Foot-Land - jeu de foot fun et convivial

Chapitre XV → De l'histoire ancienne
Vendredi 20 juin 2014 ; 7h00

- Gnn... papa... geuf... pas malade... plus maladie... stgnn... un an... jep...
Je me réveillai en sursaut. Encore un de ces cauchemars débiles.
Les yeux bouffis, j'allumai mon Mac, histoire de vérifier si personne ne m'avait envoyé de mail. Quand le fond d'écran apparut, je pus enfin ouvrir ma messagerie.
Un mail d'Alain.



Faiblesse en défense, au niveau de la vitesse et du jeu dans la surface... le profil-type d'équipe qu'on pouvait battre par quatre ou cinq buts d'écart. Cependant, je ne voulais pas sous-estimer l'Australie comme on avait sous-estimé la Norvège.
Le nom du sélectionneur australien attira mon attention. Je décidai de faire des recherches sur ce Jeremy Dickie.

- Né le 4 février 1957 à Port Macquarie... ancien professeur de maths ?!? Même pas d'expérience au niveau amateur... m'écriais-je.
Tout ça me faisait penser à la discussion d'hier. Mohamed Beloufa... William Mayasi... des gens qui n'avaient aucune expérience footballistique, et qui devaient prendre en main une sélection nationale... je décidai de poursuivre mes recherches sur les sélectionneurs de la Coupe du Monde.
Le sélectionneur du Nigéria, Onyekachi Anifaloyin.
Le sélectionneur du Chili, Jesus Pereira.
Le sélectionneur des USA, Shawn Saunders.
Le sélectionneur de l'Egypte, Ahmed Youssef.
Le sélectionneur du Pérou, Nils Gutierrez.
Le sélectionneur saoudien Mazen Al-Basha.
Autant de gens qui ne connaissaient rien du football. Certains s'en sortaient bien, d'autres moins bien. Les américains pensaient qu'engager le nouveau chanteur révélation en tant que sélectionneur serait payant, ou au moins ferait de la pub.
Je distinguai parmi ceux-là un ouvrier, un économiste, un journaliste et même un ancien ministre.
Sans oublier Beloufa et Dickie. Le premier était un ex-fonctionnaire, l'autre était un ex-fermier.
Pourquoi des incompétents étaient-ils engagés ? Corruption ? Favoritisme ? Ou même, pire encore, sans avoir le choix ?

Je jetai un coup d'oeil à l'heure, en bas à droite de mon écran. 7h24. Je devais aller prendre mon petit-déjeuner en vitesse.
Lorsque je le pris, je remarquai Afshin Ghotbi, le sélectionneur Iranien, en train de gueuler après ses joueurs. Pourtant, leur défaite face au Pérou remontait à trois jours. C'est seulement là que je remarquai que l'un d'entre eux avait enfilé une de ses chaussures par mégarde. Pas tellement grave, mais avec un effectif pareil, il semblait vouloir montrer qui était le chef. Seuls cinq d'entre eux avaient déjà foulé un terrain professionnel, les autres ne devaient avoir joué au foot qu'à l'âge de dix ans. Je trouvais dommage que tous les petits pays soient pillés de leurs meilleurs joueurs. Et même de leurs entraîneurs.

Arrivé dans le bus, j'entendis Mamadou me glisser un :
- J'ai confiance en l'équipe, on va ramener les trois points.

C'est vrai que nous étions donnés favoris pour la rencontre de demain. BetClic donnait une côte de 1.67/3.25/4.50 et le stade de Serra Dourada était donné comble.
Seul Alain semblait méfiant. Il me répétait sans cesse qu'il fallait qu'on fasse attention, que tout le monde joue correctement, etc...
Dans le bus, on parlait de tout et de rien. Marc et Antoine parlaient du match Brésil-Japon, qui s'était achevé sur un 3-0. Karim faisait part d'une rumeur comme quoi Philippe était suivi par le Bayern Munich.

A l'entraînement, les joueurs semblaient avoir la pêche. Le match d'entraînement fut palpitant et s'acheva sur un score nul de 1-1, Jérémy Toulalan ayant ouvert la marque pour l'équipe B tandis qu'Antoine Griezmann avait égalisé dans les dernières secondes. A l'issue de ce petit match d'entraînement, les joueurs insistèrent pour en refaire un. Je finis par accepter. Cette fois, la B prit le dessus sur la A. Clément Chantôme avait ouvert la marque dès le début, et Jimmy Briand l'aggrava à la moitié du match. C'est une nouvelle fois Antoine Griezmann qui sauva l'honneur dans les dernières minutes.
J'étais fier de mes joueurs. Ils avaient envie de gagner. La sélection pour le prochain match allait être dure...

