses femmes se retrouvèrent dans des sociétés républicaines, proche des Enragés. Elles réclamèrent la mise en place de la Terreur contre les ennemis de la révolution, de l'Egalité, la chasse aux girondins et l'emploi systématique de la guillotine. L'une d'entre elle, Claire Lacombe, proposa d'armer les femmes ce qui fit trembler d'effroi la Convention, qui en restaient à une idéalisation de la femme, mère au foyer et épouse. Jusqu'en 1793, elles réclamèrent du pain et la constitution de 1793.[10] Un décret de 1795 mettra fin à l'agitation féminine, jusqu'à interdire tout regroupement de femmes à plus de cinq dans la rue.
5. Robespierre, la Comité de Salut Public et Thermidor : Contre-révolution et fin des sans -culottes.
a) Comment comprendre le CSP ? Il faut déjà s'intéresser à Robespierre, disciple de Rousseau, d'une ardeur froide, une croyance fanatique dans les vertus civiques et humaine. Sacrifice à la Patrie, sacrifice pour la république, discipline sévère pour étendre l'idéal de liberté et de bonheur à tous et toutes. Le CSP fut mis en place en avril 1793, après la mort de Marat, la guerre révolutionnaire contre les monarchies et l'agitation intérieure. C'est le début de la Terreur.
b) La Terreur frappe partout, avec la fameuse guillotine. Pendant un mois, de avril à mai 1793, 9 députés Montagnards disposent de pouvoir illimités. Quelques mesures contre l'esclavage ou encore contre les riches seront mises en place, mais la répression frappe d'emblée les sans-culottes : A gauche, avec Hébert et Roux. A droite, les "Indulgents" qui veulent arrêter la Terreur et mené par Danton, seront aussi éliminé. La concentration de pouvoir est de plus en plus forte au sein du Comité, ce qui pose de lourds problèmes. La loi des suspects de septembre 1793, touche surtout les classes populaire, tout le monde est suspect, du comité jusqu'aux sections révolutionnaires.
c) Plus de 7800 détenus sont accusé de conspirations, il faut donc essayer "d'exterminer les coupables", selon Couthon, un proche de Robespierre. Tout s'enflamme, 500 têtes de Sans-Culottes volent par jour, Robespierre échappe à plusieurs assassinats en quelques semaines. Le 10 juin 1794, le comité fait voter une loi d'exception, interdisant témoins, avocats, la présomption d'innocence... La bourgeoisie, qui a utilisé Robespierre pour ses intérêts, décide de s'en débarrasser le 17 juillet. Personne ne viendra l'aider, ni la Commune, ni les sections révolutionnaires. La Convention fait comprendre aux sans-culottes que leur pouvoir est trop important et qu'ils seront bientôt du passé.
d) Dès lors, la chasse aux jacobins et sans-culottes commence. On voit surgir sur les murs de Paris des "A bas les bonnets rouges !". La fin du dirigisme économique laisse à Thermidor un laissez-faire désastreux, qui provoque famine et disette. LE 12 novembre 1794, les clubs et les sociétés révolutionnaires sont fermés. Les sans-culottes remplissent les prisons à la place des modérés et des royalistes, ils comprennent trop tard ce qu'il leur arrive en pleine face... Un an plus tard, le 20 mai 1795, un ultime assaut de la Commune contre la Convention fini dans le sang. Le fameux "An III" est celui de la Terreur Blanche, les royalistes tuent, torturent les révolutionnaires qu'ils trouvent. Les royalistes devenant trop dangereux, la république ordonne à un jeune général du nom de Bonaparte, de tirer à mitraille sur les royalistes. La révolution est fini, pour de bon, selon ses propres mots.
6. Babeuf ou l'ultime sursaut.
Peu de temps après l’écrasement des Sans-culottes et leur complète disparition politique, un homme tenta, avec une poignée d’autres, à faire un coup de force pour réaliser le “bonheur commun“. Cet homme était Gracchus Babeuf, sans doute l’un des premiers hommes à se poser les questions sociales et de la luttes des classes. La pensée de Babeuf est assez simple : Pour lui, l’égalité politique devrait conduire à l’égalité sociale, il est favorable à un partage des terres. Plusieurs fois arrêté et relâché en raison de ses positions. Il se fait appeler Gracchus en référence aux Gracques, ces romains qui militèrent pour la réforme agraire et furent assassinés. Il a songé très tôt à la possibilité d'une société strictement égalitaire. Comme la plupart des penseurs de son temps, il se réfère aux origines de l'homme, ce qu'il appelle l'état naturel. A cette époque, selon lui, la propriété n'existe pas. Or cette propriété est pour lui la source de toutes les inégalités. Il souhaite donc l'abolir. Dans l'économie de son temps, surtout agricole, cela revient à créer de fermes collectives, dirigées par les plus doués. Leur produit, après déduction de la part revenant aux producteurs, est centralisé et réparti entre les non producteurs. Les usines deviennent aussi collectives. Tous les salaires sont égaux, y compris, par exemple, la solde des militaires quel que soit leur grade. Chacun a droit au travail, chacun a l'obligation de travailler.
« Qu’est-ce qu’une révolution politique en général ? Qu’est-ce, en particulier, que la révolution française ? » Se demande Babeuf dans son journal Le Tribun du peuple. Réponse :« une guerre déclarée entre les patriciens et les plébéiens, entre les riches et les pauvres ». En 1796-97, la Révolution n’est plus une révolution. Le Directoire[11] cherche à la terminer au profit des propriétaires, des spéculateurs... Babeuf considère que les riches trompent le peuple, conspirent contre lui pour maintenir leur domination. Il faut donc continuer la Révolution, riposter par une sorte de contre-conspiration pour que le peuple reconquière sa souveraineté et s’achemine vers une égalité parfaite. En 1793, Babeuf avait hésité entre deux termes, " communautiste " et " Égaux " : il choisit en définitive "Égaux", sans doute pour ménager les différences doctrinales (les robespierristes souhaitaient seulement limiter le droit de propriété, lui, voulait l’abolir et instaurer ce qu’il appelait la communauté des biens, des travaux et des jouissances.)
Babeuf décide alors d’organiser un véritable parti révolutionnaire clandestin centralisé mais aussi lié au petit peuple des faubourgs. Il est persuadé qu’un tel parti peut diriger une insurrection visant à accomplir la véritable révolution sociale d’un seul coup pour le « bien commun ». Libéré de prisons, il entreprend de réunir des militants prêts à le suivre. C’est-ce qu’on appellera la Conjuration des Égaux. Le groupe clandestin se constitue mais il est rapidement découvert et dénoncé. Babeuf est arrêté, pour la dernière fois, avec d’autres chefs du complot, Darthé et Buonarroti, en mai 1796. Un an plus tard, apprenant qu’ils sont condamnés à mort, Babeuf et son compagnon Darthé se poignardent. On guillotinera quand même Babeuf déjà mort. (Babeuf sera guillotiné non pas pour conjuration, mais pour avoir voulu appliquer la constitution de 1793) Le babouvisme est encore confus : un certain ascétisme, des tendances passéistes, une égalité totale entre hommes et femmes, un centrage vers l’agriculture et l’armée qui doit contribuer à entretenir une longue période de dictature... « Mélange de terrorisme et d’assistance sociale », comme l’écrit Maxime Leroy. Friedrich Engels et Karl Marx ont reconnu en lui un précurseur du communisme, et en la Conjuration des Égaux « le premier parti communiste ». Babeuf est souvent considéré comme le premier véritable militant communiste. Selon Rosa Luxembourg, Babeuf est « le premier précurseur des soulèvements révolutionnaires du prolétariat ».
