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L'écrivain et homme politique Maurice Druon est mort, mardi 14 avril à Paris, à quelques jours de ses 91 ans. Rendu célèbre par sa saga historique Les Rois maudits, il avait été, en 1973-1974, le dernier ministre des affaires culturelles de Georges Pompidou. Pendant plus de quatorze ans, il fut le secrétaire perpétuel de l'Académie française, où il avait été élu en 1966. Il en était le doyen d'élection.
Né à Paris le 23 avril 1918, il n'a pas connu son père, Lazare Kessel, membre de la Comédie-Française, qui se tire une balle dans le cœur sans l'avoir reconnu. L'enfant n'apprendra la vérité sur cette brusque disparition, qu'il croyait due à la grippe espagnole, qu'à l'âge de 18 ans. Ce qui le plonge dans une "affreuse crise d'angoisse et une hantise du suicide", confiera-t-il dans le premier volet de ses Mémoires, L'aurore vient du fond du ciel (Plon/Fallois, 2006).
Sa mère, qui épouse un notaire du Nord, René Druon, dont il prend le nom à 7 ans, l'a moins marqué que ce père adoptif, qui lui transmet cet "amour de la France" qui équilibre l'ascendance russe (" des juifs des steppes, qui étaient en fait des Khazars convertis") dont son oncle, l'écrivain Joseph Kessel (1898-1979), incarne jusqu'à la démesure l'énergie dionysiaque.
Une enfance paisible en Normandie, à La Croix-Saint-Leufroy, des études secondaires au lycée Michelet à Vanves, un deuxième prix au concours général en 1936, et, sitôt le baccalauréat en poche malgré un grec fragile et une faiblesse irrémédiable en maths, l'entrée à la faculté des lettres de Paris, puis à l'Ecole libre des sciences politiques (1937-1939).
Mais, parallèlement, chez son oncle et mentor Jef Kessel, "ce faussaire dans le genre d'Homère", le jeune Maurice croise les as de l'Aéropostale, Jean Mermoz, Antoine de Saint-Exupéry et Henri Guillaumet, des musiciens tziganes et des bacchantes en rupture de cabaret russe. Sur le fil, toujours, entre une effervescence déstabilisante et le prudent enracinement dans les valeurs traditionnelles, puisqu'il tient "l'anarchie pour aussi haïssable dans le verbe que dans la société". D'où des premiers pas littéraires, encouragés par l'oncle Jef, sous le signe d'un classicisme sans états d'âme.
Officier de cavalerie à l'école de Saumur, Maurice Druon participe en 1940 à la campagne de France. Il évoquera l'épisode dans son premier roman, La Dernière Brigade (1946). Démobilisé, il demeure en zone libre et fait représenter au Grand Théâtre de Monte-Carlo une pièce en trois actes, Mégarée, en 1942. La même année, il s'engage dans les rangs de la France libre, gagne clandestinement Londres, via l'Espagne et le Portugal, devient l'aide de camp du général François d'Astier de la Vigerie, puis pour la BBC travaille avec son oncle au programme "Honneur et patrie".
C'est là que les deux hommes composent, sur une musique d'Anna Marly, le texte du Chant des partisans, appelé à devenir l'hymne des mouvements de résistance au nazisme (1943). Chargé de mission pour le Commissariat à l'intérieur et à l'information, il devient, en 1944, correspondant de guerre auprès des armées françaises jusqu'à la fin du conflit.
Avec le retour de la paix, Maurice Druon se consacre à la littérature. Ouvrant une trilogie intitulée La Fin des hommes, son roman Les Grandes Familles – chronique cynique et sévère de la grande bourgeoisie d'affaires, obtient le prix Goncourt en 1948. Suivront La Chute des corps, puis Rendez-vous aux enfers.
L'homme est lancé. Une collaboration théâtrale avec son oncle (Le Coup de grâce, 1953), un autre roman (La Volupté d'être, 1954), et l'aventure des Rois maudits. Six volumes, parus chez Del Duca entre 1955 et 1960, retracent les conflits politiques et sentimentaux des cours royales de France et d'Angleterre à la veille de la guerre de Cent Ans. Du Roi de fer au Lis et le lion, la saga est le fruit d'un singulier travail d'atelier, auquel participent notamment Gilbert Sigaux, José-André Lacour et Edmonde Charles-Roux. Avec fair-play, Druon remercie du reste dans sa préface ces nègres de haut vol. Le succès est considérable. Au point que deux adaptations pour le petit écran en seront proposées, par Claude Barma (1972), puis Josée Dayan (2005).