Seulement, vers 17h00, lorsque les joueurs eurent tous effectué leurs exercices de récupération, Mapou s'avança vers moi.
- Coach, j'ai un problème... j'ai un peu mal au coude, je sais pas ce que je me suis fait...

Je n'étais pas tellement inquiet. Du moins, au début. Car lorsqu'Alain Soultanian, notre kiné principal, s'avança vers moi, il m'apprit la mauvaise nouvelle.
- Il ne sera pas de retour à l'entraînement avant huit jours. Quand à son retour sur les terrains, entre 10 et 12 jours.
- Merde alors... il va manquer les deux prochains matchs de poule...
- Eh oui, c'est embêtant.

Nous étions revenus à l'hôtel vers 18h00. Les joueurs se blottirent tous dans le grand canapé et mirent la télévision. Ils mirent plus de temps que d'habitude pour mettre la chaîne française. La seconde période d'USA-Argentine venait de débuter. Mapou s'asseya, le visage fermé. Il semblait vraiment affecté. Je tentai de le réconforter, mais rien à faire. Pour sa première Coupe du Monde, Mapou allait manquer deux matchs.
Pour le moment, USA-Argentine affichait un score nul et vierge. Les Argentins dominaient outrageusement. Shawn Saunders avait chanté son tube pendant la mi-temps et les commentateurs s'extasiaient devant le chanteur-sélectionneur des USA.
Rien de bien passionnant. Je demandai simplement s'ils avaient parler du match Italie-Jamaïque, qui avait commencé trois heures plutôt. Loïc me répondit qu'il y avait eu 2-1 pour l'Italie. Après cela, je décidai de retourner là-haut.

Quand je redescendis, vers 7h du soir, la majorité des joueurs étaient toujours devant l'écran géant. USA-Argentine terminé par un score nul et vierge, les commentateurs passaient désormais à Chili-Allemagne. Lorsque Jérémy aperçut le gardien remplaçant allemand, il dit, la tête basse :
- Ah... celui qui avait arrêté mon pénalty...
- Allons, Jérémy, c'est de l'histoire ancienne ! dis-je. Il faut tourner la page et se concentrer sur le présent, maintenant.

Excellent  Passionant a lire .

Chapitre XVI → Travail soigné
Samedi 21 juin 2014 ; 14h30

Les joueurs étaient étrangements silencieux et calmes. Ils paraîssaient concentrés. On allait voir ça.

- Cette fois, les gars, c'est une chance à saisir. C'est le profil-type d'équipe qui nous convient. Alors, les vendanges, Karim, c'est pas en juin... compris ?! Le seul petit changement, c'est pour Mapou, qui est dans les tribunes à cause de son coude. Je veux Laurent à sa place. Mamadou, tu es capitaine. Je vous montre les deux compos côte à côte.



- Bonne chance à tous. Je ne ferai aucun cadeau à personne. Les supporters ne voudront pas être déçus une seconde fois.

Une fois arrivés sur le terrain, les joueurs entonnèrent la Marseillaise. Pendant ce temps, Alain me glissa quelques détails à l'oreille.

- C'est très dur pour Marc et Loïc de s'intégrer.
- D'accord. Je ferai en sorte de les aider.
- Veille aussi à ce que Tim Cahill et James Wesolowski n'utilisent pas leur meilleur pied.
- Très bien.

Gianluca Rocchi siffla le coup d'envoi.
Bizarrement, les joueurs, au lieu de centrer, tiraient des ailes. Clichy tira une fois, Federici réceptionna. L'autre fois, Sissoko ne put qu'atteindre le petit filet. Je pardonnai aux joueurs. Il leur fallait le temps de rentrer dans le match, et on ne pouvait pas juger sur les deux premières minutes.
Lorsque Federici tira la sortie de but, c'est Sakho, en battant McDonald dans les airs, qui dégagea de la tête près du rond central. Nasri récupéra la balle malgré l'interception ratée de Gourcuff. Il lui passa la balle en retrait. Gourcuff donna à Sagna, qui la lui remit. Gourcuff donna à Nasri, qui progressa un peu avec la balle, puis passa à Sissoko. Sissoko fit une passe de douze mètres à Griezmann, qui avait un espace à l'entrée de la surface. Il décocha un tir puissant du droit qui termina dans les tribunes.