7. Une conclusion ?
Un écrit de prison de Babeuf, peut servir de conclusion : «Que tous soient à la fois producteurs et consommateurs dans cette proportion où tous les besoins sont satisfaits, où personne ne souffre ni de la misère ni de la fatigue. Dans la société régénérée, tout doit être équilibre et compensation ; rien ne doit être motif à se mettre en avant, à se faire valoir, à vouloir dominer… Plus de maîtres, plus d’anthropophages, plus de tyrans, plus d’ambitieux, plus d’exploitants, plus d’exploités. De l’équité, de la loyauté, de la probité, de la sincérité toujours et partout. Plus de marchands ni de négociants s’ils ne se bornent pas à être de purs agents de distribution. Quand tous les agents de production et de fabrication travailleront pour le magasin commun et que chacun d’eux y enverra le produit en nature de sa tâche individuelle et que des agents de distribution , non plus établis pour leur propre compte, mais pour celui de la grande famille, feront refluer vers chaque citoyen sa part égale et variée de la masse entière des produits de toute l’association, en retour de ce qu’il aura pu faire soit pour les augmenter soit pour les améliorer, j’entends moi que, loin d’être anéanti, le commerce se sera au contraire perfectionné puisqu’il sera devenu profitable à tous.»
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[1] La Fronde (1648–1653) est une période de troubles graves qui frappent le royaume de France pendant la minorité de Louis XIV (1643-1661). Elle se manifeste au niveau fiscal (une pression croissante de la fiscalité royale), au niveau social (une remise en cause des privilèges des parlementaires parisiens) et au niveau politique (le pouvoir royal entend gouverner seul dans le cadre d'une monarchie absolue, qui amènerait un renforcement monarchique).
[2] Lire à ce sujet : Les révolutions bourgeoises, par Robert Lochhead
[3] Le mercantilisme prône le développement économique par l'enrichissement des nations au moyen d'un commerce extérieur convenablement organisé en vue de dégager un excédent de la balance commerciale. Résultat qui est obtenu par un investissement raisonné et volontaire dans des activités économiques à rendement croissant. Pour ce faire, l'État se trouve investi de la responsabilité de développer la richesse nationale, en adoptant des politiques pertinentes de nature défensive (protectionnisme) mais aussi offensive (exportation et industrialisation).
[4] Les forces productives sont un concept qui rassemble la force de travail et les moyens de production.
[5] Les rapports de production sont l'organisation sociale autour des moyens de production : qui les possède, qui règle la distribution des marchandises...
[6] Le débats de Putney sont une série de discussions ayant eu lieu entre les membres de la New Model Army et les niveleurs au sujet d'une nouvelle constitution pour l'Angleterre. Ils ont eu lieu à l'église St. Mary the Virgin, à Putney, dans le Surrey, du 28 octobre au 11 novembre 1647.
[7] A lire ici
[8] Le jacobinisme est une doctrine politique qui défend la souveraineté populaire et l'indivisibilité de la République française. Il tient son nom du club des Jacobins dont les membres. Péjorativement, désigne une personne pour un Etat fort et Centralisé.
[9] Le nom de ce mois est à l'origine du terme thermidorien à la suite de la journée du 9 thermidor an II (27 juillet 1794), au cours de laquelle les robespierristes furent renversés, journée qui a donné deux noms propres, 9-Thermidor et Thermidor, couramment employés pour désigner la seule journée du 9 thermidor an II.
[10] La Constitution de l'an I est élaborée pendant la Révolution française par la Convention montagnarde et promulguée solennellement le 6 messidor an I (24 juin 1793). Elle ne fut jamais appliquée. La lire ici
[11] Après les excès de la Convention, qui exerçait les pouvoirs législatif et exécutif, la Constitution de l'an III délègue le pouvoir exécutif à un Directoire de cinq membres nommés par le Corps législatif et siégeants au Palais du Luxembourg. Les cinq premiers Directeurs sont Reubell, Barras, La Révellière Lépeaux, Carnot et Letourneur. Chaque année l'un d'eux, choisi par tirage au sort, doit céder sa place.
Pour aller plus loin :
- La lutte des classes sous la Première République, 1793-1797, Daniel Guérin
- La Grande Révolution, Pierre Kropotkine
- L'année 1793, Rosa Luxembourg
- Les Sans-culottes parisiens en l'an II. Mouvement populaire et gouvernement révolutionnaire (1793-1794), La Révolution française, 1789-1799, Albert Soboul
- La Vie politique en France, tome 1 : 1789–1848, René Rémond
- Histoire populaire de l'Humanité, Chris Harman
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La France dans la guerre d'Indépendance Américaine (By Ruan)
La guerre d'indépendance américaine est une guerre opposant les colons britanniques d'Amérique du Nord aux troupes britanniques de la Métropole, se déroulant de 1776 à 1783. Les rebelles américains s'allient directement à la France en 1778. L'aide qu'apporte la France aux insurgés se révèlera décisive pour l'Indépendance des États-Unis d'Amérique. Quelle a été l'action de la France dans cette guerre ?
Le contexte d'avant guerre
La France ressort humiliée de la guerre de Sept ans (1756-1763) : elle a perdu son premier empire colonial, abouti sur un statu-quo en Europe alors qu'elle était en supériorité numérique sur les anglo-hanovoriens. Le Traité de Paris de 1763, malgré les conditions de la défaite, restait modéré, puisque la France gardait le contrôle de ses îles antillaises, rapporteuses d'énormes bénéfices pour la France.
Il existe en France un fort sentiment de revanche, ainsi que d'anglophobie. Personne n'oublie comment l'Angleterre s'y est pris pour l'emporter sur la France, ni le sort des 60 000 marins retenus sur les pontons.
Malgré l'ambition de Choiseul, ministre de la Marine de 1761 à 1766, de rénover précocement la Marine afin de prendre la revanche sur les Anglais, Louis XV n'approuve pas : il ne souhaite pas provoquer l'Angleterre. Le renouveau de la Marine (1761-1778) sera traité lors de l'analyse, en deuxième partie, on passe directement à l'intervention de la France dans le conflit.
L'annonce d'une révolte des colons est bien accueillie en France : la population ainsi que les nobles sont pour une guerre ouverte contre l'Angleterre, mais les dirigeants le sont moins. Louis XVI (Roi de France depuis 1774) partage avec ses ministres principaux, tel que Vergennes, le désir de revanche. Mais le Roi ne souhaite pas, au début, accorder de l'aide aux Insurgés. Pourquoi ? Louis XVI est un roi plutôt pacifiste au début de son règne. Tout comme Louis XV, il pense que la France a atteint ses frontières naturelles et refuse les guerres de conquêtes. De même, il assure une politique très prudente en Europe entre la Prusse et l'Autriche, et n'intervient pas dans la Guerre de Succession de Bavière, ce qui froisse l'allié autrichien (dont l'alliance fut renforcé par le mariage de Louis et de Marie-Antoinette d'Autriche en 1770).
De plus, il pense qu'apporter son aide à un peuple en révolte contre son souverain légitime est une mauvaise chose. Il ne faut pas oublier que l'on est toujours en Monarchie Absolue, et Louis XVI a été éduqué dans l'Absolutisme.
Pourtant, lorsque le dossier arrive en 1776 sur le bureau du jeune Louis XVI, lui même et Vergennes se félicitent en secret des difficultés britanniques dans cette guerre. Mais le Roi n'en est pas plus disposé à soutenir les insurgés. Le débat fait rage entre les ministres, et certains points évidents d'une action sont posés : premièrement, le plus important, l'intervention sera essentiellement maritime. Maurepas, qui conseille Louis, précise qu'une guerre contre l'Angleterre sera une guerre de convoi, mais précise que la Marine Royale n'est pas prête pour un conflit et que la Navy garde la maitrise des mers. Turogot, le ministre des finances, s'alarme quant au cout d'une nouvelle guerre, fatale pour les finances de la Monarchie. Et puis, "les Insurgés auront leur Indépendance tôt ou tard", pense-t-il.