Du conte pour enfants, Tistou les pouces verts (1957) à la veine du roman mythologique: Alexandre le Grand (1958), Les Mémoires de Zeus (1963-67), tout réussit à Maurice Druon, qui obtient le prix Pierre de Monaco "pour l'ensemble de son œuvre" dès 1966 et entre en décembre de la même année à l'Académie française à 48 ans.
Le benjamin de la vénérable institution y remplace, au 30e fauteuil, l'écrivain Georges Duhamel. C'est à un autre Duhamel, Jacques, qu'il succède bientôt au ministère des affaires culturelles dans le second cabinet Messmer (1973-1974). Gaulliste historique et champion de l'ordre, Druon va mettre la même combativité à menacer les directeurs de théâtre jugés subversifs (" Les gens qui viennent à la porte de ce ministère avec une sébile dans une main et un cocktail Molotov dans l'autre devront choisir") qu'à enrayer la tentation de certains académiciens à ouvrir le dictionnaire des "immortels" à la modernité.
Cette ligne conservatrice, hautaine et implacable provoque une vive polémique avec les milieux culturels, choqués par la rupture manifeste avec la voie d'ouverture prônée par Jacques Duhamel. Ils organisent le 13 mai 1973 une procession funèbre en mémoire de feu la liberté d'expression. Sans surprise, Druon n'est pas reconduit, sitôt l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, dans le gouvernement que dirige Jacques Chirac. Mais il ne déserte pas le champ politique et se fait élire député (RPR) de Paris en mars 1978.
C'est toutefois du côté de la Coupole qu'il va désormais s'investir prioritairement, prônant l'accueil des écritures francophones, tout en pourfendant les projets de réforme de l'orthographe comme les néologismes en vogue.
Elu secrétaire perpétuel de l'Académie le 7 novembre 1985, en remplacement de Jean Mistler, démissionnaire, il usera de toute son influence pour freiner la moindre évolution de l'institution. Il est d'abord un adversaire farouche de l'entrée des femmes sous la Coupole, mais il ne pourra empêcher l'élection de Marguerite Yourcenar (1903-1987) en 1980. Il saura toutefois se faire une alliée d'Hélène Carrère d'Encausse, hostile à la féminisation du lexique, pour finalement lui abandonner son poste le 7 octobre 1999.
Admis à l'honorariat le 1er janvier 2000, le vieil académicien ne désarme pas cependant. Celui qui choisissait, en 1994, interrogé sur son mot préféré lors de la célébration du tricentenaire du Dictionnaire, le martial "conquérir", s'offre un nouveau baroud en tentant d'interdire la Compagnie à Giscard d'Estaing. Il n'a pas pardonné la trahison envers le général de Gaulle lors du référendum d'avril 1969. Contre ce "Brutus sans grandeur, mais non sans vanité", Maurice Druon mobilise confrères et médias, sans hésiter sur les moyens : "Un ancien ami de Bokassa peut-il succéder à Léopold Sédar Senghor?", ironise-t-il à l'automne 2003.
Il perd aussi cette bataille-là. Il ne s'assagit pas pour autant et tente encore, à l'été 2007, d'obtenir de son "successeur", Christine Albanel, qu'on reconstruise face au Louvre les Tuileries à l'identique, barrant la perspective de l'Etoile. Un rêve réactionnaire dont il n'aura pas vu la réalisation.
Dernière modification par Pauleta10 (15-04-2009 11:34:03)
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RIP même si je ne sais pas qui c'est
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nicolasscherer a écrit:
RIP même si je ne sais pas qui c'est
+1
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J'espère que tu n'as pas créer ce topic uniquement dans le but d'avoir une info et de pouvoir y c/c un gros pavé que peu de gens liront.
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non mais faut être au courant pis il serait oublier si personne savait qu'il était mort(c'est pas mon genre ce que tu dis)
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C'est tellement utile d'apprendre une mort dont les 3/4 ne connaissent pas
RIP quand meme
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Ami entends tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines...
C'est lui
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Je connais juste la musique.
R.I.P
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RPR
Tant pis pour lui meme pas un hommage ..
Je déconne !
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Osef.
Il y a pleins de gens qui meurent.
Imagine si on dois faire un topic pour chaque personne morte...
Donc osef je le connais pas.
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J'aurais mon Topic quand je serais mort ? Desole de dire sa mais osef quoi ... pas parce qu'il était connu qu'il doit avoir plus de gloire a sa mort qu'un autre citoyen... Sinon RIP quand meme
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