Vers la quatrième minute, Yann M'Vila y alla un peu fort sur Tim Cahill. Le milieu australien dut sortir, remplacé par Emerton.
Dixième minute, Nasri donna un coup de crampon à Wilkshire. Carton jaune pour Samir.

A la quatorzième minute, Griezmann se créa un espace important au milieu de terrain, ce qui permit à M'Vila d'effectuer une longue passe à sa destination. Griezmann parcourut trente mètres sans que la défense ne puisse rien faire. McKain étant revenu sur lui, il choisit de passer en retrait à Clichy. Clichy effectua un long centre vers le second poteau, qui trouva la tête de Nasri. Une très belle tête croisée. Federici n'avait pas bougé. Ouverture du score.
- Eh bah voilà, les gars ! Suffisait d'appliquer les consignes !

A la dix-neuvième minute, Gourcuff put tirer un corner sortant. Il joua un ballon haut qui trouva la tête de Clichy au point de pénalty. Malheureusement, la balle passa bien au-dessus de la barre.

Trois minutes plus tard, les Australiens marquèrent ce qui allait sans doute être le plus beau but de la compétition. Carl Valeri, au milieu de terrain, ouvrit sur l'aile gauche, en direction de Wesolowski. Wesolowski s'enfonça vers l'axe, renonça devant Gourcuff, passa en retrait à Tommy Oar. Frappe de 35 mètres, ballon brossé, qui flotte avant de terminer aux fond des filets. Egalisation. Tommy Oar, pour son premier but en sélection, avait fait fort.
Je fixai le chrono. 22:47. La température était plus fraîche que d'habitude : 24°C. Bizarrement, je prêtais attention aux indications météorologiques sur le tableau d'affichage seulement lorsqu'on était rejoints. Peut-être par masochisme, pour voir à côté le XXX 1-1 França.

Les joueurs semblaient vouloir réagir. Vingt-cinquième minute, Sakho récupère le ballon au milieu de terrain. Il passe derrière lui à Koscielny, qui passe devant sur l'aile gauche, à Clichy. Clichy put faire quelques mètres sans opposition, jusqu'à ce que McKain croise son chemin. Clichy chercha donc Griezmann, qui évita deux joueurs avant de frapper à l'entrée de la surface, sur la gauche. La balle passa bien au-dessus.
Ce qui m'alarmait, c'est que la plupart de nos actions offensives se déroulaient ainsi, et se terminaient ainsi. Je me disais qu'ils devaient plus centrer.

Ce qu'ils firent à la trente-et-unième minute. Touche de Clichy, à environ 20 mètres de la surface. Clichy donne à Benzema, complètement à gauche. Benzema effectue un très joli centre, Wesolowski manqua la balle, ce qui laissa Nasri seul à droite du point de penalty. Il manqua malheureusement la balle, mais, personne ne défendant dans le couloir gauche australien, Nasri put aisément rattraper la balle lorsqu'elle virait sur le couloir droit et put passer en retrait à Sagna. Sagna effectua un très beau centre vers le premier poteau, la balle rebondit dans les six mètres, Griezmann fut plus rapide que tout le monde et repris de demi-volée. Il put fusiller Adam Federici. 2-1.

Tommy Oar retenta peu après sa frappe, mais cette fois de 25 mètres, dans une situation similaire. La balle passa au-dessus. Je poussai un ouf de soulagement. Oar était vraiment dangereux.

A la quarantième minute, les Australiens obtinrent un coup franc intéressant. Wilshire joua le coup franc à deux, en passant à Valeri, qui donna à Shane Lowry, qui prit un espace entre Sagna et Sakho dans la surface. Il eut cependant peu de temps pour décocher sa frappe, ce qui expliqua le fait qu'il l'envoya dans les tribunes.
A peine la sortie de but tirée, Clichy offrit déjà un festival avec une course tranquille de 40 mètres. Arrivé là-bas, il passa à Griezmann, puis se replaça derrière lui. Il put recevoir la passe de Griezmann et centrer directement. Centre flottant, Nasri est seul au second poteau, superbe tête à quatre mètres des buts, sur la droite, parade de Federici. Emerton soulagea sa défense en dégageant.
Sakho écopa d'un carton jaune une minute plus tard.