Plusieurs événements changent tout de même les relations franco-britanniques entre 1775 et 1778. Au début de cette période, les deux nations font assauts d'amabilité. En Novembre 1775, une tempête projette sur les côtes françaises des transports de troupes. Les Français se portent au secours des Anglais, parfois même au péril de leur vie. Mais la guerre s'intensifiant, Londres autorise ses vaisseaux à fouiller et saisir tout navires transportant armes ou munitions voguant vers les Treize Colonies, ou non d'ailleurs. Sûr de leur impunité, les officiers britanniques font même preuve d'actes vexatoires envers les Français. Ils font la course à tout vaisseau sous pavillon français. De plus, au large des côtes espagnoles, une frégate anglaise cherche à se faufiler à travers la ligne de l'escadre d'évolution (définition plus tard), et il faut l'éloigner en tirant au canon. Plusieurs incidents de cette gravité sont signalés au Roi, ce qui le force à réagir : au moment même où il autorise l'aide privée aux insurgés, il accorde, à tout vaisseau la demandant, la protection du pavillon royal.
Les Insurgés sont conscients qu'ils ont besoin d'aide, et se tournent vers l'ennemie héréditaire du Royaume-Uni : la France. Ils envoient Silas Deane en 1776 pour parlementer avec le Roi.
Après maintes supplications de la part de ses sujets et de ses ministres (quelques-uns), Louis XVI arrive à un compromis : le soutien privé aux insurgés. La volonté de revanche existe toujours, et il ne faut pas perdre l'occasion d'un rapprochement entre Anglais et Américains. Il confie à Beaumarchais le soin de livrer poudre et munitions aux insurgés, par l'intermédiaire d'une fausse compagnie portugaise. Mais l'entreprise qui reçoit des aides de la France, doit ensuite se débrouiller seule, en écoulant des marchandises américaines en France. Sartine, le ministre de la Marine, lui fournit des bateaux de transport, pour l'aider. La flotte de Beaumarchais va compter jusqu’à 40 unités. Les Anglais sont parfaitement au courant du trafic de part leur réseau d'espionnage, mais n'arrivent pas à intercepter les navires.
Officiellement, le gouvernement français interdit le départ d'hommes en Amérique. Mais il donne secrètement congé à certains pour aller aider les Américains. Le Marquis de La Fayette en est l'exemple le plus connu.
Mais malgré l'aide française, la situation reste très précaire pour les insurgés. Les milices de Georges Washington survivent tant bien que mal par une guerre d'usure. Elles restent désorganisées et indisciplinées. Le Congrès Américain envoie alors en Europe le chef de sa diplomatie : Benjamin Franklin, fin 1776. Il arrive en France avec un traité d'alliance militaire et politique ainsi que commercial. Pourtant, Louis XVI refuse de le signer, car il garde toujours une certaine réserve sur une aide plus marquée pendant toute l'année 1777.
Le conflit maritime entre la France et l'Angleterre s'envenime, mais tout le monde évite d'aller trop loin. Néanmoins, chacun est prêt à la guerre : en France, la mobilisation de marins atteint un niveau élevé (14 000 matelots mobilisés).
L'entrée en guerre de la France
Le 7 Décembre 1777, une dépêche arrive en France : une armée britannique de 9000 hommes a capitulé contre les miliciens. Cette victoire insurgée fait prendre conscience aux les instances dirigeante qu'il est possible que les insurgés puissent l'emporter. En effet, cette victoire est issue de l'aide française : les miliciens, équipés de fusils et canons français (dont la fleur de lys a été limée) commencent à former une véritable armée.
Cette bataille a un écho en Europe : Londres est consternée, et entame des préliminaires de paix. En France, elle fait réagir le Roi, qui pense de plus en plus à intervenir officiellement dans le conflit. Dans toute l'Europe, l'attitude anglaise (la saisie de vaisseaux, les vexations ...) agacent tous les neutres. Le gouvernement français consulte l'allié espagnol, qui refuse d'aider les Américains. Pourtant, il y a vraiment une fenêtre diplomatique, l'Angleterre étant isolée. Ainsi, le gouvernement français s'active : il faut absolument éviter la réconciliation entre Anglais et Américains. C'est pourquoi des négociations sérieuses commencent entre Français et Américains. Elles débouchent sur deux traités : le premier est officiel et traite d'accords commerciaux. La France garantit la sécurité aux navires américains contre toutes attaques. Ce traité constitue un casus belli avec l'Angleterre.
Le second est destiné à rester secret. Il met en place une alliance militaire entre la France et les États-Unis d'Amérique. De plus, les deux alliés ne doivent pas signer de paix séparée, sans le consentement de l'autre. Ceci évite toute possibilité de réconciliation entre Anglais et Américains, l'une des grandes craintes de Louis XVI et Vergennnes.
A la nouvelle du premier traité, Londres est sur le pied de guerre contre la France. Chaque ambassadeur est rappelé, et Louis XVI somme le commissaire anglais de Dunkerque de quitter les lieux, abattant par conséquent l'une des clauses les plus humiliantes du Traité de 1763.
Les escadres de Toulon et de Brest reçoivent les ordres. Pour la première fois de son Histoire, la France s'engage dans un conflit uniquement maritime contre une seule nation.
Dans chaque capitale européenne, le conflit est très attendu. De part l'Espagne, qui entrera en guerre si la France ne subit pas de grosse défaite, et de part les neutres, qui intéressent à la situation. La Royale va t-elle tenir le choc ?
Les débuts de la guerre
La bataille d'Ouessant en 1778
Les premiers coups de canons ne viennent pas d'escadres, mais d'une patrouille française attaquée par un détachement de la puissante escadre anglaise. Un combat se déroule entre deux frégates : La Belle Poule (30 canons) livre un combat sanglant contre l' HMS Arethusa (32 canons). Le combat est intense, et le navire anglais est sévèrement étrillé. Mais la frégate française est aussi touchée, et les deux combattants se séparent. Pourtant, ce combat a un écho considérable en France. La résistance de la Belle Poule et de ses détails (un fusilier français abat 29 anglais en 29 coups de fusils par exemple) provoque dans le pays une montée de patriotisme sans équivalent : les femmes porteront des coiffures "à la Belle Poule". La guerre qui se dessine est pour le peuple une guerre de vengeance.
Mais ce n'est qu'un combat mineur, et Versailles attends un véritable engagement. N'ayant pas d’État-major, c'est Louis XVI, Vergennes et Sartine qui décident de la marche à suivre. Sartine propose l'envoi de l'escadre de Toulon sur les côtes américaines, tandis que l'escadre de Brest doit combattre les Anglais dans la Manche. Le plan est accepté, car il a le mérite de diviser les deux escadres anglaises d'Halifax et New York, les laissant sur la défensive.
Le premier combat majeur se déroule le 27 Juillet. La flotte de Brest, sous les ordres d'Orvilliers, rencontre l'escadre britannique de Keppel. L'engagement, qui dure trois heures, se dessine comme étant une victoire française : disposant d'un nombre inférieur de canons (800 environs), l'escadre française inflige d'énorme dégâts à la flotte anglaise. Le navire amiral anglais est sévèrement bousculé par le Bretagne, et les Anglais comptent 400 morts et 800 blessés, contre 160 morts et 500 blessés français. Mais dans chaque flotte, l'arrière-garde exécute mal les ordres, ce qui empêche les Anglais "d'égaliser", et les Français d'avoir une victoire plus glorieuse. A Londres, cette bataille sonne comme une défaite, et Keppel est traduit en cours martiale. Après cet engagement, les Anglais restent dans leurs ports. La Motte-Picquet se permet même une croisière sur les côtes anglaises, capturant 13 navires ennemis. Le manque de réaction britannique montre que la Marine Royale a acquit le contrôle ouest de la Manche. Mais aucune armée n'a été prévue pour débarquer, car Versailles souhaite constater la valeur de la Marine. Ces premiers succès prouvent que la France a rattrapé sa rivale. Madrid commence à entamer des négociations d'entrée en guerre, et Louis XVI et ses ministre préparent les campagnes suivantes...
