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Le tueur en série Francis Heaulme est jugé depuis hier par la cour d'assises de Metz. Il a toujours nié avoir tué Cyril et Alexandre, 8 ans, retrouvés morts près de chez eux le 28 septembre 1986.Ils étaient sortis jouer, comme d'habitude. En face de chez eux et de la rue Vénizelos, à Montigny-les-Metz, sur le talus, près de la voie de garage SNCF. Cyril Beining et Alexandre Beckrich, 8 ans, ne rentreront jamais. Dimanche 28 septembre 1986, ils sont retrouvés morts, le crâne fracassé. Le pays est bouleversé. C'est pour ce double meurtre d'une rare violence que le tueur en série Francis Heaulme, surnommé le "routard du crime", est jugé à partir de lundi 31 mars par la cour d'assises de la Moselle, à Metz. Là où Patrick Dils, acquitté en avril 2002 après 15 ans de prison, a été condamné 13 ans plus tôt à la réclusion criminelle à perpétuité pour les mêmes faits. Près de trente ans après la mort des enfants et une procédure judiciaire hors norme, on ignore toujours qui a tué Cyril et Alexandre. Et pourquoi.

De troublantes confidences en 1992

Le nom de Francis Heaulme, qui a grandi dans la région, apparaît dans le dossier à la fin des années 90. Sa présence à proximité du lieu des faits sera attestée. En 1997, Jean-François Abgrall, gendarme à Rennes, fait d'abord le rapprochement entre les meurtres des enfants et les troublantes confidences recueillies à la maison d'arrêt de Brest auprès de Francis Heaulme en 1992, alors arrêté pour le meurtre d'une femme, sur une plage, trois ans plus tôt.

Il dit qu'il est à vélo, qu'à droite il y a un talus, au bout de la rue il y a un pont, en haut du talus deux gamins lui jettent des pierres. Il circule (...) avec l'idée de revenir corriger les enfants. Il revient, il voit les pompiers, les policiers, et les enfants morts".

En septembre 1986, Francis Heaulme vit chez sa grand-mère à Vaux, à quelques kilomètres de Montigny. Et travaille comme manoeuvre pour l'entreprise CTBE, à 400 mètres du talus où sont découverts les corps. En 2006, déjà condamné pour neuf meurtres, il est mis en examen dans l'affaire de Montigny-les-Metz. Avant de bénéficier d'un non-lieu, faute de charges suffisantes. Chantal Beining, la mère de Cyril, fait seule appel de cette décision. "Elle a été très isolée, mais elle est aujourd'hui assez fière d'avoir eu le courage de le faire, qu'on soit capables de dire qu'a priori il y a des charges contre Francis Heaulme, et qu'il faut le juger pour ces faits", confie quelques jours avant le procès son avocate Dominique Boh-Petit.





Nouveau rebondissement dans l'affaire du double meutre de Montigny-lès-Metz. Un témoin, qui sera convoqué mardi au procès de Francis Heaulme, a affirmé avoir recueilli des confidences d'un acnien suspect aujourd'hui blanchi, Henri Leclaire. Celui-ci aurait reconnu s'en être "pris aux enfants" sans les avoir tués, a expliqué ce lundi une source judiciaire.Entendu samedi par le président de la cour d'assises Gabriel Steffanus, ce témoin de dernière minute, une femme de 52 ans, clerc dans un cabinet d'avocat, a raconté qu'Henri Leclaire lui avait avoué "qu'il s'en était pris aux enfants mais qu'il ne les avait pas tués".Si cette hypothèse était jugée crédibe par la Cour, le procès de Francis Heaulme, qui s'est ouvert ce lundi, pourrait être suspendu après cet énième rebondissement.Le témoin a expliqué avoir fait la connaissance d'Henri Leclaire il y a environ un an et demi, quand ce dernier, livreur dans une supérette de Metz, lui avait apporté des course à son domicile. Ils avaient alors évoqué l'affaire du double meurtre de Montigny-lès-Metz, car Henri Leclaire appréhendait d'être à nouveau entendu. Au cours de la conversation, il aurait assuré : "ce n'est pas mois qui a tué les enfants". Mais il aurait en même temps reconnu qu'en fait "il était sur les lieux ce jour-là", selon la source judiciaire. A l'époque du drame, Henri Leclaire travaillait dans une entreprise en contrebas du talus où les corps de Cyril Beining et Alexandre Beckrich ont été retrouvés, en 1986. En se livrant à sa confidente, Henri leclaire aurait été plongé dans une grande agitation, criant et gesticulant "comme s'il se trouvait devant" les enfants et mimant la scène, selon le témoignage. Il a notamment raconté que les enfants gênaient son travail et qu'il les avait "coursés" et finalement "attrapés", selon ce témoignage.

Dernière modification par Paradoxal (01-04-2014 10:13:56)