Quelques secondes avant la mi-temps, Koscielny put passer à Griezmann, qui effaça Emerton avant de pénétrer l'angle gauche de la surface. Il tenta une belle frappe à effet, mais elle attint le petit filet.

Quand la mi-temps fut sifflée, j'étais à demi satisfait. Je demandai à mes joueurs de ne pas se relâcher et de terminer le travail. Les joueurs avaient tous fait une première mi-temps satisfaisante.
Tommy Oar sortit au profit de Dario Vidosic.

En effet, ils ne se relâchèrent pas. Quelques secondes à peine après la mi-temps, Gourcuff mit un coup à Brett Holmann. Les deux joueurs s'en sortirent sans rien.

Vers la quarante-neuvième minute, Gourcuff put tirer un corner rentrant. Le ballon s'approchait dangereusement des cages. Heureusement pour les Australiens, Wesolowski anticipa et put dégager de la tête. Scott McDonald, en s'avançant vers le ballon, put le récupérer et tenter une contre-attaque. Entre-temps, six joueurs français formaient deux barrages devant lui. Il choisit de passer en retrait à Luke Wilkshire. Passe courte sur la droite pour Emerton, longue passe à destination de McDonald, c'est dégagé de la tête par Sakho. Sissoko récupèra le ballon, Valeri courut vers lui, il passa dans les pieds de Gourcuff, Gourcuff put s'avancer alors que Wilkshire tenta de lui foncer dessus, boulet de canon de Gourcuff... mais la frappe de 25 mètres passe au-dessus du but.

A la cinquante-et-unième minute, Federici joua un coup-franc à la suite d'un hors-jeu. La balle fut dégagée loin, très loin, et c'est Koscielny qui renvoya le ballon de la tête. McKain domina Benzema dans les airs, mais M'Vila maîtrisa ensuite McDonald. Benzema fut à la lutte avec McKain pour le ballon, et remporta cette lutte. Cela lui permit de le prendre de vitesse, et de se retrouver seul, entre le milieu australien qui le poursuivait et la défense australienne hésitante. Sans broncher, il contourna Shane Lowry, ce qui lui permit d'amener la balle dans la surface, un peu sur la droite. Il put frapper d'une frappe croisée, qui passa malheureusement loin des buts.

Deux petites minutes plus tard, Griezmann effectua une touche sur la gauche, tout près de la surface. Il passa à Clichy, complètement enfoncé sur la gauche. Se retrouvant face à Wesolowski, Clichy préféra passer en retrait pour redonner à Griezmann. Il frappa directement la balle pour faire un beau centre au premier poteau, c'est Sagna qui, en se jettant, touche le premier le ballon et parvient à pousser la balle au fond des filets. Son premier but international. 3-1. Les gars avaient fait le job.
Wesolowski sortit au profit de Ryan Williams.

Vers la cinquante-septième minute, Gourcuff put jouer un coup-franc. Il était assez loin des buts, mais tous les joueurs étaient quand même concentrés dans la surface de réparation. Il frappa un très joli ballon flottant, et c'est Nasri, au point de penalty, qui put le reprendre de la tête. La balle passa au-dessus.
A partir de ce moment, l'Australie changea de plan de jeu. Ils voulurent évoluer en un 4-5-1 complet. Le match fut considérablement moins palpitant.

Vers la soixante-et-onzième minute, Lloris, pour un coup franc près de ses cages, put passer à Bakary Sagna. Sagna passa à Nasri, qui passa à ras de terre pour Gourcuff. Gourcuff ajusta pour Benzema, qui revint vers le centre, pour contourner Shane Lowry. Benzema put passer dans les pieds de Griezmann, qui tenta une frappe de 20 mètres. La frappe s'envola dans les tribunes.
- Antoine, arrête de vendanger ! criais-je. Il était évident qu'en dépit de sa très bonne prestation, il manquait d'assurance devant les buts, alors qu'il semblait plus confiant à l'entraînement...

Ensuite, à la soixante-quatorzième minute, Nasri courut sur le couloir droit. Il put adresser un centre dans la surface. McKain s'éleva au-dessus de Griezmann, qui semblait réclamer un penalty. Sagna réussit à intercepter le ballon, pour passer en retrait à Gorucuff. Gourcuff décida de tirer. La balle était haute et faiblarde, mais passa tout près de l'équerre droite du gardien.
Tandis que Griezmann se plaignait (Gianluca Rocchi semblait d'ailleurs l'ignorer), je chosis de faire sortir M'Vila et Sissoko, au profit de Toulalan et de Gourcuff.