La campagne de d'Estaing (1778-1779)
La bataille de la Grenade
L'escadre de Toulon appareille pour les côtes américaines en Avril 1778 (avant le début de la guerre), sous le commandement de d'Estaing. Versailles lui laisse carte blanche pour aider les Américains. Mais la traversée est longue (80 jours en tout), car d'Estaing n'en fait qu'à sa tête, et se met à dos ses équipages par son comportement tout à fait égoïste. L'effet de surprise est perdu, et les escadres anglaises de Howe et de Byron se regroupent, formant un ensemble de 20 vaisseaux, tandis que d'Estaing ne compte que 12 vaisseaux et 5 frégates.
Arrivant devant New York, il constate que la place est trop fortement défendue et prépare un nouveau plan avec G.Washington et La Fayette. Ce dernier préconise d'attaquer Newport, dans le Rhode Island. L'escadre doit bloquer la baie, tandis que les miliciens, sous les ordres du général Sullivan, attaquent le port par la terre. Le 29 Juillet, la flotte bloque Newport, mais les Américains ne se sont pas rassemblés dans les temps. Ils demandent que les Français les attendent. L'effet de surprise est à nouveau perdu. L'accès au port se fait par trois chenals, où seulement de petits navires peuvent accéder. Suffren, à bord d'un 64 canons, accompagné de Rions sur un 50 canons, pénètrent dans le chenal ouest et mettent le boxon dans le port, détruisant deux batteries côtières et 5 frégates.
Le 8 Août, les Américains sont prêts, l'attaque est alors prévue pour le 10 Août. Mais le 9, l'escadre anglaise de Howe se présente vers Newport, et risque de bloquer les Français dans la baie. D'Estaing coupe ses câbles et profite d'un vent favorable pour sortir de la baie. Howe est surpris, et refuse le combat, rentrant vers New York. D'Estaing, qui souhaite relancer l'opération, se voit contraint d'y renoncer, devant l'impossibilité de conquérir la place. L'escadre rentre donc sur Boston pour réparer les avaries (dues aux échanges avec les batteries côtières), soigner les malades (du scorbut) et ravitailler. Cette "défaite" provoque une crise de confiance entre les alliés. Les Américains considèrent que cette dérobation jette le déshonneur sur la France, alors que les Français pensent que les Américains parlent et veulent beaucoup, mais ne disposent pas de beaucoup de moyen. Par conséquent, l'accueil à Boston n'est pas convivial. De plus, les marins français constatent que le port n'est pas capable d'entretenir les gros bâtiments, et il faut alors improviser, mais la baie est facile à défendre. Pendant les réparations, des dispositifs de défense sont mis en place. Début Septembre, l'escadre anglaise de Howe se présente devant Boston, mais doit rebrousser chemin devant la puissante défense bostonnienne.
Néanmoins, d'Estaing est frappé par l'inertie, et l'escadre est au point mort. Les mois passent, et la crise diplomatique est digérée. Il lève l'encre et part pour les Antilles, où les Français et les Anglais se disputent les îles. Bien que le marquis de Bouillé ai pris possession de l'île de la Dominique, les Anglais attaquent l'île de Sainte-Lucie. Les Français se replient à l'intérieur de l'île, alors que D'Estaing surprend une partie de la flotte anglaise au mouillage. Mais au lieu de tenter une action qui détruirait la flotte ennemie, il se contente d'une canonnade lointaine et sans grand effet. Il débarque ses troupes et commence un assaut en règle contre les troupes terrestres anglaises. C'est un massacre et D'Estaing rembarque, retournant sur Fort-Royal. Sainte-Lucie est prise par les Anglais, qui ont alors le champ libre pour attaquer la Martinique.
Au début de l'année 1779, les petites îles secondaires sont les objectifs des deux camps. Plusieurs îles sont prises de part et d'autre, des renforts arrivent et les convois ravitaillent. D'Estaing porte ses efforts sur l'île de la Grenade, qu'il enlève lors d'un brillant débarquement. C'est alors que l'escadre de Byron, escortant des transports de troupes, arrive. Il croit pouvoir prendre par surprise la flotte française au mouillage en se glissant entre l'île et les vaisseaux, croyant aussi que les marins français ne pourraient pas rembarquer. Mais l'escadre française est au complet, les soldats débarqués retournent les batteries vers les Anglais qui sont alors pris entre deux feux. Les vaisseaux anglais sont étrillés, les Français tirent 21 000 coups de canons, les Britanniques ont 4 vaisseaux hors de combat et fuient en les prenant en remorque. Mais D'Estaing n'engage pas la poursuite, et malgré les supplications de Suffren, ne tente rien contre les transports de troupes. C'est donc une demi-victoire, non totale.
L'escadre française est ensuite appelée sur les côtes américaines. Les Anglais ont envahi le sud des Treize Colonies, et les insurgés ont besoin de l'aide française pour prendre le contrôle la ville de Savannah. D'Estaing tente un assaut en règle et c’est encore un échec cuisant. Mais cet échec inquiète les Anglais, qui se retirent massivement vers New-York, abandonnant Newport.
Hormis la campagne, chaque parti capture navires et frégates à l'autre, et cherche à protéger ses convois commerciaux. La Motte-Picquet parvient ainsi à assurer la protection d'un convoi en osant attaquer avec 3 vaisseaux une escadre anglaise de 9 vaisseaux. Il les tient hors de portée grâce à son talent et au courage de ses hommes.
La première année de guerre s'étant déroulée sans défaite, l'Espagne consent à s'y engager aux côtés de la France. Aussitôt, les flottes espagnoles s'ajoutent aux escadres françaises, ce qui comble l'écart numérique avec les flottes anglaises.
Les Espagnols veulent profiter de la guerre pour recouvrer les possessions perdues des anciens conflits, notamment Gibraltar.
Les Espagnols font pression sur les Français pour qu'un plan d'invasion de l'Angleterre soit mis en place. Les deux alliés combinent leurs flottes et dégagent la voie pour les transports de troupes. Mais Versailles ne souhaite pas envahir l'Angleterre, et freine des quatre fers. Après maintes tergiversations, le débarquement est prévu pour les côtes de la Cornouailles. Mais de violentes épidémies se déclarent au sein des équipages, et l'action des Britanniques (diversions, attaques isolées...). Ajoutons à cela des querelles entre Français et Espagnols, ce qui donne comme résultat un véritable fiasco, causant morts et blessés inutiles. Les escadres rentrent alors dans leurs ports respectifs, laissant l'occasion à l'amiral anglais Rodney de ravitailler Gibraltar, alors assiégée. Cet échec sera le seul évènement majeur de l'année 1779.
Plusieurs prises seront effectuées, et un combat symbolique eut lieu, entre une frégate anglaise, l'HMS Québec et une frégate française La Surveillante , elles se livrent un combat à mort, qui s'achève par l'explosion du navire anglais. De plus, toutes les colonies mal défendues ont étés prises : L'île de Gorée, Saint-Pierre, Micquelon et les comptoirs en Inde.
L'année 1780, le changement
La guerre courte a échouée, et il faut changer de stratégie.
La guerre américaine risque de tourner court. Les milices ne peuvent rien faire contre les 40 000 tuniques rouges, et le Congrès américain appelle à l'aide. Ils envoient La Fayette comme porte-parole. Devant l'urgence de la situation, il est décidé en haut-lieu d'envoyer d'une flotte et d'une troupe d'élite pour aider les insurgés. Le commandement de ce corps est confié à Rochambeau, escorté par une escadre sous les ordres de Terney. Le 11 Juillet, la flotte arrive à Newport, délaissée par les Anglais. Bien que les 6000 hommes de Rochambeau soient bien équipés et formés, elle reste insuffisante contre la masse de Britanniques. La force française reste donc sur place, se fortifiant dans le port.
C'est dans les Antilles qu'on lieu cette année les engagements les plus importants.
Deux amiraux compétents s'y affronte : Rodney et Guichen. Ils se livrent 3 combats : l'Anglais dispose de moins de vaisseaux, mais de plus de canons. Les 3 combats sont indécis, mais tournent souvent à l'avantage français. Ceci prouve que la Marine Royale combat totalement décomplexée, à parité avec sa rivale. C'est encore une année décevante, le budget maritime s'envole, rendant plus fragile encore les finances de l’État. Louis XVI renvoie Sartine et le remplace par De Castries.
La seule "bonne" nouvelle de cette année est l'entrée en guerre des Provinces-Unis (Les Pays-Bas) dans la guerre. En effet, l'attitude prédatrice de l'Angleterre fait agir les neutres (Russie, Prusse, Autriche, Suède...) qui constituent alors une "ligue neutre armée". Les Provinces-Unis voulant l’intégrer, le Royaume-Unis leur déclare la guerre, alors qu'elle lui était une alliée fidèle depuis près d'un siècle. Ils disposent d'une flotte importante en Europe (20 vaisseaux), mais rien pour protéger ses colonies (surtout en Inde).
L'année 1781, décisive
La bataille de la Baie de Chesapeake
La campagne américaine de 1781.
On peut aussi distinguer la flotte de Barras, qui transporte le matériel lourd (l'artillerie) de l'armée de Rochambeau
De Castries change alors de stratégie. Il ne croit plus en une victoire en Europe, et augmente donc le nombre de navires hors des mers d'Europe, mais en laisse vers les côtes espagnoles pour rassurer l'allié. Il faut disperser les flottes anglaises. C'est la stratégie de la guerre périphérique.
Ainsi, une escadre est envoyée dans les Antilles, sous les ordres de De Grasse. Une autre en Inde pour soutenir les Hollandais, sous les ordres de Suffren. Une autre entre les côtes françaises et espagnoles. Encore une vers Newport.
Déjà amorcée en 1780, cette stratégie montre la totale démesure de cette guerre, qui devient une guerre mondiale.
C'est en Amérique qu'intervient la décision finale. De Grasse, avec le marquis de Bouillé, remporte quelques succès aux Antilles. La Floride est envahie par les franco-espagnols, mais la situation des insurgés ne cesse de se dégrader. Devant l'impossibilité de faire quoi que ce soit contre New-York, Rochambeau et Washington préparent un plan destiné à affaiblir les Anglais. L'encerclement de Cornwallis et ses 8000 hommes, par la mer et la terre. Mais pour ça, ils ont grand besoin de la flotte de De Grasse. Ce dernier accepte le plan, et vogue alors vers la Virginie. Le général anglais s'y est fortifié à Yorktown. C'est là que De Grasses assure la victoire des Américains. Alors que le corps français et les miliciens américains marchent à pas forcé de Newport à la Virginie (600km), en contournant New-York, De Grasse arrive à la baie de la Chesapeake le 30 Août. Il commence le débarquement de ses troupes (3200 hommes en tout).
Mais le 5 Septembre, l'escadre de Hood et Graves arrive à l'entrée de la Baie. De Grasse stoppe le débarquement, et se déploie pour affronter les Anglais, qui, trop sûrs d'eux, laissent faire.
Le combat s'engage alors. Pendant quatre heures, l'engagement fait rage. Les vaisseaux anglais sont sévèrement bousculés par les tirs précis des Français, et finissent par fuir. C'est une victoire décisive française, car le blocus de Yorktown est maintenant assuré, Cornwallis étant encerclé.
Au delà de la victoire, De Grasse assure alors tout le commandement : il organise des transports de troupes pour accélérer l'arrivée de Rochambeau, débarque 2500 marins pour renforcer les troupes terrestres... Le 17 Septembre, il rencontre Washington sur Le Ville de Paris . Le 29, les alliés commencent le siège de Yorktown. Pendant 20 jours, la place est soumise à un intense feu d'artillerie, surtout maritime : c'est là que se distinguent les canons Gribeauval, qui feront parler d'eux sous Napoléon. Le 19 Octobre, la ville capitule sans condition, laissant 8000 prisonniers aux coalisés. C'est une victoire éclatante, due à la Marine Royale. Comme le dit l'historien Morrisson, sans la victoire de De Grasse, c'est la capitulation de Washington que l'on aurait connu. Ce dernier déclare que De Grasse a été "l'arbitre de la guerre".
Hors ligne
Finalement, 1781 est l'année bénéfique pour la Marine Française. Hormis l'exploit de Yorktown, plusieurs victoires sont remportées : Suffren réussit son début de campagne, en sauvant la colonie hollandaise du Cap d'une invasion britannique. L'escadre de Toulon (la nouvelle), fait la conquête de Minorque avec les Espagnols.
La fin de la guerre
Mais la guerre va encore durer deux années. Deux longues années, pleines de hauts et de bas.
La campagne de Suffren aux Indes
La bataille de Porto Praya, qui sauve la colonie Hollandaise du Cap des Anglais
Suffren, considéré comme l'un des plus grands marins de tout les temps, mène une petite escadre en Inde pour défendre les colonies hollandaises, et tenter des actions pouvant mettre à mal les positions anglaises dans la région. Il sauve d'abord le Cap d'une invasion anglaise, puis fait route vers les Indes. Il donne la chasse à l'escadre de Hugues, tout en tentant de soutenir les Indiens de la côte Est dans leur combat contre les Britanniques. Cinq grands combats serront effectués contre l'escadre de Hugues, tous indécis, parfois avec l'avantage français. Une crise de commandement privera souvent les Français d'une nette victoire contre les Britanniques, surtout que la Marine ne dispose pas de ports directement en Inde. Par conséquant, Suffren engage alors une coopération avec les Hollandais et les Indiens. Leurs aides, ajouté à la tactique de survie qu'utilise Suffren (de nombreuses prises, notamment des convois) lui permet de reconquérir quelques terres en Inde.
Pour autant, bien que la campagne reste très indécise, elle à le mérite de dispercer les flottes anglaises, de sauvegarder l'alliance avec les Hollandais, et de briser le moral des Anglais.
Les combats dans les Antilles
Les Antilles restent encore le théatre d'opération priviligié. Les combats en Amérique du Nord étant quasiment finie, chaque flotte reporte son attention sur les îles.
Les Français ne disposent d'aucune bases importantes dans le secteur, alors que les Anglais disposent de la Jamaique et de la Barbade. Ainsi, les Français sont extrèmement nécessiteux des ravitaillements par convois.
Les Britanniques l'ont compris, et s'attaquent à 2 convois en trois mois, ce qui empêche De Grasse de tenter quoique ce soit de sérieux. De plus, disposant d'arsenaux, les Anglais peuvent mieux réparer leurs navires, se réarmer, se réapprovisionner...