A la quatre-vingtième minute, Sagna put passer à Toulalan, à l'occasion d'un coup franc. Toulalan passa à ras de terre pour Gourcuff. Gourcuff tenta de contourner Holman, y renonça, et parvint à passer à Griezmann. Griezmann put passer à Benzema, qui frappa à l'entrée de la surface. Benzema expédia la balle à quelques centimètres des buts.

Puis, plus grand-chose. Nous préférâmes nous préserver pour les prochains matchs. Je fis rentrer Chantôme à la place de Gourcuff à la 90ème minute. Nasri tenta bien de frapper de loin dans le temps additionnel, mais rien de bien intéressant.
Le coup de sifflet final retentit. J'étais tout sourire.

- Les gars, beau match. Vous avez bien terminé le travail, pas de relâchement. Voilà. Il va falloir continuer sur cette lancée. Merci.

Dernière modification par Le-Malabarbak (01-08-2011 10:51:00)

Fabuleux 

Pour les Elections je vote " Enzo Cec... enfin, Luigi Batardo " 

Toujours aussi bien à lire, continue.

Chapitre XVII → Un passement de jambes et...
Samedi 21 juin 2014 ; 17h00

- Alors, on respire enfin, hein ?

Une main se posa sur mon épaule. Je m'attendais à voir Alain, mais c'était Philippe qui me parlait.

- Franchement, t'as pensé quoi du match ?
- Oh, là, pour l'occasion, c'était pas mal, mais je sais que vous pouvez faire mieux, lui répondis-je en souriant.
- Moi, je suis plutôt satisfait. Tout le groupe est vraiment heureux de la victoire, et on va vraiment faire en sorte de massacrer l'Egypte pour vraiment montrer qui on est ! répondit-il en riant, en ajoutant : On a vraiment proposé du beau jeu, je suis vraiment satisifait.
- Philippe, t'es vraiment un type vraiment bien, et c'est vraiment bien que tu sois vraiment un type vraiment bien, mais ce qui est vraiment bien, c'est que tu sois vraiment là...

Je ne pus me retenir de pouffer après cette imitation, qui le fit rire aussi.

- C'est vrai que j'ai tendance à dire des choses sans m'en rendre compte... que veux-tu... je parle avec mon coeur...
- C'est pas plus mal. Sinon, je voulais te poser une question.
- Oui ?
- Quand est-ce que tu vas prendre ta retraite ?

Il semblait à présent lointain. Je m'en voulais d'avoir abordé ce sujet.
- Boh... dans l'idéal, j'aimerais jouer jusqu'en 2018... dit-il avant de se retourner. Pourquoi cette question ?
- T'es d'une grande aide pour moi, je trouve que tu as une bonne analyse de jeu, et j'aimerais que tu viennes sur le banc en tant qu'entraîneur adjoint après ta retraite.

Il éclata d'un grand rire sonore.
- On verra bien, on a tout le temps devant nous...

Mon téléphone portable sonna. C'était Rachid, le porte-parole des supporters français. Il m'avait rarement appelé après les matchs ces derniers temps, mais j'étais plutôt content qu'il daigne enfin me donner un peu l'avis des fans. C'était un peu pour eux que j'entraînais cette équipe, il fallait bien que je leur demande leur avis.
- Salut, Rachid !
- Salut Luigi ! Alors ?
- Bah, ça va, tranquille. On a franchement bien géré le match, mais on peut faire mieux. Laisse-moi deviner... tu as fêté tes quarante ans au stade ?

Mon interlocuteur éclata de rire à l'autre bout du fil.
- Ouais, exactement.

Rachid avait fait la promesse de fêter son anniversaire ici, au stade Serra Dourada, dans les tribunes, en plein match.
- On était dans le fond du stade, ça gueulait, on avait ouvert une petite bouteille de champagne, et on mangeait le gâteau d'anniversaire devant le match... au fait, le but de Oar était splendide. Hugo Lloris n'a rien à se reprocher... mais bon, on était tous d'accord pour dire que Bakary Sagna, Gaël Clichy et Samir Nasri avaient fait un beau match.
- Et ton cadeau ?
- C'était ça. Voir mon équipe favorite remporter un match, entouré des gens que j'aime.