Les escadres s'emparent d'îles secondaires et se cherchent. Elles finissent par se trouver le 9 Avril 1782. L'affrontement dure plusieurs jours, mais les Anglais l'emportent. C'est la catastrophe des Saintes. Disposant de 1000 canons de plus, de carronades (petits canons tirant de gros boulets totalement destructeurs) et de plus de vaisseaux, les Britanniques, qui souffrent quand même, forcent De Grasse à se replier, liquidant le projet d'invasion de la Jamaique.Les Français ravagent alors les installations anglaises de la Baie d'Hudson, capturant de nombreux navires. La guerre est pratiquement terminée, tout les protagonistes sont à bout. Les franco-espagnols n'arrivent pas à capturer Gibraltar, assiégée pourtant depuis 1779. Ceci montre tout simplement l'impuissance de la flotte espagnole, que je détaillerais de l'analyse.
Mais la guerre est terminée. Les combattants sont à bout, le coût financier devient alarmant pour tout le monde. La paix est signée le 6 février 1783 se nommant le Traité de Versailles.
La France recouvre ses comptoirs indiens, et quelques îles antillaises. L'Espagne la Floride et Minorque, et l'Angleterre doit reconnaître l'indépendance des Etats-Unis d'Amérique.
A noter que la guerre continue en Inde, car il faut 6 mois pour transmettre les ordres et nouvelles.
L'ANALYSE
Le France prend donc sa revanche. L'Angleterre perd ses Treizes colonies, leur donnant l'indépendance. La Marine Royale, pourtant largement inférieur en nombre (110 navires contre plus de 270 navires britanniques, a su marqué les esprits du monde entié en y tenant tête, remportant la décision sur plusieurs théatres d'opérations. Comment celà s'est t'il produit ? Quels autres points peut on trouver à discuter sur cette guerre ?
La Rénovation de la Marine Royale
Avant même la fin de la guerre de Sept Ans, Choiseul désirer une revanche contre l'Angleterre. Mais les plus importants travaux ne se ferront pas sous Louis XV, qui ne souhaite pas une nouvelle guerre. Il faudra attendre la fougue curieuse du jeune Louis XVI pour voir de nettes améliorations. En attendant, les réformes nécessaires serront faîtes petit à petit. Avant le début de son règne, certaines personnes tentèrent des choses pour améliorer la situation de la Marine. Choiseul tout d'abord. Il lance la pratique du "don des vaisseaux" en 1761. Profitant de la vague de patriotisme, il offre la possibilité aux provinces, particuliers, chambres de commerce de financer la construction de vaisseaux. Ainsi, 17 vaisseaux et une frégate serront construite, portant le nom de la région l'ayant financé : Le Bretagne, le Languedoc par exemple. Certains serviront même sous la Révolution, soit 50 ans après !
Il réforme aussi le système d'ascension des officiers, d'ingénieurs et commence à créer les prémices de l'escadre d'évolution : c'est une escadre, composée de plusieurs navires, embarquant un surnombre de marins et d'officier, afin d'améliorer l'entrainement des cannoniers, l'encadrement des officiers, de passer de la théorie à la pratique. Mais Louix XV freine les opérations, ne permettant le lancement que de quelques frégates et vaisseaux. De Boynes, qui succedera à Choiseul, sera lui aussi contraint de réfreiner ses ambitions. Il échoue à réformer de façon solide le corps des officiers (Choiseul ayant échoué lui aussi).
Le désinterressement du Roi par rapport à la Marine à pour résultat une léthargie dans les réformes, menant à une passivité dans les dernières années (1770-1774).
L'action de Louis XVI
Lorsque Louis XVI est couronné, il s'attache à rénover la Marine. Comme vu précédemment, il veut, comme la plupart des élites françaises, une revanche sur l'Angleterre. Il va y consacré les moyens, et même plus. En effet, très interressé par la Marine, il donne une attention particulière aux progrés, se renseignant souvent, et notifiant parfois lui même les dossiers, en changeant les directives, donnant son avis. N'ayant jamais vu la mer, il nomme comme ministre de la Marine l'énergitique Sartine. Ancien lieutenant-général de police, il sait très bien s'informer et s'entourer. Il peut ainsi apprendre très vite les notions marine, connaître la situation de la Royal Navy. Il multiplie les visites dans les ports. Il réforme l'administration en y préférant la sous traitance des dossiers locaux par des commisaires, et encadre mieux les affaires des ports. Sartine se préoccupe aussi des marins : il leur fait construire des casernes spatieuses et confortables.
Le Roi lui facilite la tâche en augmentant concidérablement le budget de la Marine.
Ils remettent ensemble l'escadre d'évolution au goût du jour, améliorant concidérablement l'entrainement des marins.
Le seul problème reste les officiers : jaloux et égoïstes, leurs promotions continue de se faire par ancienneté, et non pas par mérite. Ainsi, bien que l'on ai remercié de nombreux officiers, certains restent en poste, alors qu'ils sont malades ou devenue incapable de commander.
L'ambition politique et militaire et les erreurs
Bien que cette guerre puisse être perçu comme une victoire, elle reflète quelques défauts.
Au début de la guerre, on l'a vu, la France possède le contrôle de l'Ouest grâce à la bataille d'Ouessant. Pourtant, aucune armée n'a été prévu pour un quelquonque débarquement. Pourquoi ? Tout simplement par manque d'ambition politique. A ce moment là, on cherche à constater les progrès de la Marine. Poutant, on aurait pu tenter un débarquement d'un corps d'armée en Angleterre ou Irlande, ce qui aurait pu, en cas de victoire (l'Angleterre étant vidée de ses troupes, un corps d'armée aurait pu s'en problème marcher sur Londres), écourter la guerre et l'on aurait pas connu la suite (on va pas faire de l'uchronie non plus).
On en a encore le cas avec la tentative de débarquement avec les Espagnols. Versailles donne ordre à d'Orvilliers lui indiquant de tout faire pour ralentir les opérations. On ne veut pas envahir l'Angleterre ? Mais pourquoi ?! Tout simplement pour ne pas boulversé l'équilibre européen.
Ensuite, le choix de confier l'escadre pour les côtes américaines à Charles Henri d'Estaing. Bien qu'il se soit distinguer en tant que corsaire pendant le conflit précédent, il n'en reste pas moins qu'il a reçu uniquement une éducation pour l'armée de terre et non la Marine. Il ne voit dans les escadres qu'un moyen de transporter les troupes. Par conséquant, ses choix amputerons la bonne réalisation des opérations : Après la bataille de la Grenade, il reste passif, n'osant rien contre les vaisseaux endommagés ou les transports de troupes, très vulnérables. A Newport, il reste inactif, alors qu'il été facile de détruire quelques installations portuaires ou terrestres avec des 50 ou 64 canons, comme Suffren l'a fait. Il échoue lamentablement devant Sainte-Lucie ou Savannah, laissant s'échapper de belles occasions d'affaiblir les Anglais. Avec peut être plus d'ambition, l'Angleterre aurait pu être battue décisivement, voir même envahie...
Contrastons avec l'ambition des ministres de la Marine. Choiseul a, bien avant les autres, un désir de revanche, et possède par conséquant une forte ambition. Il souhaite construire une flotte de 80 vaisseaux et une cinquantaine de frégates. Irréalisable sous Louis XV. Pourtant, grâce à l'énergie dépoyée par son successeur et Louis XVI, ce nombre de vaisseaux sera atteint, car on s'en donne vraiment les moyens. L'activité de Sartine s'accorde parfaitement avec le Roi, qui lui laisse une formidable marge de manoeuvre pour affronter les Anglais. Il active ses réseaux d'espionnage et est au courant de la situation des escadres ennemies. De Castries, lui, multiplie ses voyages dans les ports. Avant le départ des escadres de De Grasse, la Motte-Picquet et Suffren, il se livre à des réunions avec les officiers, l'intendant, commisaires de Brest, et s'assure du bon fonctionnement de la ville et du port.
L'ambition politique permettra aussi l'avènement de fabuleux marins et les mettra en valeurs, on verra qui par la suite. D'ailleurs, c'est l'ambition politique qui permet de surmonter l'épreuve de la guerre. C'est la première guerre navale qui est préparée et prévue par les deux bélligérants. Ainsi, d'énormes stocks de bois, mâts, fontes, cuivres, voilures ... sont constitués, permettant aux arsenaux d'entrer directement dans la production de navires. En effet, les stocks permettent d'éviter l'attente des livraisons, car certains ressources doivent être importer. Les mâts notamment de Suède. Ainsi, le rôle des ports et arsenaux serront déterminant dans la conduite de la guerre.
Le rôle des alliés et des neutres
La bataille de Dogger Bank prouve que les Hollandais peuvent tenir face aux Anglais.
L'Espagne et les Provinces-Unis rejoignent la France contre l'Angleterre. Mais leur aide a t-elle été vraiment utile ?
L'Espagne tout d'abord. Sa flotte permet une division plus importante des escadres anglaises, donc un allègement pour les flottes françaises. Gibraltar, les Antilles, la Floride : autant de lieux où l'Espagne frappe l'Angleterre. Mais celà cache un point important. Ce n'est plus que l'ombre d'elle même. Bien que ces navires soit robustes, ils sont lents et difficilement manoeuvrables. Les équipages sont mals entrainés, mal encadrés, les officiers mal formés. Les caprices de Madrid handicaps fortement les Français, qui doivent alors laisser des vaissaux entre les côtes françaises et espagnoles, ainsi qu'à Gibraltar. C'est donc un poid, auquel il faut cèder pour garder les flottes.
Heureusement, ce n'est pas le cas pour la flotte hollandaise. Plus performante, elle constitue une véritable menace en Europe du Nord pour les Anglais. Mais uniquement en Europe. Elle n'a rien pour garder ses colonies africaines et asiatiques, et il faut donc envoyer une escadre pour les défendre. Suffren s'acquitte parfaitement de cette difficile tâche lors de sa campagne (1781-1783). Les Hollandais l'aide à survivre en lui fournissant des ressourses (vivres notamment). Suffren ne s'arrête pas à la défense des colonies et donne la chasse à Hugues, et tente la reconquête de quelques colonies, en coopérations avec les Indiens et les Hollandais. Les neutres, complètement aggacés par l'Angleterre, tendent à être pro-français. En effet, le Roi Louis XVI offre la protection au navire neutre le demandant, ce qui provoque une montée de sympathie envers les Français. On a l'exemple de ce renversement d'attitude en Inde. Les Danois, qui y possèdent un comptoir, fournissent à Suffren une partie de ce qu'il lui faut. Ils ne font pas la même chose avec les Anglais.
Les bons commandants
L'une des causes de la victoire est d'avoir à disposition des chefs compétants, respectés et redoutables.
Suffren est concidéré comme l'un des meilleurs amiral de tout les temps. Il est surnomé "l'amiral Satan" chez les Anglais et réussit une belle campagne avec peu de moyens. Il s'attaque avec réussite aux Indes britanniques, sources de la fortune de la famille Pitt, membres influants de l'aristocratie anglaises.
La Motte-Picquet. L'expert des petites escadres et de la protection des convois. D'ailleurs, chaque convois sous sa responsabilité arrivera à bon port (en grande partie). Il les défends avec acharnements, en n'hésitant pas à attaquer les Anglais qui tentent de se mettre en travers de sa route, malgré une nette inférioté numérique. Son passé est remarquable et identique dans sa façon d'agir (très mobile, c'est un marin très énergitique, frappant ses ennemis avec vivacité et fougue). C'est d'ailleurs grâce à lui que la France "remporte" la guerre des convois, en n'en capturant beaucoup (ce qui provoque des crises financières en Angleterre, la faillite des armateurs anglais) alors que les pertes sont moins nombreuses.
De Grasses maintenant. C'est lui qui gagne en Amérique et permet la victoire de Yorktown, assurant les opérations interalliées et interarmes avec brio et en gagnant la bataille de la Chesapeake. Malgrè sa défaite aux Saintes, il reste un excellent marin, bien que moins apprécier par ses équipages que les autres chefs. Tout comme la Motte-Picquet, il sera atteint de maladies (la terrible goutte par exemple), et mourra peu de temps après la guerre.
Les arsenaux et ports, outils de la victoire
Comment une victoire eu été possible sans l'activité des arsenaux pour équiper à temps les escadres ?
Chaque arsenal est une vraie fourmillière, bénéficiant des progrès de la Marine pour les ouvriers, qui travaillent d'arrache pied de jour comme de nuit. 80 navires sont construits durant la guerre, surtout des 74 canons. La construction des navires est très rapide : entre 1 an et 6 mois dans certains cas ! Le rôle des ports et arsenaux est déterminant. C'est le cas de Brest, qui est le pillier de l'armement naval français dans la guerre. 22 000 ouvriers travaillent en effet à armer les escadres partant en mission, réparant les vaisseaux, construisant des canons jours et nuits. Tout au long du conflit, Brest sera le point de ralliement pour les escadres. D'Orvilliers part de là, De Grasse aussi, pareil pour Suffren... En 1781, il n'y a qu'un mois d'intervalle entre le départ de la Motte et de De Grasse.
Le coût de la guerre
C'est la première fois que la France connait uniquement un conflit maritime. Or, ce fut le plus couteux de tout les engagements de la France : en tout, 1 milliard de livre tournois sont dépensés, dont environ 400 000 de dettes propre (ce qui représente environ 15 Milliard d'€). En effet, entretenir une escadre coûte cher : payer les équipages, la construction des vaisseaux, l'achat de vivres, munitions, payer les réparations, envoyer des subsides aux insurgés... Les dépenses augmentent follement, au grand dam des ministres des finances et provoquent des crises entre ces ministres et les ministres de la Marine : Sartine est renvoyé en 1780 à cause d'emprunts douteux.
Conclusion
On peut par contre se demander si l'aide aux insurgés est vraiment le but de la guerre. Eh bien oui et non.
Les aides sont conséquantes, notamment de 1776 a 1780, mais diminues drastiquement ensuite, rendant la situation des miliciens très précaire. Pourtant, sans ces aides, les insurgés n'auraient peut être pas tenu contre les tuniques rouges. Munitions, canons, fusils français transforment néanmoins peu à peu les miliciens en véritable armée ; la bataille de Saragota est en partie due aux aides françaises, décisives donc.
Mais ensuite, la guerre tend plutôt à une guerre contre les Anglais. Totalement démesurée, la stratégique de la guerre périphérique donne au conflit un caractère mondial : on se bat sur quasiment toutes les mers du globe.
Malgré une campagne de D'Estaing, la priorité est plutôt donnée aux Antilles et en Europe, et non pas aux Américains. La preuve, le Roi refuse les renforts promis à Rochambeau, le coûts de la guerre s'envolant, et Sartine puis De Castries n'envoient que peu de renforts à l'escadre de Newport.
Pourtant, De Grasse accepte le plan de Washington et Rochambeau, et donne la priorité alors aux Américains. Il accélère la victoire sur les côtes américaines. Cependant, la guerre ne s'arrête pas pour autant, et les Anglais, débarassés de milliers de km de surveillance, concentre leurs efforts contre les Français, équilibrant la guerre. C'est la première fois de toute son Histoire que la France doit gèrer une situation aussi complexe sur le plan maritime. Remportant de nombreuses victoires, ne perdant que peu de fois contre un ennemi jugé plus fort dans le domaine maritime, la Marine Royale retrouve toute sa splendeurs, libère un peuple.
Mais les Américains donnent la primeure aux Anglais pour le commerce. Les Français ne récupèrent pour eux que de petites îles : comme pendant la guerre de succession d'Autriche, nous nous sommes battu pour les autres (Américains, Hollandais, Espagnols...), et très peu pour nous. Notre dette s'est aggravée, abbatant les finances monarchiques. Ne reste qu'à la France le mérite d'avoir gagner contre l'Angleterre et d'avoir libérer un peuple.