En l'occurence, les gens qu'il aimait étaient les membres du fan club Esponia 2012. Je n'avais strictement aucune idée de ce que voulait dire Esponia, mais je savais que 2012 était l'année du retour de l'Equipe de France parmi les plus grands.
En tous les cas, sa définition des gens qu'il aimait me semblait curieuse.
- Excuse-moi, Rachid, mais je dois y aller. J'ai ma première conférence de presse et...
- Ah, ok, d'accord. Dis simplement à tes joueurs qu'on est heureux du boulot qu'ils ont donné à Federici !

Je raccrochai, puis entrai dans la salle de conférence de presse. Des journalistes chuchotaient. Je distinguai quelques mots, comme "victoire écrasante" et "Griezmann héros". Qu'est-ce qu'ils s'emballaient vite...
Je requierai toute leur attention. Ils semblaient enfin aptes à me poser des questions, et moi à leur répondre.

Des caméras étaient braquées sur moi. Un journaliste du 10 Sport, plutôt timide, griffona sur son carnet avant de demander :

- Euh... c'est le neuvième carton jaune de Mamadou Sakho cette saison. Ne le trouvez-vous pas trop agressif sur le terrain ?
- Ecoutez, vous irez mieux vous renseigner. C'est le premier carton jaune de la saison pour Mamadou sous les couleurs de l'équipe de France. Et puis, si c'est toutes compétitions confondues, neuf cartons pour un défenseur central en une saison, ce n'est pas trop mal.

Le journaliste se tut, rouge de honte. Un novice qui ne risquait pas d'être là à la prochaine.
Cette fois, un journaliste de L'Equipe me posa une question.
- Après plus de cinquante sélections sous les couleurs françaises, une chose rare est arrivée : un but de Bakary Sagna ! Comment avez-vous accueilli ce premier but sous le maillot de l'Equipe de France ?
- Comme tous les autres buts, avec un sourire. Mais je sais que c'est important pour un joueur comme Bakary, qui a de l'expérience, d'inscrire enfin un but. Je suis ravi pour lui et j'espère que cela contribuera à sa motivation.

Une journaliste de On refait le match m'interrogea à son tour.
- Antoine Griezmann a été élu homme du match, et c'est la deuxième fois en deux rencontres. Un jeune joueur qui s'installe aussi vite en Equipe de France, et qui semble être le meilleur après seulement cinq sélections est rare de nos jours. Pensez-vous tenir le nouveau prodige ?
- Le nouveau prodige, peut-être pas. Antoine a un grand avenir devant lui, mais il ne faut jamais s'emballer. Une carrière peut se briser très facilement, mais dans l'immédiat, je suis très satisfait de sa prestation aujourd'hui.

Une vieille plaie se rouvrit en moi. "Une carrière peut se briser très facilement." Les mots résonnaient dans ma tête.
Nous sommes le 3 août 2007. Je suis avec mes nouveaux coéquipiers. Une nouvelle aventure commence, dans un vrai petit challenge. Je suis en train de rire, dans le bus. Tous ces types sont vraiments sympas. On joue une équipe amateur. Je suis milieu relayeur, comme l'a dit l'entraîneur. Je commence à jouer. Je m'applique, je m'éclate même. Hop, un petit dribble, une jolie passe. Tiens, lui là, il m'a l'air un peu faiblard. Un passement de jambe et...
Je me retins de hurler en repensant à la douleur. Le journaliste de 100% foot en face de moi n'avait pas bronché. Le caméraman avec lui trépignait d'impatience.
- Monsieur Batardo ? Quand allez-vous répondre ?
- Euh... oui que... quelle question était-ce ?
- Le but de Tommy Oar était tout simplement magnifique. Qu'en avez-vous pensé ?
- Pour moi, c'est un des plus beaux buts de la compétition pour le moment. J'en ai rarement vu d'aussi beaux depuis le banc de touche, sauf peut-être il y a quelques années, un superbe but de Patrice Evra.

Les journalistes se levèrent tous. Je sus que c'était la fin de la conférence de presse. Direction l'hôtel.
Les journalistes comprenaient tous de quoi je parlais.

Génial comme d'habitude.

Toujours aussi bien  , impatient de connaitre le résultat face a l'Egypte.

Je pars jusqu'au 3, vous allez devoir attendre... ^^

Je l'ai pas encore fait...

Le-Malabarbak a écrit:

Je pars jusqu'au 3, vous allez devoir attendre... ^^

Le retour

Enfin le retour.