Iconographie :
De Grasse
La Motte-Picquet
Suffren
Rochambeau
Guichen
Rodney
Hood
Graves
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Passons désormais aux questions concernant ce tout nouveau et tout frais Hors-Série.
● Qui aimeriez-vous voir dans un débat face à Captain_Maid ? (Si il y a une personne intéressé pour le faire d'elle même, qu'elle le contacte au cas où)
● Trouvez vous les sujets historiques assez intéressants ?
● Quel devrait-être les deux prochains sujets de "Arrêt sur l'Histoire " ? (En sachant que Ruan est plus militaire et que Maid' est plus dans le social/politique)
● Quelle note donneriez-vous (/10) à ce 1er Hors-Série du MIB ?
Pour répondre à ce sondage, c'est ici que ça se passe. Merci d'avance d'avoir pris le temps d'y répondre et à la prochaine édition pour les réponses.
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Et c'est ainsi que se termine la 1ère édition du Hors-Série politico-historique du Mag In Black. Cette idée d'aérer un peu le MIB pour séparer ce qui ne touche pas foncièrement à FL est un choix voulu par le triumvirat révolutionnaire du MIB, composé de Marshall, Captain_Maid et Bauvi. Cette version est un test, plus qu'autre chose et sans doute que les versions futures seront mieux structurés et souffriront moins de longues tirades, essayant d'être plus concis et d'aller directement à l'essentiel. Si jamais vous avez des idées, surtout n'hésitez pas à spammer la MP indiqué juste au-dessus, il n'y a rien de mieux qu'un travail collectif et réfléchi. Bref, loin de donner des leçons, d'être vaniteux ou de jouer les professeurs de salons, nous espérons encore une fois, sincèrement, que cette abondance de parpaing culturelle ne vous fera pas fuir, mais pourra entraîner des discussions ou des réflexions intéressantes.
En vous souhaitant encore une bonne lecture, nous vous prions, mesdames, mesdemoiselles et messieurs, nos meilleurs pavés en pleine face. Et au moins prochain, si vous le voulez bien.
Et n'oubliez pas : Black (& Red) suits comin' !
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Contentez-vous de faire un BON mag par mois au lieu de rendre de pavés que même pas 1% de ceux qui verront le topic liront.
Je n'ai pas aimé, j'ai même detesté.
Dernière modification par lucas.prod. (27-05-2012 00:04:14)
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T'as rien lu, et tu dis que tu n'as pas aimé. Ce genre de remarque, on peut s'en passer.
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lucas.prod. a écrit:
Contentez-vous de faire un BON mag par mois au lieu de rendre de pavés que même pas 1% de ceux qui verront le topic liront.
Je n'ai pas aimé, j'ai même detesté.
Le fait est qu'on s'en branle du 99% restant. Faire un Mag général qui "plait" à tout le monde parce qu'il est centré sur des banalités, cool pour vous dans la forme et médiocre de fond, c'est pas intéressant. On laisse ça au FL Mag.
Si pour toi un bon Mag correspond à un truc avec des images, des lexiques et des top 5 du kikoo du mois, alors soit, c'est un très mauvais Mag.
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J'ai commencé le débat ....je trouvais ça long j'ai voulu regarder ou ça s'arrête, ben c'est pire qu'un pavé, ça m'a donné envie d'arrêter.
Quand je vois la longueur de l'autre article....j'ai mieux à faire
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Merci Ekotto.
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Le but d'un mag est d'attirer le plus de Foot-Landais et quand on sait que la moyenne d'âge du forum est très jeune, quitte à mettre des images et des trucs plaisants à la majorité que des trucs que presque tout le monde s'en bat les ******. On est sur un forum pour ne pas se prendre la tête, prendre du moment et se divertir et pas lire des pavés sur la Politique ou l'Histoire de la France, on a déjà asser de cours pour ça.
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Captain_Maid a écrit:
Merci Ekotto.
Je terminerai le débat un matin ou je me fais chier, pour le reste ça ne m'intéresse pas du tout.
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C'est plus constructif que Lucasprod qui m balance un MP de merde avec un "à chier" toutes les lignes.
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lucas.prod. a écrit:
Le but d'un mag est d'attirer le plus de Foot-Landais
Absolument pas. C'est le but d'un mag médiocre, ce n'est pas notre ambition. Quand tu décides de prendre une position, tu sais très bien qu'une laaaarge majorité va détester. Ca n'aurait aucun intérêt de faire un mag général qui plaît à tout le monde sachant que le FL Mag est déjà fait pour ça (ou était, paix à son âme). Maid est déjà passé par là, je suis déjà passé par là, ça n'a rien de fun.
lucas.prod. a écrit:
et quand on sait que la moyenne d'âge du forum est très jeune, quitte à mettre des images et des trucs plaisants à la majorité que des trucs que presque tout le monde s'en bat les ******.
La moyenne d'âge n'a rien à voir. Des très jeunes aiment notre Mag, des plus vieux le détestent. C'est davantage une question d'ouverture d'esprit. Et encore une fois, on s'en branle que la majorité puisse s'en battre.
lucas.prod. a écrit:
On est sur un forum pour ne pas se prendre la tête, prendre du moment et se divertir et pas lire des pavés sur la Politique ou l'Histoire de la France, on a déjà asser de cours pour ça.
Rien n'empêche de se divertir et s'instruire sans se prendre la tête. Si t'as décidé de péter un boulon pour rien c'est pas notre problème. Qui plus est, Maid et Ruan offrent un tout autre point de vue que ce que tu pourras trouver dans tes cours, ça n'aurait évidemment aucun intérêt dans le cas contraire.
Parenthèse fermée, on est maintenant ouvert aux critiques constructives.
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Le prochain hors série sera basé sur ?
Perso, j'ai pas vraiment lu, étant donné que je lis déjà vos idées sur le topic politique et puis sur l'histoire, c'pas un sujet qui m'intéresse vraiment. x)
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Et donc je n'ai pas le droit d'exprimer mes opinions sur le mag ? T'es obligé de troller comme un ...' ?
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La partie 2 et 3 c'est du copié coller ?
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lucas.prod. a écrit:
Et donc je n'ai pas le droit d'exprimer mes opinions sur le mag ? T'es obligé de troller comme un ...' ?
Tu as le droit d'exprimer tes opinions quand c'est légitime et que c'est pas un ramassis de "c'est à chier" ou de conneries infinies comme "un Mag doit plaire à tout le monde". On attend des critiques constructives, pas des chiens enragés.
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Non, c'est produit par moi et Ruan, sans copier-coller. Du moins, je l'espère pour Ruan !
nico412 a écrit:
Le prochain hors série sera basé sur ?
Toujours le même plan. Débat + deux articles historiques.
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J'aimerai bien un débat ou maiden parle du sport, pas simplement que du football on pourrait diversifier, car je t'ai jamais vue parler de sport
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Ekotto a écrit:
La partie 2 et 3 c'est du copié coller ?
Houlà non non.
Vu le temps que j'ai passé dessus, j'ai pas copié coller très cher. Si y'a un rapprochement avec un site ou autre transmet le moi, c'est sans doute un hasard, a moins que je me serve de ce site comme source (pour cet article j'ai lu un petit livre et quelques sites internet).
Lucas Prod : Nan mais que tu dises que t'as pas aimé alors que t'as pas lu, enfin voilà quoi. Si t'en a rien à faire de l''Histoire de ton pays, c'est dommage, c'est tout. Fin' bon, toutes façons dans 50 ans plus personne ne connaitra Napoléon ou Charles de Gaulle alors bon...
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